encyclopédie, n.f., ouvrage de référence traitant de tous les sujets, ou d'un sujet particulier, soit par thèmes, soit par ordre alphabétique. Quand les hommes ont accumulé de nombreuses connaissances dans des domaines variés, ils éprouvent le besoin de les rassembler sous une forme permettant d'en faciliter l'accès. L'ancienne Chine, où la culture avait atteint un niveau élevé, eut très tôt ses encyclopédies générales à classification méthodique : la plus anciennement connue date d'environ 500 avant J.-C. En Occident, des ouvrages à caractère encyclopédique apparurent dès l'Antiquité, par exemple l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien. Les abrégés du Moyen Âge s'efforcèrent, en mettant de l'ordre dans un amas d'informations assez hétérogènes, de présenter un tableau cohérent de la création divine. Aux XVIIe et XVIIIe siècles apparut la conception moderne, pratique, de l'encyclopédie : il s'agissait de mettre à la disposition des savants ou des étudiants des ouvrages de référence commodes. À côté de la classification méthodique (Encyclopédie méthodique de Panckouke, entreprise en 1781), la classification alphabétique se répandit de plus en plus. L'ouvrage le plus célèbre fut l' Encyclopédie o u Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, « mis en ordre et publié « par Diderot et, « quant à la partie mathématique «, par d'Alembert. Cet ouvrage qui, à la différence de la plupart des encyclopédies, joua un rôle considérable dans l'histoire des idées, comprenait dix-sept volumes d'articles classés dans l'ordre alphabétique et onze volumes de planches. Il mit vingt et un ans à paraître, de 1751 à 1772. D'une simple adaptation de la Cyclopaedia de l'Anglais Chambers qu'il devait être d'abord, il en vint, en s'inspirant du Dictionnaire historique et critique publié par Bayle en 1697, à être une synthèse des connaissances et des idées philosophiques du XVIIIe siècle. Voltaire, Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau, Duclos, Marmontel, Condillac, Quesnay et Turgot y collaborèrent. Il s'adressait au public cultivé ; le style en était clair, les illustrations étaient nombreuses. L'esprit qui l'animait était, en religion, le scepticisme à l'égard des dogmes, un déisme rationaliste tendant au matérialisme ; en philosophie, un empirisme inspiré de Locke ; en morale et en politique, la tolérance, le respect de la liberté et la haine des privilèges. Il occasionna à ses auteurs de nombreuses difficultés avec les autorités. Mais il fut accueilli avec enthousiasme et, par la suite, beaucoup d'ouvrages destinés au grand public s'en inspirèrent. Pour rendre les encyclopédies utiles, on en répartit le contenu en articles plus nombreux et plus courts, accompagnés d'explications linguistiques. En Allemagne, Friedrich Arnold Brockhaus, en publiant son Der grosse Brockhaus (première édition 1796-1810), lança le type d'ouvrage destiné à fournir les connaissances indispensables à la conversation cultivée. Das grosse Konversationslexikon de Meyer (première édition 1840-1855) devint aussi un classique de la lexicographie allemande. En France, les ouvrages dominants furent le Grand Dictionnaire universel du XIX e siècle de Larousse, publié de 1866 à 1876, et la Grande Encyclopédie , publiée par une société de savants de 1885 à 1902. Citons également l'Encyclopaedia Universalis (première édition en 1968) et la collection encyclopédique de La Pléiade (commencée en 1955 sous la direction de Raymond Queneau). Les ouvrages allemands et les Larousse français comprennent des versions détaillées et des versions abrégées, faciles à manier, en un ou deux volumes. Au contraire, la présentation de l'Encyclopaedia Britannica (première édition 1768-1771, publiée aux États-Unis depuis 1920) est plus traditionnelle : peu d'illustrations, des articles moins nombreux mais très complets. La grande Encyclopédie soviétique, dans son édition de 1978, comprend trente volumes. L' Enciclopedia italiana et l'encyclopédie néerlandaise Winkler Prins s ont connues pour leur haute tenue et la qualité de leurs illustrations. Les grandes encyclopédies aux nombreux volumes traitant de toutes les branches du savoir reflètent l'idéal du XIXe s iècle en matière d'éducation. Apparue à la fin des années soixante, l'encyclopédie par fascicules reliables a constitué un phénomène éditorial important. Actuellement, l'évolution précipitée des événements, le développement rapide des sciences et des techniques, la spécialisation de plus en plus poussée font apparaître un nouveau type d'ouvrage destiné au grand public : l'encyclopédie condensée, riche en illustrations explicatives, de publication et de mise à jour plus rapides, accompagnée de suppléments spécialisés et de nouveaux supports comme le CD-ROM et la vidéo. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alembert (Jean Le Rond d') Bayle Pierre CD-ROM (Compact Disc Read Only Memory) et CDI (Compact Disc Interactif) Chambers Ephraïm Cochin Charles Nicolas Condorcet (Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de) dictionnaire Dictionnaire de musique Diderot Denis disque optique numérique (DON) Eco Umberto France - Arts - Littérature - Le XVIIIe siècle Helvétius Claude Adrien Holbach (Paul Henri Dietrich, baron d') hypertexte Larousse Larousse Pierre Léonard de Vinci Lumières (philosophie des) - L'Encyclopédie : l'esprit des Lumières Lumières (philosophie des) - La critique de la religion Marmontel Jean François Montesquieu (Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de) Panckoucke - Panckoucke Charles Joseph Pline - Pline l'Ancien Prades (Jean Martin, abbé de) Quesnay François Rousseau Jean-Jacques Servan de Gerbey Joseph Turgot Anne Robert Jacques Voltaire (François Marie Arouet, dit) Les livres encyclopédie - frontispice du tome 1 de l'Encyclopédie, page 1654, volume 3 encyclopédie - planche de l'encyclopédie consacrée à la fabrication de la dentelle, page 1654, volume 3 encyclopédie - Encyclopædia Britannica, page 1654, volume 3 encyclopédie - planche Téléphone dans la sixième édition de Das grosse Konversationlexikon, page 1654, volume 3 Lumières (philosophie des) - Planche de l'Encyclopédie, page 2938, volume 6 plume, page 3956, volume 7
