Devoir de Philosophie

Les cathares: LES PURS, OU PARFAITS (Travaux Personnels Encadrés – Histoire – TES/TL)

Publié le 28/04/2016

Extrait du document

histoire

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

d'Arnaud-Amaury, cistercien de choc, lui-même abbé de Oteaux. Les cisterciens sont choisis pour leur goût de l'ordre, leur mode d'action autoritaire et leur sentiment orgueilleux de prôner le christianisme le plus authentique.

 

Les légats pontificaux épurent l'épiscopat avec sévérité. Les évêques de Béziers et de Viviers sont suspendus; l’archevêque de Narbonne est dénoncé; l’évêque de Toulouse - siège stratégique - est remplacé par un cistercien,

 

Foulques, abbé du Thoronet, particulièrement intransigeant. Parallèlement sur les conseils de Diègue d’Acébès, évêque d’Osma (Espagne), les légats tentent de calquer leur comportement sur celui des cathares en renonçant aux richesses extérieures, en allant à pied, sans argent et sans appareil fastueux. Mais ni la purge ecclésiastique ni l’humilité affichée ne réduisent la dissidence religieuse : la lutte spirituelle est perdue sur le terrain.

 

Un seul homme parvient à marquer quelques points contre

 

l'hérésie : l’Espagnol Domingo de Cuzman (futur saint Dominique), sous-prieur du chapitre de l'évêque d'Osma, qui installe en 1207 une petite

 

communauté de moniales dans le bastion cathare du coteau de Fanjeaux, à Prouille. Cette fondation marque les débuts de l'ordre des dominicains, Ordo Praedicatorum (Frères prêcheurs), qui naîtra un peu plus tard.

histoire

« commanditaire de ce crime? Pour Rome, cela ne fait aucun doute.

• 10 mars : en représailles, par une bulle, le pape appelle à la croisade contre les hérétiques.

La bulle est expédiée aux prélats du Midi, à tous les comtes , barons et chevaliers de France, aux archevêques de Lyon et de Tours, aux évêques de Nevers et de Paris ainsi qu'au roi de France Philippe Auguste.

L'appel rencontre une audience inespérée, y compris hors des frontières du royaume.

• Printemps 1208 : l'armée des croisés emprunte la vallée du Rhône sous la direction d'Arnaud-Amaury, abbé de Oteaux.

Elle est menée par un petit seigneur d11e-de-France, Simon de Montfort, qui se révélera un chef de guerre impitoyable.

À ses côtés cheminent le duc de Bourgogne, le comte de Nevers et le comte de Saint­ Pol, tous trois mus par des motivations spirituelles (après la chute de Carcassonne, ils refuseront les terres de leur pair vaincu, le vicomte Raymond­ Roger de Trencavel).

Ces trois grands féodaux quitteront rapidement la croisade, refusant l'autorité de Simon de Monfort, seigneur d'un rang inférieur au leur.

Montfort devra s'appuyer sur deux lieutenants , Gui de Lévis et Bouchard de Marly .

Mais la coalition compte également des chevaliers de Normandie, de Picardie, de Champagne, de Rhénanie, de Frise, de Bavière et même d'Autriche, ce qui lui confère un caractère international.

• Le succès de l'initiative pontificale se comprend mieux lorsque l'on sait qu'Innocent Ill appelle non seulement Raymond VI, mais «encore d'occuper et de garder sa terre».

Dès l'origine, donc, la guerre sainte contre les cathares est aussi, pour les barons du Nord, une guerre de conquête de l'Occitanie.

Si Philippe Auguste, déjà accaparé par une guerre contre les rois d'Angleterre , ne prend pas la tête de cette croisade, c'est précisément parce qu'il n'apprécie pas cette ingérence du pape dans les affaires intérieures de son royaume.

Mais l'assassinat de Pierre de Castelnau le contraint à accepter, du bout des lèvres, une réaction contre l'hérésie .

•Juillet 1209: l'armée croisée établit son campement devant Béziers.

L'évêque de la cité apporte à Arnaud­ Amaury, chef spirituel de la croisade, une liste de 223 suspects d'hérésie.

Un ultimatum est lancé aux Biterrrois : livrer ces suspects, ou la ville sera mise à sac.

Devant leur refus, et après une seule journée de siège, les croisés pénètrent dans Béziers le 22 juillet et commettent un affreux carnage : Arnaud-Amaury se vantera d'avoir fait massacrer près de 20 000 personnes, soit la quasi-totalité de la population.

À ceux qui lui demandent comment faire le tri entre bons chrétiens et hérétiques, il répond par un mot tristement célèbre :"Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens.>> • Août 1209 : les Français font le siège de Carcassonne où s'est retranché Raymond-Roger, vicomte de Béziers et de Trencavel.

Aidés de machines de guerre, ils prennent d'abord les faubourgs, condamnant les citadins à se replier derrière les remparts .

Privés d'eau, victimes d'un début d'épidémie, les assiégés souffren~ au point que Trencavel accepte de se constituer prisonnier si les croisés épargnent la population.

Carcassonne ne subit pas le sort de Béziers, mais Trencavel, lui, mourra en geôle quelques mois plus tard (novembre).

• À Castres, les premiers hérétiques montent 11u bûcher.

À Minerve, en 1210, on en brûle 140.

Les croisés ne de penser que Simon de Montfort disposait d'environ 900 cavaliers et 700 fantassins, soit nettement moins que ses adversaires : les coalisés , eux, pouvaient aligner 3 000 cavaliers (2 000 d'Aragon et Catalogne, 1 000 de Toulouse, Foix et Comminges) et plusieurs milliers de fantassins venus de Toulouse et de Montalban.

Quoique moins nombreux, les Français ont su rester plus unis sur le champ de bataille et n'ont pas eu à déplorer la perte de leur chef de guerre .

lésinent pas sur la cruauté pour impressionner le camp adverse : la même année, après la prise de Bram, une centaine de défenseurs ont le nez tranché et les yeux crevés; un autre est éborgné et on le charge de conduire ses compagnons en file, la main sur l'épaule, jusqu'à Cabaret.

..

À Lavaur, un an plus tard, 400 hérétiques périssent dans les flammes .

En tout, on estime que de 1 500 à 2 000 hérétiques ont pu subir ce sort durant la première croisade.

• 12 septembre 1213 :c'est la bataille de Muret, au sud-ouest de Toulouse.

En une heure de combat , les Toulousains et leurs alliés, quoique supérieurs en nombre, sont battus .

Le roi d'Aragon Pierre Il y perd la vie pour s'être imprudemment montré à l'ennemi .

Le paradoxe veut que ce Pierre Il, comte de Barcelone et roi d'Aragon, ait été un souverain ultracatholique, couronné par le pape lui-même, dont les terres n'étaient pas gagnées par le catharisme et qui avait promulgué en 1198 des ordonnances très dures contre les hérétiques.

Mais le comte de Toulouse est son beau-frère, et le jeu des alliances l'a contraint d'intervenir.

Après la défaite, le comte de Toulouse Raymond VI doit s'exiler en Angleterre .

En 1215, le 4 ' concile du Latran le dépossède de son titre et de ses terres, qui sont transmis à son adversaire, Simon de Montfort .

• Avrillll6 :profitant de l'absence de Montfort- ce dernier fait hommage de ses nouvelles terres au roi de France -, Raymond VI débarque à Marseille flanqué de son fils Raymond le Jeune .

-~~---"' lls rallient le siège.

Un siège Dl.oaia.L.&;;::::li::.~l! fllflll pour le 25 juin 1218 , celui-ci meurt sous l'impact d 'une lourde pierre lancée des remparts.

• L'assemblée des barons croisés élit le fils de Simon, Amaury de Montfort, pour lui succéder .

Mais son peu d'expérience et sa moindre tenacité ne lui permettent pas de conserver les terres paternelles.

• 25 juillet 1218 : le siège de Toulouse est levé.

Amaury de Montfort est lui­ même assiégé dans Carcassonne par les comtes de Toulouse et de Foix .

Le 14 janvier 1224 , il capitule avant de céder au roi de France ses droits sur le comté toulousain .

• En définitive , cette première croisade est un échec complet.

Au fur et à mesure de la reconquête par les princes occitans, les communautés cathares se sont reconstituées et même renforcées : en 1226, l'Église cathare crée un cinquième évêché à Limoux, après ceux d 'Agen, Toulouse , Carcassonne et Albi.

LA SECONDE CROISADE CONTRE LES ALBIGEOIS • 1226 : une seconde croisade contre l'hérésie méridionale répond à un nouvel appel pontifical.

Cette fois, elle est dirigée par le roi de France lui­ même, Louis VIllie Lion, suzerain du comté de Toulouse et qui entend bien exercer de fait ses prérogatives féodales.

L'objectif de l'expédition est éminemment politique.

• Devant l'arrivée de l'ost royal, les pays cathares, très mal remis du précédent conflit , opposent une faible résistance .

En juin, Castres, Puylaurens, Nîmes, Ct1rct1ssonne, se soumettent En trois mois, Avigon assiégée se rend.

• 8 novembre 1226 : la mort de Louis VIII offre un espoir aux barons occitans .

Mais Humbert de Beaujeu, cousin du défunt et son successeur à la tête des croisés, ne fléchit pas.

• Été 1227 : massacre de la population de Labécède .

• Il avril 1229 : la croisade trouve un terme avec le traité de Meaux par lequel Raymond VIl, qui a succédé à son père Raymond VI en 1222, reconnaît sa défaite .

Ce traité est négocié par Bl11nche de Ct1sti/le, veuve de Louis VIII et germaine du comte de Toulouse , respectueuse de son prestigieux lignage , elle répugne à le priver de sa couronne comtale.

En échange, elle le contraint à un hommage de vassalité au roi de France, son fils Louis IX (futur Saint Louis) .

Mieux : elle lui impose des contraintes de succession qui, en 1271 , feront tomber le Languedoc dans l'escarcelle de la couronne de France.

DE LA RÉPRESSION À LA DISPARITION • 1229 : l'université de Toulouse est créée .

• Automne 1229 : le concile de Toulouse confie à l 'Inquisition la répression de l'héré sie.

Or le Saint-Office est autorisé à passer outre les coutumes et les formes juridique s usuelles , sans que l'on puis s e s'y opposer.

Cette négation du pouvoir politique détenu par les notables des villes déclenche des révoltes à Narbonne (1233 ), Albi (1234 ) et Toulou se (1235 ).

Les parfaits sont contraints d 'entrer dans la clandestinité .

• 1232: le nouveau siège de l'Église cathare est fixé à Montségur, dans un château aux allures de nid d'aigle , propriété de Raimond de Pére ille.

• 1233 : le pape Grégoire IX charge les dominicains de poursuivre les hérétique s dans le sud du royaume .

• 1242 : deux inquisiteurs et leurs assesseurs sont assass inés à Avignonet.

Reprise de la guerre contre le roi de France.

L e comte de Toulouse est défait.

ont trouv é refuge, hommes et femmes confondus, refusent d 'abjurer leur foi et sont expédiés au bûcher .

Après 1244, l'action répressive de l'Inquisition est systémati sée.

• 1252 : par la bulle Ad extirpenda, Innocent IV légitime l'usage de la torture dans la procédure inquisitoriale .

• Toutefois , hormis quelques bûchers spectaculaires comme celui dit de Montségur , la répression a une portée toute relative : à Albi, entre 1286 et 1326 , 58 habitants sont condamnés à des peine s diverse s, soit~ peine 6 % des hérétiqu es recen sés dans la ville.

Tel est le paradoxe : l'Inquisition a plus tendance à nourrir l'hérésie qu'à la faire disparaître.

• 1255 : capitulation du château de Quéribu s , dernière place forte cathare .

• Vers 1300 , seuls une quinzaine de parfai ts subsistent en Languedoc.

Le dernier bûcher est allumé à Carcassonne en 1329.

L'Inqui sition n 'e st pas responsable de l'ext inction du catharisme .

Les élites urbaines ne se reconnaissent plus dans l'Église cathare , notamment parce que la féodalité est en mutat ion vers une société a xée sur le pouvoir royal, offrant à ces mêmes élites des chances de promotion sociale.

Autre raison : les ordre s mendiants (prêcheurs , mineurs, carmes, augustins ) proposent des voie s nouvelles vers le salut (pénitence privée, purgatoire ), cessent de considérer le maniement de l'argent comme un péché absolu, offrent une vision de l'au-delà moins terrifiante, plus sereine.

C'est donc la désertion de s a base sociale qui cause le déclin du catharisme, alors même que l 'Église catholique, remise en cause par l'hérésie , a su se rendre plus attrayante.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles