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Sainte-Beuve : Volupté (fiche de lecture)

Publié le 13/10/2018

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beuve

Roman d\\'analyse tout intérieur (comme Adolphe de Benjamin Constant ou Valérie de Mmc de Krüdener). Volupté se distingue de cette lignée classique en abandonnant la concentration dramatique pour la structure biographique du Bildungsroman, plus souple et propice à la digression; et surtout en mettant en œuvre un style aux phrases sinueuses, aux images multipliées qui deviennent parfois des allégories développées, au vocabulaire étonnant : mystique, archaïque, cultivant l’impropriété et l’imprécision; cela suggère sans cesse une distance avec le réel ; dans cet interstice se loge un symbolisme subtil, et chaque épisode revêt une troublante polysémie. On comprend la fascination de Balzac et de Flaubert, qui reprendront la situation centrale (le jeune homme au centre du triangle féminin formé par la jeune fille, la femme vertueuse et la mondaine) dans le Lys dans la vallée et l’Education sentimentale.

beuve

« que p our l'é pouse du chef d e la conj urati on royali ste .

la m arq ui se de Coua ên (111-Vl) .

q u'il su it à P aris lo rsque le mar­ quis est arrêté .

Dans la gra nd e vi lle .

il con cili e d'ab ord l'idéal it é de sa passi on et la réa lité amère de sat isf act io ns sensuelles ind ignes ; mais il se lasse de cette s it u ation sans espo ir e t fréquen te M""' R ..

mond a ine et coquette .

qui s 'amuse do lu i san s se donner (V11-XX ).

Il se conv erti t enfin.

e ntre au sémina ire et.

au cou rs d 'un pèl eri nage a u pays de son enfan ce.

adm ini stre les derniers sacrem en ts à Mm• d e Couaën .

qui me u rt bercée par les prièr es de son sa i nt am i (XX I-XXV ).

Roman d'analy se tout intérieur (comme Adolphe de Benjamin Con stant ou Valérie de Mm• de Krüdener), Volupt é se dis ti n gue de cette lignée class ique en aban­ donnant la concentration dramatique pour la structure biographiqu e du Bildungsroman , plus souple et propice à la dig ression; et surtout en mettant en œuvre un style aux phra se s sin ueuses, aux images multipliées qui deviennent parfois des allégories développées, au voca­ bulaire éton nan t : mystiq ue , archaïque, cultiva nt 1 'im pro­ priété et l'imprécision; cela suggère sans cesse un e dis­ tance avec le réel : dans cet interstice se loge un symbolisme sub til, et chaque épisode revêt une trou­ blante poly sémie.

On comp rend la fascination de Bal zac et de Flaub ert, qui repre ndr ont la situation centrale (le jeune homm e au centre du triangle fémjnin formé par la jeune fille , la femme vern1euse et la mondaine) dans le Lys dans la vall ée et l'Éducation sentimentale.

Mais F élix de Vande ness e , le héros balzacien , fuit sa douleur dans l' a c tion ; et Flaub ert fait sombrer Frédéric Moreau dan s l'anonyme méd iocrité bourgeoise : ces différences soulignent le s pirituali sme optimjste et mystique , le romanti sme id é ali ste qui font de Volupté un document unique sur les co urant s r eligieux et moraux qui tra versent la mentalit é franç ais e au début de la monarchie de Juill et.

CRI TIQUE L es « portraits » Sainte-Beuve a recueilli sous ce titre générique la majorité de s article s écrit s de 1829 à 1849, d'abord grou ­ pés en Critiqu es et portraits littéraires (cinq tomes de 1832 à 18 39), puis répartis en Portraits de femmes (l' • éd.

en 1844), en Portraits littéraires consacrés aux écr i­ vains disparu s à la date de l'article (1' 0 éd.

en 1844) et en Portraits contemporains (1r e éd .

en 1846) co nsac rés aux, vivant s, tout en comprena n t des articles de synthèse ou de polémiqu e (« De la littérature industri elle», 1839; «Dix Ans après en littérature», 1840 ...

) et des comptes rendus assez brefs.

Les «portrait s>> proprement dits sont au nombre de quatre -ving t-quatre (si l' on y inclut cinq articles recueil­ lis dans l 'éd ition de 1843 du Tableau); ils constituent un véritable sou s-genre , mjs au point en 1829-1830, et se cara c té risent par l'impérialisme de la biographie , qui répartit les d escripti ons et les app réciations des œuvre s .

L e récü de la vie , précédé d 'un ample prologue , n' est suivi que d 'une brève conclusion.

La grande variété thé­ matique ja illit en ess ais -digres sions : tableaux d'une épo­ que , évocation s d' un moment ou d'un lieu, vastes com­ parai son s pour siru er un pe rsonnage o u un ouvrage dans une lignée ou un gro u pe.

Le style emprunte beaucoup des moy e ns de la poé sie : image s, métaphores, alliance s de mot s, pour appeler à la présence vivante un homme à travers se s a ctes, se s œu vres et ses attitudes caracté­ ristiqu es.. »

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