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Le vraisemblable est-il toujours condamnable ?

Publié le 14/10/2009

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 Le vraisemblable est ce qui se rapproche du vrai mais qui ne l’est pas. En ce sens, il est l’autre et à la fois le même. Il ressemble au vrai mais ne l’est pas. Il est une image de ce dernier. Dès lors il est à la fois mais ne se présente pas comme tel. Il est une illusion et peu conduire à l’erreur et peut être l’effet de l’imagination. Le vraisemblable est donc une imitation du vrai, c’est-à-dire qu’il est mimesis. Mais quelle est cette valeur ? La vraisemblance si elle est présente d’esthétique et l’art et possède une valeur intrinsèque (1ère partie), il n’en reste pas moins que scientifiquement le vraisemblable n’a pas d’assise ontologique ni de fécondité cognitive. En ce sens, on pourrait dire justement que la vraisemblance est trompeuse (2nd partie). Mais cela ne semble pas justifier l’adverbe « toujours «. En effet, peut-être que la vraisemblance peut avoir cette nécessité de l’hypothèse voire avoir une véritable valeur vitale ou scientifique (3ème partie).

 

« b) Et c'est bien ce qu'on peut comprendre dans la République de Platon avec le fameux exemple des trois lits.

En effet quand un peintre produit l'image, donc la représentation d'un lit, il fait référence : au lit idéal ou à l'idée du lit,au lit empirique tel qu'il existe dans la réalité et enfin il produit un lit qui est une reproduction non de la forme maisde l'apparence sensible de ce lit.

Le peintre produit une image d'une image, en ce basant non sur ce qu'est l'objet,mais sur la manière dont il apparaît.

L'artiste est donc ce que l'on pourrait appeler un illusionniste.

Il donne uneimage qui doit se rapprocher le plus possible de la réalité tout en restant imparfait dans la mesure où l'illusion nepeut pas produire de réel double comme le développe Platon dans le Cratyle .

De même qu'il ne peut y avoir un double réel de Cratyle, il ne peut pas y avoir deux choses absolument identique en tout point.

C'est pourquoi l'artproduit des simulacres, des images illusoires et mensongère. c) De ce point de vue, il est possible de voir un rapprochement entre le peintre et un sophiste comme le remarquePlaton dans le Sophiste (notamment 253b).

Cependant pour bien comprendre la critique platonicienne de l'art il faut établir une distinction entre les images ou représentations : entre les images-copies (eikon) et les images-simulacres(phantasma).

Les images-copies ne cherchent pas à tendre parfaitement vers le double ou la simulation du double,donc à tromper, contrairement aux images-simulacres.

L'effet d'illusion est volontaire et est recherché par l'artistecomme on peut le voir aussi en République X, 602b.

Ainsi la perspective est condamnée comme elle apparaître dans le tombeau de Philipe II à Vergina.

Or si l'illusion de l'art est efficace chez les enfants et les hommes privés deraison, elle peut aussi corrompre les honnêtes gens.

L'art s'adresse toujours à la partie inférieure de l'âme, au basventre, il touche l'homme là où il est fragile : dans son corps.

L'art produit donc des illusions de la réalité etnotamment ce que l'on peut saisir à travers le fameux cas du « mythe de la caverne » dans la République (livre VI) de Platon .

C'est en ce sens alors qu'il est nécessaire de dépasser le vraisemblable pour obtenir le vrai dans la mesure où il est déficient épistémologiquement.

Il manque de valeur et il n'a pas de consistance épistémique.

Eneffet, il y a utilisation d'un artifice qui s'efface dans l'illusion du vrai.

Le naturel est le produit du plus grand artifice.Le vraisemblable est donc tromperie et erreur.

L'illusion subsiste toujours même quand on sait que la chose estautre comme dans le cas des peintures de Praxeas. Transition : Ainsi on peut dire que le vraisemblable est condamnable dans la mesure où il n'a pas de valeur épistémique ni mêmede contenance ontologique.

Le vraisemblable est illusoire et trompeur et tend vers l'erreur alors que l'on doitrechercher le vrai.

Pourtant, il ne s'agit en aucun cas de le rendre « toujours condamnable » et c'est bien ce quel'on peut voir chez Platon même. III – La nécessité épistémique du vraisemblable a) Or comme on peut le voir dans le Timée de Platon , il est parfois nécessaire d'avoir recours à une approximation de la vérité dans la mesure où nous ne pouvons pas toujours avoir accès au vrai véritablement.

C'est bien ce quel'on peut voir avec cette cosmologique que propose Timée.

En effet, il est impossible pour la finitude del'entendement humain et du fait de sa mortalité d'avoir accès aux causes de la formation de l'univers.

On ne peutpas savoir comment le monde a été produit mais il fait bien le conjecturer afin de comprendre ce qui se passe.

C'esten ce que les hypothèses relèvent toujours du vraisemblable.

Il s'agit d'utiliser au mieux les moyens appropriés.

C'estpourquoi on ne peut pas toujours condamner le recours au vraisemblable ni aux images : « Ce type de récit donne àtout homme, qui, par manière de relâche laisse de côté les discours relatifs aux réalités qui toujours sont etconsidérant le vraisemblable qui s'attache au devenir, goûte un plaisir sans remords, la possibilité de mettre dans savie un moment de récréation modérée ».

« En conséquence, à propos de l'image et de son modèle, il faut faire lesdistinctions suivantes : les paroles ont une parenté naturelle avec les choses qu'elles expriment.

Expriment-elles aucontraire ce qui a été copié sur ce modèle et qui n'est qu'une image, elles sont vraisemblables et proportionnées àleur objet, car ce que l'être est au devenir, la vérité l'est à la croyance ». b) C'est donc en vue de la bonne éducation, donc de la moralisation de la jeunesse et des citoyens que Platon dans la République peut autoriser le vraisemblable quand celui-ci sert le bien de la communauté mais surtout lorsque les arguments de la raison ne suffiraient pas à persuader les hommes d'agir pour leur bien et le bien de tous : « Nousétablirons chef et gardien de l'État celui qui, dans l'enfance, dans la jeunesse, dans l'âge viril, [ 414a ] aura passé par toutes ces épreuves et en sera sorti pur ; nous le comblerons d'honneurs pendant sa vie, et après sa mort nous luiérigerons le tombeau et les autres monuments qui peuvent illustrer le plus sa mémoire.

Pour celui qui ne serait pasde ce caractère, nous nous garderons bien de le choisir.

Voilà, mon cher Glaucon, sans nous engager dans lesdétails, comme une ébauche imparfaite de la manière dont je crois qu'il faudra procéder dans le choix etrétablissement des magistrats et des gardiens de l'État.

[…] Maintenant comment inventer ces mensongesnécessaires qu'il serait bon, comme nous l'avons reconnu, de persuader, [ 414c ] par une heureuse tromperie, surtout aux magistrats eux-mêmes, ou du moins aux autres citoyens ? [ 414d ] Je vais le dire : mais en vérité, je ne; sais où prendre la hardiesse et les expressions convenables pour dire et pour entreprendre de persuader d'abord auxmagistrats, puis aux guerriers, ensuite au reste des citoyens, que cette éducation et tous les soins qu'ils croient. »

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