Grand oral du bac : Le théâtre de Molière (Histoire de la littérature)
Publié le 15/11/2018
                             
                        
Extrait du document
 
                                • Le coup de maître de Molière reste l'École des femmes (26 déc. 1662), pièce bouffonne qui incite à penser. Le Palais-Royal devient le rendez-vous incontournable du tout-Paris, Molière est définitivement classé parmi les beaux esprits et la pièce lui assure une pension royale de 1000 livres.
• Mais tant de réussite suscite l'animosité. Celle des Comédiens du roi et des auteurs dramatiques, jaloux ; celle des dévots choqués de voir raillés les principes moraux ; celle des mondains raffinés offusqués d'être égratignés par l'auteur.
• Dans sa vie privée, Molière connaît aussi des difficultés. Le 20 février 1662, âgé de 40 ans, il épouse Armande Béjart, 20 ans. Officiellement, elle est la sœur de Madeleine, son ancienne maîtresse ; plus probablement, elle est la fille de l'illustre actrice. Ses ennemis prétendent que Molière est le père d'Armande et portent l'infâme accusation jusqu'au roi. Ce qui peine le plus profondément l'auteur, c'est qu’Armande lui est infidèle et que le désaccord s'installe entre eux.
• Grâce à l'éclatante approbation de Louis XIV - l'auteur-comédien est promu organisateur des spectacles du roi (1663) et le souverain accepte d'être le parrain du fils (1664) de Molière - toutes les insinuations sont balayées et la querelle s'apaise.
L'INCARNATION DE LA COMEDIE FRANÇAISE
Personne n'aura mieux incarné la comédie à la française que Molière. Ce dernier a utilisé toutes les formes de la comédie, de la farce en prose à la grande comédie en vers.
Il n'a pas hésité à recourir à tous les registres du comique, cherchant à plaire à la fois au parterre (le public populaire) et aux « honnêtes gens» (les gens de goût). Soucieux de vérité, il a peint, comme il le dit, « d'après nature », voulant faire « le portrait de son siècle », mais aussi celui de la nature humaine.
LA VIE DE MOLIÈRE
Les PREMIÈRES ANNÉES (1622-1642)
• Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, voit le jour à Paris, le 13 ou 14 janvier 1622, rue Saint-Honoré dans une riche famille de la bourgeoisie commerçante. Son père Jean Poquelin, marchand tapissier, acquiert en 1631 la charge, très honorable et lucrative, de tapissier du roi, qui lui confère
le titre de valet de chambre du roi.
• L'enfance de Molière est mal connue : il grandit, entouré de ses frères et sœurs, et perd sa mère, Marie Cressé, à l'âge de 10 ans. Son père se remarie avec Catherine Fleurette, laquelle décède en 1636.
• C'est au collège de Clermont (actuel lycée louis-le-Crand),
tenu par les jésuites, l'établissement le plus huppé de Paris, que le jeune Jean-Baptiste fait ses humanités et probablement sa philosophie. Puis il étudie le droit à Orléans et obtient sa licence en 1642. Il renonce toutefois au barreau, ainsi qu'à la charge de son père, pour se lancer dans la carrière de comédien.
Apprentissage (1643-1658)
• Le 13 juin 1643, par acte notarié, Molière constitue avec les Béjart - famille réputée de comédiens -la troupe de l'Illustre-Théâtre et loue successivement deux salles, mais face aux puissantes troupes de l'Hôtel de Bourgogne et du Marais, l'entreprise est vouée à l'échec. Cette débâcle financière conduit Molière tout droit en prison, en août 1645.
• Libéré après quelques jours, Molière et sa troupe partent en province. Durant treize ans, ils vont sillonner la France : Bordeaux, Toulouse, Albi, Carcassonne, Nantes, Narbonne, Agen, la Provence, Lyon, Grenoble puis
de nouveau Lyon. C'est durant cette période que Molière se forme et reçoit la protection successive de plusieurs grands personnages du royaume.
• Dès 1650, à l'invitation du comte d'Aubijoux, lieutenant du roi pour le haut Languedoc et gouverneur de Montpellier, Molière et ses comédiens séjournent régulièrement à Montpellier, Pézenas ou Béziers durant les réunions des états du Languedoc. Ainsi protégée et assurée d'une gratification annuelle, la troupe ne quitte la région que pour se rendre épisodiquement à Lyon.
• En 1653, le prince de Conti, frère cadet du Grand Condé, quatrième personnage du royaume, s'installe dans le Languedoc, accorde à son tour sa protection à la troupe de Molière.
• Mais la belle période languedocienne se termine brutalement en 1656.
En novembre, d'Aubijoux meurt de la syphilis et Conti - atteint du même mal - se tourne vers la religion et les dévots. Privés de protection, Molière et ses comédiens retournent à Lyon (mai 1657) où ils préparent leur retour définitif à Paris après un séjour (printemps 1658) à Rouen. L'ère des pérégrinations est close, une autre destinée commence.
 
                                «
                                                                                                                            • 
Tout  l'art de Molière  est d'enchaîner 
- sur  un rythme  endiablé,  sans temps 
mort  -le gros  comique  (soufflets 
et  coups 
de btiton), 
les  jeux 
mécaniques  de  répétition 
et  de  symétrie, 
comme  les 
«  gags  » éculés 
et  prévisibles 
- les  prévoir 
constituant  pour le public  une partie 
du  plaisir.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Ces  effets  puissants  ne sont  pourtant 
que  complémentaires,  ils n'excluent 
ni  la nuance  ni la  profondeur 
dans  le portrait  que Molière  brosse 
de  ses  personnages  et qu'il  offre 
aux  spectateurs  dans d'autres  scènes.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Maniant  tous les styles,  il trousse 
aussi  des vers  galants.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Obligé  de fournir  sans cesse 
de  nouveaux  spectacles  à la  cour 
puisqu'il  est chargé  de la divertir, 
Molière  est contraint  de travailler 
dans  la précipitation.
                                                            
                                                                                
                                                                     Faute de temps 
pour  rimer  ses textes,  il fait  appel 
aux  frères 
Thomas 
et Piel'l'll 
Corneille.
                                                            
                                                                                
                                                                    
li  lui  arrive 
même  de 
«p iocher» 
dans  ses 
œuvres 
antérieures.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Hostile  à l'impression  de ses  pièces, 
Molière  pense que, contrairement  à la 
tragédie  -écrite  pour la représentation 
et  pour  la lecture  -la comédie  ne 
donne  sa pleine  mesure  que lorsqu'elle 
est  jouée,  qu'elle  s'appauvrit  quand 
on  la prive  du « jeu  du théâtre  ».
                                                            
                                                                                
                                                                    
S'il  se résout  pourtant  à faire  éditer 
ses  œuvres,  c'est pour  éviter 
les  contrefaçons.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Les  dons  d'acteur  de Molière  et 
surtout  de 
mime-il 
a  été  l'élève 
du  prestigieux 
Sct1rt1mouche, 
le  meilleur 
des  comédiens 
italiens  -
.:....=""''-Ir  P.--
sont 
-..:::::t!l,.R.:;.
                                                            
                                                                                
                                                                     g indéniables.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Tous  ses contemporains  en 
témoignent  : « Depuis  les pieds 
jusqu'à  la tête,  tout parlait  en lui 
et  d'un  pas, d'un  sourire,  d'un clin d'œil 
et  d'un  remuement  de tête,  il faisait 
concevoir  plus de choses  qu'un grand 
parleur  n'aurait  pu dire  en une  heure  » 
(Donneau  de Visé,  Oraison  funèbre 
de  Molière).
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Quant  à son  jeu comique,  Molière 
l'a  testé  en province,  sur les champs 
de  foire,  devant  des foules  bruyantes 
et  grossières.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il sait  qu'il  fait mouche 
avec  sa démarche  un peu  bouffonne, 
ses  pieds  « en  parenthèse  », 
ses  grimaces  et ses  tons « très  aigus », 
«  son  hoquet  » dont  il parsème 
les  tirades  ...
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Par  choix,  Molière  se réserve  donc 
souvent,  non pas le premier  rôle d'une 
pièce.
                                                            
                                                                                
                                                                     mais le rôle  comique  : il  est 
Arnolphe  dans l'École  des femmes, 
Orgon  dans Tartuffe  ou encore  Sgt1n11relle 
dans Dom  Juan.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Pour  ce qui  est de la diction,  Molière 
innove  en prônant  un parlé  « naturel  », 
au  point  de créer  « la  plus  parfaite 
illusion  »sur les  spectateurs.
                                                            
                                                                                
                                                                     Son erreur 
aura  été d'élargir  trop vite cette 
conception  du jeu  à la  tragédie,  encore 
très  attachée  à la  pompe  déclamatoire.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Enfin,  comme  dans la commedia 
dell'arte,  Molière a parfois  recours 
à  l'emploi  de masques  afin de mieux 
montrer  au public  le caractère  d'un 
personnage - à l'exemple  de Mascarille, 
le  faux  marquis,  dans les Précieuses 
ridicules.
                                                            
                                                                                
                                                                    
LE  METTEUR  EN SCÈNE 
•  On  peut  légitimement  dire que 
Molière  est l'inventeur  de la mise 
en  scène,  dans la mesure  où il est 
le  premier  à subordonner  le jeu  de 
chaque  comédien  à l'effet  d'ensemble 
de  la représentation.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Lorsqu'il  monte une pièce,  Molière 
commence  toujours par expliquer  les 
rôles  qu'il distribue  à ses  comédiens.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Et  d'insister  sur la nécessité  d'entrer 
dans  le caractère  de son  personnage  : 
la  psychologie,  la façon  d'être,  l'allure ...
                                                            
                                                                                
                                                                    
Il  s'attache  à« faire  coïncider  l'effet 
moral  avec l'effet  physique >>.
                                                            
                                                                                
                                                                    Rien  n'est 
laissé  au hasard  : « Chaque  acteur sait 
combien  il doit  faire  de pas,  et toutes 
ses  œillades  sont comptées  >>.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  D'autre  part, Molière  écrit ses pièces 
en  tenant  compte  des emplois  et de 
la  distribution  des rôles  qu'il imagine, 
suivant  les qualités  et particularités 
de  chaque  comédien.
                                                            
                                                                                
                                                                     La perfection 
qui  en résulte  et le na ture l fr appen t 
ses  contemporains.
                                                            
                                                                                
                                                                     C'est ainsi que 
La  Flèche  (l'Avare)  boîte comme  Louis 
Béjart,  que Zerbinette  (les Fourberies 
de  Scapin)  rit souvent,  ce que  faisait 
merveilleusement  Mademoiselle 
Beauval,  que Marinette  (le Dépit 
amoureux)  a l'humeur  franche 
et  vive  de Madeleine  Béjart.
                                                            
                                                                                
                                                                    
LE  DIREmUR  DE TROUPE 
•  Tout  au long  de sa carrière,  Molière 
a  toujours  été le chef  de la troupe, 
qu'il  s'agisse  de l'Illustre-Théâtre  de ses 
débuts,  de celle  du duc  d'Épernon,  dont 
Charles  Dufresne  lui confie  la direction, 
ou,  bien  entendu,  de celle  de Monsieur 
qui  devient  ensuite Troupe Royale.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Molière  et ses  comédiens  ne sont 
pas  des gueux  faméliques.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ils louent  de 
grandes  maisons,  placent en rentes  des 
sommes  importantes,  sont propriétaires 
de  leurs  très riches  costumes.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Solidaire,  la troupe  témoigne  sa 
fidélité  à Molière dans  les périodes 
difficiles.
                                                            
                                                                                
                                                                     Toutefois  l'amitié qui les unis 
n'empêche  pas les inévitables  rivalités, 
fléau  de toutes  les compagnies, 
qui  opposent  Madeleine  Béjart, 
Marquise  du Parc  et Catherine  de Brie 
et  obligent  Molière à intervenir.
                                                            
                                                                                
                                                                     • 
Outre  les Béjart  (Louis,  Madeleine, 
Joseph,  puis Armande),  La Grange  et 
Gros-René,  compagnons  des premiers 
jours,  on compte  parmi les piliers 
de  la troupe  de Molière  : Marquise 
du  Parc  et son  époux  René Berthelot, 
du  Croisy,  La Thorillière,  Hubert, I:Espy, 
Mademoiselle  Beauval, Mademoiselle 
de  Brie  et son  mari  Edme  Villequin.
                                                            
                                                                                
                                                                    
L'ŒUVRE  THtllllAlf  DE MOU  ÈRE 
DE  LA FARCE  À LA  SATIRE 
•  L'Étourdi  (Lyon, 1655) et /e  Dépit 
amoureux  (Béziers, 1656) appartiennent 
à  la  tradition  italienne,  celle de la 
commedia  sostenuta.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les intrigues 
y  sont  ingénieuses,  romanesques 
et  les  invraisemblances  y abondent, 
c'est  la loi  du  genre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais Molière 
ajoute  sa touche  personnelle  : entrain 
scénique,  verve, formules  drôles.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Quant  à la  Jalousie  du barbouillé 
ou  Je Médecin  volant - « petits 
divertissements  >> donnés  en fin 
de  séance  -, ils relèvent davantage 
de  la commedia  dell'arte.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Avec  les Précieuses  ridicules (Paris, 
Petit-Bourbon  ; 
18  nov.
                                                            
                                                                                
                                                                     1659), 
Molière  signe 
�.PYS�&NI  son premier 
chef-d'œuvre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dans  sa forme, 
_...,..,,.,.,.
                                                            
                                                                                
                                                                    la 
pièce 
se  présente 
!Q.I.h'tl�•(·,,  comme une 
�-;:..:::���1  farce.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle 
est  en un  acte  et en  prose  ; il  y a  un 
mauvais  tour rituel  joué à deux  sottes  ; 
les  personnages  sont des types  tels 
Gorgibus,  le vieux  bourgeois  plein 
de  bon  sens,  ou Mascarille,  le faux 
marquis  à la  mode.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Au-delà  de la farce,  Molière  signe une 
satire  fine et amusante  d'une mode  en 
vogue  dans les« salons  parisiens  >>.Il en 
accentue  le ridicule  jusqu'à  la caricature.
                                                            
                                                                                
                                                                    
PEINTURE  DE MŒURS  ET RÉFLEXIONS 
•  Poursuivant  dans la voie  de la satire  et 
de  la caricature,  Molière laisse apparaître 
son  humanisme.
                                                            
                                                                        
                                                                     Pour la première  fois, 
dans  l'École  des maris  (Paris,  Palais
Royal;  24 juin  1661),  il prOne  par 
la  voix  d'Ariste,  une éducation  douce 
et  libérale  pour les jeunes  filles.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Reprenant  ce thème  dans l'École  des 
femmes  (Paris, Palais-Royal  ; 26  déc.
                                                            
                                                                                
                                                                    
1662),  il dénonce  la subordination  de 
la  femme  à son  époux  :Agnès,  opprimée 
par  les absurdes  préceptes  imposés 
par  Arnolphe,  son tuteur,  s'en libère 
par  l'amour  qu'elle éprouve  pour Horace.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  L'École  des femmes  marque un 
aboutissement.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dans la forme,  c'est 
"  une  grande  comédie  >> (cinq  actes 
avec  emprunts  au théâtre  italien, 
éléments  romanesques).
                                                            
                                                                                
                                                                     Sur le fond, 
la  pièce  est comique,  mais incite 
à  réfléchir  et émeut.
                                                            
                                                                                
                                                                     C'est là tout 
le  génie  de Molière.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Par  le biais  de Jo Critique  de l'École 
des femmes  (1" juin  1663)  et de 
l'Impromptu  de Versailles  ( 18  ou 
19  octobre  1663), Molière  se défend 
contre  les attaques,  expose ses idées 
morales  et esthétiques,  et dresse  une 
éblouissante  caricature de ses  ennemis.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Faisant  de la comédie«  une peinture 
des  caractères,  une peinture  des 
mœurs  >>, Molière  croquera  toute sa vie 
la  «  nature  humaine  » : /e  Médecin 
malgré  lui (6 août  1666),  Amphitryon 
(13  janv.
                                                            
                                                                                
                                                                     1668),/'Avare  (9 sept.
                                                            
                                                                                
                                                                     1668),  HII'IJil'JJ:JII
Ies 
Fourberies 
de  Sc11pin 
(24  mai  1671), 
les  Femmes 
savantes 
(11  mars 
1672)  ...
                                                            
                                                                                
                                                                    
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                                                                     œuvres 
sont 
«  vraies  >> sans  être réalistes  : elles  ont 
la  vérité  et la force  de la caricature, 
avec  en plus  l'humanité.
                                                            
                                                                                
                                                                    
L'ENCAGEMENT  MORAL 
•  Franchissant  un nouveau  pas, Molière 
se  sert  de sa plume  et des  tréteaux  pour 
dénoncer  l'intransigeance  des dévots 
et  des  tenants  de la morale.
                                                            
                                                                                
                                                                     À cela, 
il  oppose  des principes  de tolérance 
et  d'ouverture  d'esprit.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Dans  Tartuffe- qui connaît  trois 
LE 
TARTVFFE.
                                                            
                                                                                
                                                                     ov 
L1MPOSTEVR.
                                                            
                                                                                
                                                                     COMEDIE.
                                                            
                                                                                
                                                                    
fA1t.
                                                            
                                                                                
                                                                     1.1.
                                                            
                                                                                
                                                                    f'.
                                                            
                                                                                
                                                                     DE  MOLitR.J,  formes 
successives  (1664,  1667, 
1669),  mais 
dont  seule 
la  dernière 
U•"  mouture 
est  parvenue 
jusqu'à  nous -, 
Molière 
s'en  prend  à la  fausse  dévotion,  met 
en  garde  contre  l'hypocrisie  religieuse.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Il  brosse  deux portraits  : celui  d'un sot 
(Orgon),  qui se laisse  empoisonner 
par  des  balivernes  et berner  par 
un  bandit,  et celui  d'un hypocrite 
(Tartuffe),  maitre dans son art 
et  aventurier  de haut  vol.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Avec  Dom  Juan  ou le Festin  de pierre 
(Paris, Palais-Royal  ; 15  février  1665), 
Molière  va plus  loin encore.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il crée  un 
protagoniste  révolté, un libertin  qui 
défie  toute  forme  d'autorité.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dom Juan 
est  un incrédule  qui prophétise 
de  belles  impiétés  ; quant  au valet 
Sganarelle,  outré par les blasphèmes 
de  son  maître,  il est  tout  aussi  impie 
en  croyant  au loup-garou  et 
au«  moine  bourru».
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Quant  au Misanthrope  (Palais-Royal, 
4  juin  1666),  certes prétexte  à un  défi lé 
des  ridicules  de l'époque  (des marquis, 
une coquette,  une dévote  ...
                                                            
                                                                                
                                                                    ), il est 
avant  tout l'expression  d'un constat 
amer  : ((  On  ne peut  dire ses quatre 
vérités  en face  à une  société  sans se 
couper  d'elle.» C'est  ce qui  arrive  à 
Alceste,  droit et loyal  jusqu'au  scrupule 
et  qui  se heurte  à tout  le monde.
                                                            
                                                                                
                                                                    
L'ART  DE LA COMÊOIE·BALLET 
· Avec  les Fâcheux  (château  de Vaux
le-Vicomte;  17 août  1661),  Molière 
inaugure  aussi un genre  nouveau  : 
la  comédie-ballet.
                                                            
                                                                                
                                                                     La pièce,  qui 
n'exclut  ni la satire  des caractères 
et  des  mœurs,  ni les  rouages  de 
la  farce,  est entrecoupée  d'intermèdes 
bouffons,  chantés et dansés,  plus 
ou  moins  liés à l'intrigue.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi 
au  théâtre  est joint  l'agrément 
de  la musique  et de  la danse.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Le  roi,  très  sensible  à la  danse, 
aime  tout particulièrement  ce genre 
de  spectacle  et demande  à Molière 
- fournisseur  de ses  plaisirs  -
de  poursuivre  dans cette voie, 
dans  laquelle  il excelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  On  ne compte  pas moins  de huit 
autres  comédies-ballets  dans l'œuvre 
de  Molière.
                                                            
                                                                                
                                                                     Outre l'Amour  médecin 
(15  sept.
                                                            
                                                                                
                                                                     1665),/e  Bourgeois 
gentilhomme  (14 oct.
                                                            
                                                                                
                                                                     1670)  ou  le 
Malade  imaginaire  (10 févr.
                                                            
                                                                                
                                                                     1673), 
qui  sont  les plus  célèbres,  son répertoire 
compte  également le  Mariage forcé 
(29  janv.
                                                            
                                                                                
                                                                     1664), /a Princesse  d'Élide 
(6  mai  1664), /e Sicilien ou  J'amour 
peintre  (14 janv.
                                                            
                                                                                
                                                                     1667),  George 
Dandin  (18 juill.
                                                            
                                                                                
                                                                     1668) et  Monsieur 
de  Pourceougnac  (6 sept.
                                                            
                                                                                
                                                                     1669).
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  On  peut  mesurer  toute l'importance 
de  ce genre  avec Psyché  (17 janv.
                                                            
                                                                                
                                                                     1671), 
tragédie-ballet  en trois  actes  et en  vers, 
donnée  dans la salle  des Tuilleries 
spécialement  aménagée et jouée durant 
toute  la période  du carnaval  avant d'être 
reprise  au Palais-Royal.
                                                            
                                                                                
                                                                     Cette œuvre 
comportait  de nombreux  décors, un jeu 
de  machines  jamais vu, 70 maîtres  à 
danser  et un  orchestre  de 300  musiciens 
dirigés  par Lully  : un  faste  extraordinaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    
L'INFLUENCE  DE MOLIÈRE 
SUR  LE THtATRE  ET LA  DRAMATURCIE 
•  Les  choses  graves,  c'est en riant 
que  Molière  les dit e� en faisant  rire, 
en  donnant  libre cours  à« cette  mâle 
gaieté  si triste et  si profonde  que 
lorsqu'on  vient d'en rire, on devrait 
en  pleurer >> (Alfred  de Musset).
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Avec  lui, la grandeur  comique atteint 
la  dimension  tragique.
                                                            
                                                                                
                                                                    Poussé par 
sa  passion  de la vérité,  Molière  arrache 
sur  le visage  du bourgeois,  du marquis, 
du  dévot,  du pédant  ou du  parvenu 
le  masque  sous lequel  celui-ci 
dissimule  son imposture.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Devenus  des archétypes,  les 
personnages  des pièces  de Molière 
s'élèvent  à l'universel,  à l'image  de 
Dom  Juan,  héros  complexe  qui se prête 
à  des  interprétations  dramatiques 
sans  cesse  renouvelées.
                                                            
                                                                                
                                                                    
LE  RAYONNEMENT 
•  De  son vivant,  Molière  obtient 
un  grand  succès  en Angleterre 
et  en  Allemagne,  par le bia is 
de  traductions  ou d'adaptations.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Dès  la fin  du XVI' siècle,  on demande 
du  Molière aux  troupes françaises 
qui  parcourent  les pays  Scandinaves, 
les  Flandres,  la Hollan de  et  la Pologne.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Vers  le milieu  du XVIII'  siècle,  c'est 
au  tour 
de  l'Espagne, 
du  Portugal  et 
de  l'Italie- où 
un  autre  acteur 
et  metteur 
en  scène 
prestigieux,  Carlo Goldoni, 
sera  surnommé 
le  «  Molière  italien >> - de  le découvrir.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Aujourd'hui,  l'œuvre de Molière 
est  traduite  dans toutes  les langues 
de  la planète,  y compris  en espéranto, 
et  il est,  bien  entendu,  le plus  joué  de 
tous  nos auteurs,  précédant  largement 
Musset,  Marivaux,  Ionesco et Labiche.
                                                            
                                                                                
                                                                    
•  Quant  à la  bibliographie  qui lui est 
consacrée,  elle attein�  si l'on  compte 
les  livres  et les  articles,  le chiffre 
étonnant  et sans  cesse  croissant 
de  5 000  titres  environ..
                                                                                                                    »
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