Devoir de Philosophie

Les convictions sont-elles des ennemis de la vérité?

Publié le 02/12/2014

Extrait du document

La conviction est une sorte de certitude morale : de plusieurs cas particuliers est tiré un cas général ou bien, elle provient simplement de l'adhésion à un témoignage. L'individu possédant une conviction croit fermement à la véracité de ce qu'il pense. Il est certain mais n'a pas de preuves. Il pense donc détenir la vérité, c'est-à-dire, ce qui est conforme à la réalité sans que cela soit toujours le cas. Nul besoin de fonder les convictions, de les justifier, de les contredire ou de se battre pour les imposer, elles ne sont pas remisent en doute par l'individu qui la possède. Avoir une conviction nous empêcherait-il de chercher la vérité ? Existe t-il une vérité universelle ? Une conviction est-elle soit vraie ou soit fausse ? Les convictions seraient contraires à la vérité car elles brident le dialogue et ne sont pas fondées sur des preuves. Toutefois elles seraient indispensables pour trouver une vérité et ne seraient pas forcément fausses. Les convictions pourraient être contraires à la vérité. Par définition une conviction n'est pas garante de vérité. Elle n'est pas toujours fondée sur une démonstration. Ainsi privée de preuves scientifiques, qui tendraient à montrer sa véracité, elle ne prouve rien. Une conviction étant personnelle, elle change d'un individu à l'autre et est alors subjective. Nul besoin de compréhension, de saisir un principe, pour être convaincu d'une vérité, il peut suffire d'une simple adhésion. Elle peut provenir d'une excellente rhétorique, ou d'un mythe que l'on se transmet, totalement convaincu de sa probabilité. On ne perçoit, dans l'affirmation reçue aucun interêt à nous mentir et l'on croit aveuglément à celle-ci. Ainsi, beaucoup pensent que Galilée aurait alors été le premier à penser que la Terre soit ronde. Or, il vécut après que Magellan ait fait le tour du monde. La Terre était donc déjà connue comme ronde. Au XVIIe siècle, Newton décrit une Terre aplatie aux pôles et plus large à l'équateur. Cette hypothèse sera ensuite confirmée. On cru d'abord que la Terre était plate, on pense actuellement qu'elle est ronde, alors qu'elle n'est ni l'une, ni l'autre. Les convictions sont si ancrées dans l'esprit qu'il est alors, pour l'individu qui la possède, difficile de la changer. La conviction devient une sorte de certitude morale, inébranlable et ferme. Changer de conviction signifie modifier sa vision des choses car la vie d'un individu peut être centrée sur celle-ci. Le dialogue et l'appel à la raison est alors vain. Ce sont les expériences qui modèlent nos convictions. Si l'on possède une certitude semblable au milieu qui nous a bercé, dont découle nos expériences, alors nos convictions appartiennent surement plus au milieu qu'à nous même. Il est alors utile de remettre en cause leur pertinence si l'on veut établir quelque chose de ferme et constant dans les sciences, conforme à la réalité. Pour cela la meilleure manière d'y parvenir est donc de les confronter face à des opinions totalement différentes et diverses, d'accepter le débat. Or le cheminement personnel amenant à vouloir et à accepter une autre conviction est difficile, car il faut être tolérant et ouvert d'esprit, analyser chacune des convictions de manière méthodique. Les convictions nous privent donc de vérité car elles nous rendent impossible le débat. Les sceptiques cherchaient à montrer que la seule certitude est que rien n'est vrai, c'est à dire que tout ce que l'on pense savoir ne peut être prouver Les convictions seraient alors toutes erronées. En effet tout argument exige une preuve, qui elle aussi, doit être démontrer. La thèse n'est alors jamais vérifiée et les questions découlent à l'infini. De même, définir un terme ou une proposition à partir d'un autre terme ou d'une autre proposition qui ne peuvent,eux même, n'être prouvé qu'à partir des premiers revient à ne rien prouver. Sextus Empiricus résumait cet argument en disant qu' « Étant dans l'impossibilité de recourir à une thèse pour fonder l'autre, nous suspendons notre jugement sur les deux ensemble ». Ainsi démontrer par syllogisme ne conduit pas à une vérité certaine. De même, nous ne pouvons trouver une vérité par nos sens. Nos perceptions ne sont que l'action du réel sur nos sens. Ils ne sont pas indépendants de notre environnement et notre corps et en sont alors la conséquence. Par conséquent, toutes nos connaissances se prouvent les unes par les autres, de sorte que notre connaissance entière repose sur un cercle vicieux. L'évidence par les sens ne peut être pris pour une vérité. Cela revient à dire que nos connaissances ne sont que des convictions, qui sont impossibles à démontrer. Une conviction peut empêcher le dialogue, ou ne jamais être en accord avec une vérité car la vérité universelle n'existe pas dans tous les domaines. Toutefois les convictions peuvent être vraies ou à l'origine de vérités. Une conviction n'est pas nécessairement fausse. Ainsi Wegener avança le modèle d'un déplacement horizontal des continents, ou dérive des continents. Il se basait sur des preuves tel que la complémentarité des formes des côtes et le contenu paléontologiue similaire entre certains continents. Cette hypotèse est aujourd'hui concidérée comme véritable et est nommé plus communément techtonique des plaques. Or à l'époque, la communauté scientifique rejeta cette théorie car Wegener n'a jamais été capable d'expliquer le moteur du déplacement des continents. La démonstration n'était que partielle mais il était convaincu qu'elle était vraie. Donc même si elle ne possède pas de réponse à tous les contres arguments, une conviction peut être vraie. Il faut donc douter des convictions tout en leur apportant une certaine importance. Il faut admettre que nos connaissances dans un domaine sont trop minces pour décréter qu'une ou l'autre thèse est vraie. Nos convictions personnelles, même si elles sont partagées par un grand nombre, n'a pas plus de crédibilité que la conviction d'un seul individu qui pourrait, lui seul, avoir la vérité. Les convictions sont indipensables pour trouver une vérité. Un scientifique cherchant une vérité rationnelle doit être certain de sa thèse pour pouvoir la démontrer. En effet, la conviction que ce que l'on pense est possiblement vrai donne à l'individu la motivation de développer son idée. Autrement dit, pour chercher la vérité il faut avoir la conviction que l'on pourra un jour la trouver. L'existence d'une conviction est donc indispensable pour que les sciences elles-mêmes puissent avoir un sens. Le scientifique, transforme sa conviction en savoir à travers une démonstration rigoureuse qui amènera tous les élements nécessaires pour que sa thèse ne puisse être réfutée. La conviction personnelle devient alors une connaissance universelle et non réfutable. La conviction peut prendre la forme de la foi. La foi n'est pas fondée objectivement mais elle l'est subjectivement. Il en est de même pour certaines convictions. Donc la foi est une conviction. La foi repose sur le fait que l'on croit à l'existence de Dieu. Toutefois cela n'a jamais été prouvée ni même vérifié par nos sens. Cette croyance repose donc uniquement sour la pensée et les traditions que l'on se transmet. Toutefois la foi se distingue par le fait que personne ne peut déterminer avec certidude si cette existence est vrai ou fausse et qu'il s'agit d'une réponse à l'absurdité de la vie. Une personne possèdant la foi en Dieu a une conviction si forte qu'elle reconnaît intérieurement la vérité de l'existence d'une force supérieure et n'a pas besoin de vérification matérielle. Certaines vérités ne peuvent donc être prouvées ; dans ce cas il faut avoir des convictions   Pour conclure, nos convictions nous empêchent d'avoir un jugement libre et obstruent parfois nos capacités à débattre. La raison est alors préférable aux convictions. Toutefois, il ne faut pas condamner systématiquement les convictions : il se peut qu'elles soient vraies. Posséder des convictions n'est pas une fatalité si l'on ne refuse pas le dialogue.  

Liens utiles