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L'esclave - José Maria de Hérédia, Les Trophées

Publié le 28/03/2014

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esclave

L'esclave

Tel, nu, sordide, affreux, nourri des plus vils mets,

Esclave - vois, mon corps en a gardé les signes -

Je suis né libre au fond du golfe aux belles lignes

Où l'Hybla 1 plein de miel mire ses bleus sommets.

5 J'ai quitté l'île heureuse 2, hélas!... Ah ! si jamais

Vers Syracuse et les abeilles et les vignes

Tu retournes, suivant le vol vernal3 des cygnes,

Cher Hôte, informe-toi de celle que j'aimais.

Reverrai-je ses yeux de sombre violette,

10 Si purs, sourire au ciel natal qui s'y reflète

Sous l'arc victorieux que tend un sourcil noir?

Sois pitoyable ! Pars, va, cherche Cléariste4

Et dis-lui que je vis encor pour la revoir.

Tu la reconnaîtras, car elle est toujours triste.

José Maria de Hérédia, Les Trophées, (La Grèce et la Sicile), 1893.

L'auteur: José Maria de Hérédia (1842-1905), d'origine cubaine, possédait une solide érudition. Son recueil de poèmes, Les Trophées (118 sonnets), illustre parfaitement cette culture. Y sont évoqués, l'on aimerait dire ciselés, les civilisations antiques et les pays exotiques. Les différentes sections en sont : « La Grèce et la Sicile «, « Rome et les Barbares «, « Le Moyen Age et la Renaissance «, « L'Orient et les Tropiques «, « La Nature et le Rêve «. Hérédia est un des plus beaux fleurons de l'Ecole parnassienne.

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« Enfin, nous vous montrerons comment les lectures successives permettent d'affiner une impression première.

2.

De l'aide 1) Situation Rappelez, brièvement, ce qui a été dit sur l'auteur et Les Trophées (cf.

supra).

Ce sonnet tiré de la section consacr~e à« La Grèce et la Sicile» est plus spécialement extrait de la sous-partie« Epigrammes et Bucoliques », ces dernières désignant les chants rustiques répandus à l'origine en Grande Grèce, c'est-à-dire en Sicile (cf.

v.

4, 5, 6).

L'érudition d'Hérédia ne laisse rien au hasard : la place de chaque sonnet à l'intérieur de la structure du recueil est parfaitement ordonnée.

2) Lecture Faites sonner les mots, scandez les rythmes ; les Parnassiens versifient avant tout pour cela.

3) Idée générale La description d'un esclave, d'une grande sensibilité, qui ne trouve plus de salut et d'espérance que dans l'amour.

Remarquez la simplicité du titre : dénuement absolu, c'est une condition qui se justifie assez bien en soi.

4) Composition Un sonnet de forme moderne (c/c/d; e/d/e), à la progression logique, pres­ que mathématique, allant du génfra l au particulier : 1 .

d ubl d" .

\[aintenant " quatram : sa o e con ItJon l hant e • [ '"" pays 2 quatram : ses deux amour' ( .1.

· t , eans e 1 ., tercet : les yeux de Cléariste 2• tercet : une demande pressante et une indication touchante en forme de chute.

5) Explication linéaire • 1er quatrain a) Une première lecture ---+ une première impression: antithèse parfaite tant au niveau du fond que de la forme.

• Au niveau du fond L'esclavage et la laideur (v.

l, 2) la liberté et la beauté (v.

3, 4) « sordide », « affreux », « vils » 1 « libre » ; « belles lignes », « Esclave », « mon corps en a gardé « plein de miel », « bleus ».

les signes ».. »

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