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Voyage au centre de la Terre

Publié le 30/03/2013

Extrait du document

Jules Verne est très friand de jeux de mots. Il s'amuse ainsi à créer de toutes pièces le prénom de la fiancée d'Axel. Celle-ci s'appelle Grauben: nom qui, malgré sa sonorité, est totalement inconnu en langue allemande. On peut toutefois y déceler la racine grab-, qui signifie « creuser« : ne voilà-t-il pas une intéressante touche d' ironie pour un voyageur des profondeurs ? Voyage au centre de la Terre date de 1864.

« « Déjà je sentais l'évanouissement me reprendre , et, avec lui, l'anéantissement s uprême ...

» ~------ - EXTRAITS Les préparatifs avant l'expédition Les armes consistaient en deux carabines de Purdley et Co.

et deux revolvers Colt.

Pourquoi des armes ? Nous n'avions ni sauvages ni bêtes féroces à redouter, je sup­ pose.

Mais mon oncle paraissait tenir à son arsenal comme à ses instruments, surtout à une notable quantité de fulmicoton inaltérable à l'humidité, et dont la force expansive est très supérieure à celle de la poudre ordinaire.

Les outils comprenaient deux pics, deux pioches, une échelle de soie, trois bâtons ferrés, une hache, un marteau, une douzaine de coins et pitons de fer, et de lon­ gues cordes à nœuds.

Cela ne laissait pas de faire un fort colis, car l'échelle mesurait trois cents pieds de longueur.

Enfin il y avait des provisions ; le paquet n'était pas gros, mais rassurant, car je savais qu'en viande concentrée et en bis­ cuits secs il contenait pour six mois de vivres.

Le genièvre en formait toute la par­ tie liquide, et l'eau manquait totalement; mais nous avions des gourdes, et mon oncle comptait sur les sources pour les remplir.

Après une chute, Axel revient à lui Quand je revins à la vie, mon visage était mouillé, mais mouillé de larmes.

Combien dura cet état d'insensibilité, je ne saurais le dire.

Je n'avais plus aucun moyen de me rendre compte du temps.

Jamais soli­ tude ne fut semblable à la mienne, jamais abandon si complet! Après ma chute, j'avais perdu beaucoup de sang.

Je me sentais inondé ! Ah ! combien je regrettai den 'être pas mort « et que ce fût encore faire »! Je ne voulais plus penser.

Je chassais toute idée et, vaincu par la douleur, je me roulai près de la paroi opposée.

Déjà je sentais l'évanouissement me re­ prendre, et, avec lui, l'anéantissement su­ prême, quand un bruit violent vint frapper mon oreille.

Il ressemblait au roulement prolongé du tonnerre, et j'entendis les ondes sonores se perdre peu à peu dans les loin­ taines profondeurs du gouffre.

La fureur face aux adversités de la nature Il me serait impossible de peindre la succession des sentiments qui agitèrent le professeur Lidenbrock, la stupéfaction, l'incrédulité et enfin la colère.

Jamais je ne vis un homme si décon­ tenancé d'abord, si ir­ rité ensuite.

Les fatigues de la traversée, les dan­ gers courus, tout était à recommencer! Nous avions reculé au lieu de marcher en avant! Mais mon oncle reprit rapidement le dessus.

« Ah ! la fatalité me joue de pareils tours! s'écria­ t-il.

Les éléments conspi­ rent contre moi! L'air, le feu et l'eau combinent leurs efforts pour s 'op­ poser à mon passage ! Eh bien l'o n saura ce que peut ma volonté.

Je ne céderai pas, je ne re­ culerai pas, je ne reculerai pas d'une ligne , et nous verrons qui l'emportera de l'homme ou de la nature ! » « ...

nous verrons qui l'emportera de l'homme ou de la nature! » NOTES DE L'ÉDITEUR dépassant largement le but assigné au vulgarisateur que Verne a apparemment accepté d'être .

On est donc amené à permettre de répondre à des questions importantes.

Que s'est-il passé là, qui « Voyage au centre de la Terre est le deuxième roman de la série désormais célèbre des voyages verniens.

Il est radicalement différent de Cinq semaines en ballon qui le précède immédiatement.

Alors que le premier roman est une mise en scène, certes divertissante, mais purement illu strative des connaissances géographiques de l'époque, le second roman délire presque de bout en bout, penser qu 'entre les deux romans, un bouleversement profond, souterrain, a soulevé chez l'écrivain des forces jusque-là enfouies, dont l 'émergence a permis de constituer ce nouveau continent: l'univers vernien.

( ...

) Soumettre Voyage au centre de la Terre à la critique psychanalytique devient donc une tentative non réductrice mais féconde.

Celle-ci en effet peut 1 gravure de Neuv ille I éd .

J.

H etze l, P aris 2, 3, 4, 5 grav ures de É.

Riou.

éd.

Hetze l, Par is nous est raconté dans le mi-dire du récit, et qui puisse rendre compte à la fois de l'avènement d'un écrivain, et de la découverte par lui de savoirs autres que géologiques, gisant au cœur d'une expérience qui, pour être inventée, n'en est pas moins réelle ? » Mireille Gouaux­ Coutrix , « Voyage au centre de la Terre comme autoanalyse » dans Modernit és de Jules Verne, P.U.F., 1988.

VE R NE09. »

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