Devoir de Philosophie

L'Individualité qui à soi est réelle en et pour soi-même

Publié le 22/03/2015

Extrait du document

« La conscience a du coup rejeté toute opposition et toute condition de son agir ; elle sort de soi en toute fraîcheur, et ne [va] pas à un autre, mais à soi-même. En tant que l'individualité est en soi-même l'effectivité, le matériau de l'agir et la fin de l'agir sont en l'agir lui-même. L'agir a par conséquent l'aspect du mouvement d'un cercle qui librement se meut dans soi-même dans le vide, sans entrave tantôt s'étend tantôt se resserre, et parfaitement satisfait joue seulement dans et avec soi-même. L'élément dans lequel l'individualité présente sa figure a la signification d'un pur acte d'assumer cette figure ; il est le jour en général auquel la conscience veut se montrer. L'agir ne change rien et ne va contre rien ; il est la forme pure du transposer à partir du se-trouver-non-vu dans le se-trouver-vu, et le contenu qui se trouve amené au jour et se présente n'[est] rien d'autre que ce que cet agir est déjà en soi. Il est en soi, — c'est là sa forme comme d'[une] unité pensée ; et il est effectif, —c'est là sa forme comme d'[une] unité étante ; lui-même est [un] contenu seulement dans cette détermination de la simplicité en regard de la détermination de son passer et de son mouvement. «

Hegel, L'Individualité qui à soi est réelle en et pour soi-même, p. 370.

 

« Textes commentés 43 Ce texte est ici présenté, moins pour sa signification dans l'ensemble de 1 l'œuvre - situé à la fin de la section Raison, il participe du formalisme qui marque encore, à ce stade, l'unité de la conscience et de l'autoconscience - que pour sa beauté littéraire, sa fraîcheur, et la valorisation d'un terme - le i jeu - auquel un Nietzsche donnera ses lettres de noblesse spéculatives.

Revenue de l'illusion d'un ultra-objectivisme qui la fit se chercher elle- 1 même dans l'immédiateté du monde (raison observante), et aussi bien de cet! ultra-subjectivisme au nom duquel elle crut pouvoir organiser le cours du · monde et dicter sa loi intérieure à l'univers entier (effectuation de l'auto­ conscience rationnelle par soi-même), la conscience se sait désormais, comme individualité, réelle en et pour soi-même.

Il suit de là que, au niveau du principe, elle peut connaître et agir en toute fraîcheur et liberté, dans la certitude que le monde tel qu'il va se présente comme un matériau susceptible , d'exprimer sans déformation la vérité de son intention.

C'est le temps de la · tramparence, qui ne veut rien connaître de l'opacité des choses, ou plutôt qui, par-delà débats et ajustements dont il n'est pas de saison de parler ici, se sait promise à cette forme d'identité réflexive qui dira l'unité du sujet et de l'objet dans l'entier respect de leurs différences.

Cela devra se vérifier lorsque ce résultat de la section Raison aura été mis au contact de la contingence historique dans la section Esprit.

Mais, en ce moment où l'ultime se donne à connaître de façon encore formelle, nous voyons s'exprimer le principe qui sera à l'œuvre au moment de cette véri­ fication historique : intériorité et extériorité sont de même poids et de même ampleur spéculative, et la première n'a chance de se dire sans déperdition de sens comme aussi sans déformation violente de l'extériorité que parce qu'elle n'est pas en reste de concrétude par rapport à la réalité du monde.

Tel est l'affirmation fondatrice d'un idéalisme concret ou absolu : que l'articulation entre intérieur et extérieur puisse être pensée, non pas sous forme d'une complémentarité, mais sous celle d'une ampliation (Erweiterung) d'une réalité qui, dans sa figure intérieure, est déjà totalité et pré-suppose, en raison de cette totalité, l'extériorité donnée-déjà-là (vorgefundene) qu'elle pourra assumer comme le corps de sa propre expression - à la fois identique et autre par rapport à elle-même.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles