Hasard
Publié le 06/11/2016
Extrait du document
«
Mais au moment où le tombeau va être scellé, Créon apprend que son fils, Hémon, fiancé d'Antigone,
s'est laissé enfermer auprès de celle qu'il aime.
Lorsque l'on rouvre le tombeau, Antigone s'est
pendue à sa ceinture et Hémon, crachant au visage de son père, s'ouvre le ventre avec son épée.
Désespérée par la disparition du fils qu'elle adorait, Eurydice, la femme de Créon, se tranche la gorge.
-Analyse et interprétation .
1.
Le prologue
La didascalie initiale révèle une inspiration antique mais aussi, à travers des anachronismes, que le
mythe d’Antigone reste moderne.
Habituellement, un prologue est un texte qui initie l’histoire par
exemple en racontant des faits qui ont précédés.
Mais ici, le prologue est un personnage, une espèce
de narrateur qui s’adresse aux spectateurs et qui rompt l’illusion théâtrale en indiquant que les
personnages (artificiellement réunis pour cette scène d’exposition) sont en réalité des acteurs qui
interprètent un rôle créant ainsi une mise en abîme.
On a parlé ainsi (surtout au milieu du XXème
siècle), du théâtre dans le théâtre.
1.
La confrontation avec Ismène
Ismène voudrait qu’Antigone renonce (renonçât) à son projet : elle argumente d’abord puis essaie de
la persuader, on comprend ainsi qu’elle a peur pour elle-même, qu’elle est lâche et qu’elle aime
tendrement sa petite soeur.
A
la fin du dialogue, les opinions n’ont pas changés, mais si Ismène garde espoir, Antigone sait qu’elle va
mourir.
1.
La confrontation avec Créon
Créon, le roi, impose sa volonté : il veut maintenir sa loi même s’il reconnaît qu’elle est en partie
ridicule.
L’opinion de la population lui importe plus que toute et il veut préserver l’image d’un roi fort
et incontestable.
Chez Sophocle les opinions qui s’opposent sont différentes comme le révèle le
prologue entre Antigone et Créon : Antigone défend des valeurs familiales mais surtout le respect dû
aux défunts et davantage encore aux dieux, alors que Créon représente les lois humaines.
Chez Anouilh, Antigone défend la famille mais aussi la liberté ; les personnages sont plus humains et
sensibles que dans la pièce antique, même Créon qui voudrait sauver Antigone.
Ses propos révèlent
ainsi qu’il veut imposer son autorité mais que s’il veut imposer un pouvoir, il est en revanche prêt à
déroger à ses propres lois par intérêt personnel, de manière inégalitaire.
Dans cette pièce, on pourrait considérer que face au pouvoir injuste de Créon Antigone représente la
résistance alors qu’Ismène correspond davantage à la population civile lâche, le mythe est donc
contemporain.
1.
Une tragédie
Non seulement les personnages principaux meurent mais cette mort semble même révéler un destin
comme le dit le choeur : « ceux qui avaient à mourir sont morts » (p.123) ; le prologue l’avait même
prédit dès le début.
Les tentatives de certaines personnes n’ont pas pu empêcher cette issue..
»
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