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Histoire de l'Europe

Publié le 14/02/2020

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?Histoire de l?Europe I (1848-mi-XXe s) BO SEANCES 1 ET 2 Qu?est-ce que l?Europe dans le continent eurasiatique ? Pendant très longtemps cette question ne s?est pas posée. Pierre Le Grand (Russe) et Vassili Tatichtchev ont posé les limites du continent européen par une convention cartographique. Ces géographes sont de nationalité russe, pourtant le territoire russe n?est pas totalement dans le continent européen. Désir d?occidentaliser la Russie Mais sur ces marges, la réalité est beaucoup plus floue, comme avec le mont Oural. Poser les limites du continent européen soulève la question de la nation, la façon dont un Etat devient un Etat nation (ce qui est très peu le cas jusqu?au XVIIIe s). En général, ce qui constitue la nation c?est l?attachement à la monarchie. Au XVIII e s, de grands Etats apparaissent comme l?Italie ou l?Allemagne, d?autres disparaissent comme la Pologne. Cette question recoupe des réalités géographiques (conventions de frontières) qui vont être fluctuantes au XIXe s. A une plus large échelle, qu?est ce qui fonde une identité européenne ? Cette identité est à la fois fluctuante mais aussi parfois particulièrement mise en avant comme au lendemain de la 1GM ou au début du XVIIIe s avec les congrès de la paix par exemple. Dans l?actualité, la question d?identité européenne est toujours présente, notamment avec le Brexit ou encore la montée des nationalismes. L?Europe a toujours été caractérisée par de denses circulations d?idées et de personnes, c?est ce qui forme une certaine unité. Au XIII e s, l?unité de l?Europe était assurée par la chrétienté : en effet les pays d?Europe formaient un bloc chrétien. Les contours géographiques sont très différents au XVIII e s, on observe d?ailleurs une intégration progressive de la Russie. La circulation des idées et des courants intellectuels est observable notamment au travers de la diffusion du style baroque. Cette diffusion des idées se cantonne au continent européen. L?Europe de 1946 est très différente car elle intègre un certain nombre d?Etat qui appartenaient à l?empire Ottoman. L?identité européenne répond à des gradients, il existe des espaces où on se sent européen puis la situation se dégrade vers des individus qui ne savent pas s?ils sont européens car leur identité européenne est mixée avec d?autres identités ethniques (ex guègues Albanie) Gradient d?européanité (idée développée par le géographe Jacques Levy) En 1848, on observe un départ des Européens vers de nouveau pays, hors du continent Européen. On peut prendre l?exemple des nombreux migrants, majoritairement Irlandais et Italiens, qui arrivent à New York. Ils se regroupent alors en communauté et forment des quartiers identitaires : Little Italy, Brooklyn. Même s?ils ne vivent pas dans un pays sous domination européenne, ils se sentent européens. Certains empires disposent encore de colonies. L?Australie, à l?époque sous domination britannique, voit l?arrivée de nombreux migrants britanniques. Diffusion de l?Europe dans le monde I. De la révolution à l?Empire Pour l?ensemble des européens, la révolution et l?Empire sont une véritable transformation des idées politiques. La Révolution française impose son fonctionnement dans la période de l?empire. La question de la laïcisation du rapport à la politique est alors soulevée. Avant la révolution, la légitimité du pouvoir politique repose sur le sacre, cad la transcendance à un dieu ; après la révolution, elle repose sur une autre forme de légitimité. La religion commence à disparaitre du plan politique. Les intellectuels des Lumières s?engage dans cette lutte contre la religion. Ainsi, Voltaire cherche à désengager la société de l?emprise de l?Eglise, notamment avec l?affaire Callas et son Traité sur la Tolérance. De son côté, Diderot encourage un recul de la censure par l?Eglise avec l?Encyclopédie qui présente une série de rubrique qui posent problème à l?Eglise. Pour Rousseau le fonctionnement politique d?un pays passe par un contrat entre l?autorité et la volonté générale càd le peuple (= Le contrat social). Il avance l?idée de la souveraineté populaire et défend donc par définition que la souveraineté ne vient pas de dieu. On peut donc remarquer un certain poids des pensées des Lumières. Le 17 juin 1789, le tiers Etat proclame la naissance d?une assemblée nationale qui représente la souveraineté du peuple et non plus une légitimité divine. En 1791, on ne parle plus de roi de France mais de roi des Français. C?est le début du système républicain, avec comme figure Napoléon. On pourrait penser que par son sacre, Napoléon renoue avec les traditions religieuses. En réalité, il humilie le pape par ce sacre : ce n?est pas le pape qui lui met la couronne mais c?est lui-même. On peut parler d?un « auto-sacre ». Stendhal a écrit en parlant de Napoléon « j?ai trouvé une couronne dans le ruisseau j?ai essuyé la boue et je l?ai mise sur ma tête ». Cet auto-sacre marque une totale rupture avec la souveraineté divine. Dans toutes l?Europe, les administrateurs de l?Empire combattent l?église. La reconnaissance de ce qui fonde le droit est la souveraineté populaire, la souveraineté de la nation. Cependant, une vieille Europe monarchique reste importante, avec le tsar (empereur de toutes les Russies) qui tient le discours de la légitimité divine. Malgré ces avancées, le combat de la laïcisation du pouvoir politique est remporté seulement au 20e siècle, avec la loi de séparation de l?Eglise et de l?Etat (1905) qui fait de l?Etat français un Etat laïque. Nous pouvons alors nous demander d?où vient la légitimité d?un pouvoir politique, si elle ne vient pas de Dieu. Ce passage de la souveraineté divine à la souveraineté du peuple entraine une profonde mutation des sociétés. Cela soulève des questions sur l?égalité, la façon dont on se place dans la société. C?est un phénomène qui traverse le 19e siècle. Le Guépard « il faut que tout change pour que rien ne change » En 1848, le retour à une monarchie soulève des interrogations. En effet, le système administratif français a ancré les pratiques juridiques sous la révolution et l?empire avec notamment le code civil de napoléon. La monarchie conserve code civil et toutes une série d?éléments culturels juridiques qui défendent l?idée de souveraineté du peuple, demeurent dans les monarchies Victor Hugo défend l?idée de souveraineté par tous les peuples qui auraient adhéré aux valeurs de la révolution française dans un élan massif (discours sur les Etats Unis d?Europe). Ce discours a pour but de légitimer la France en Europe mais aussi dans le monde. Sur le plan des idées, la France semble être un leader parce que c?est elle qui a fait la révolution française aussi appelée révolution fondamentale. Cependant nous pouvons remarquer l?antériorité de la révolution américaine sur la révolution française. Plusieurs exemples montrent donc que la révolution française n?est pas la première du genre et permettent de relativiser sur le statut de leader de la France. Révolte indienne, qui a énormément inquiété les espagnols, menée par Tupac Amaru (nom symbolique du dernier empereur inca) Révolution brabançonne (actuelle Belgique) Révolution suisse (1792) très fortes interactions avec la France. Insurrection en Pologne menée par Tadeusz Kosciuszko qui rythme histoire polonaise de 1791 à 1794 qui engage un combat sur la question de la prise en compte de la voix du peuple sur la prise des armes des paysans. De même, l?Irlande s?agite contre l?occupation britannique. Cette révolte engage un discours national sur la question religieuse et la propriété des terres (de riches anglais exploitent des paysans irlandais). C?est un mouvement national avec un discours sur la légitimité politique. Donc ce n?est pas seulement la France qui diffuse partout le phénomène révolutionnaire. Selon Robert palmer et Jacques Godechot, il y a une vaste révolution atlantique aussi appelé révolution occidentale. Un ensemble culturel se dessine et tous ensemble, ils avancent vers la démocratie. Il faut donc relativiser le fait que la France est le leader des idées révolutionnaires. Cela entraine un débat extrêmement violent dans les années 1950, les idées de Palmer et Godechot sont rejetées. Cette série de débats opposent deux écoles : l?école jacobine (inspirée du marxisme léninisme, opposée à la notion de révolution atlantique dans contexte de GF) contre l?école révisionniste ou libérale (libéralisme politique, héritière des idées de Palmer et Godechot) Le débat est bloqué jusqu?à la fin de la GF mais depuis les années 2000, un consensus s?est engagé. Il faut considérer qu?il y a des circulations qui ont eu lieu au 18e s, des idées sont parties de la France, mais pas toutes. Ces idées amènent à la construction démocratique. Ce débat signifie qu?il faut s?interroger sur la place du peuple dans la prise de décision politique. Très souvent, on associe l?idée de la souveraineté populaire aux jacobins, ce sont eux qui l?ont mise en pratique pendant la terreur de 1793 à 1794. A partir du moment où la grande nation, càd la France, fait des conquêtes révolutionnaires, elle va diffuser cette idée de souveraineté populaire dans le monde. Anarcharsis Cloots est un fervent défenseur de la pensée révolutionnaire française. Des jacobins autochtones apparaissent en Europe sans aucun rapport avec les clubs de Paris. On peut prendre l?exemple des jacobins napolitains qui diffusent une pensée originale née en parallèle de la pensée jacobine française. En 1878, les Français arrivent à Naples et les jacobins se lient. Les jacobins napolitains mènent des débats internes aux sociétés locales, notamment au sujet des terres. Les jacobins italiens s?opposent en effet au cardinal Ruffo (proche du groupe religieux santa fede) mais les santa fediste (partisans de la santa fede) chasse les Jacobins français. Il ne faut cependant pas minimiser le rôle de la France dans la révolution occidentale. En effet c?est la révolution française qui a permis cette explosion de la liberté d?expression qui prend une dimension toute particulière en France. De plus, c?est le seul pays où les clubs jacobins sont autorisés. Dans le reste de l?Europe, les idées se diffusent sous le manteau comme au siècle des Lumières. Les armées révolutionnaires n?apportent donc pas les idées mais le moyen de diffuser ces idées révolutionnaires, les armées libèrent l?expression et font naitre ce qui devenir progressivement l?opinion publique. Les idées nouvelles développées s?articulent autour de deux grands angles de réflexion : la question de la souveraineté nationale et la question de la nation (sur quoi repose une identité nationale). Or la conception française qui se dessine, repose sur cette fameuse laïcisation du rapport politique. On observe alors un phénomène de choc et de contre-choc : les partisans de l?Ancien régime (l?Eglise) sont opposés à la notion d?identité française. La France crée une institutionnalisation progressive de la nouvelle culture politique, avec une structuration du débat entre la droite et la gauche (Whig et Tory sont les noms des deux grands partis historiques de l?Angleterre parlementaire, les whigs sont les défenseurs des libertés parlementaires et des protestants alors que les tories sont les partisans de l?Eglise épiscopale anglicane). Le premier débat opposant la droite et la gauche en 1794 a pour sujet le droit de veto du roi. L?opposition droit/gauche circule extrêmement vite en Europe, en effet tous les européens suivent les débats politiques en France, c?est ainsi que la France va devenir le référant en matière de débat politique. Cependant, la révolution française n?est pas vu d?un bon ?il par tous. Par exemple, les Espagnols sont toujours très attachés aux valeurs de l?Eglise. C?est ce que montre Goya dans son ?uvre Tres de Mayo. Le 2 et 3 mai 1808, les français tentent de lancer une insurrection contre l?Eglise, la monarchie en Espagne. Goya appartient à l?Elite intellectuelle espagnole qui accueille les idées révolutionnaires françaises mais peu à peu il s?en éloigne et condamne l?invasion française. Son tableau met en avant l?identité espagnole (le fusillé) pure qui repose sur le martyre chrétien contre les soldats français devenus inhumains (on ne voit pas leur visage). Tres de Mayo, Goya, 1814 De même d?Edmund Burke (britannique, Grande Bretagne peu réceptifs aux idées révolutionnaires) illustre la laïcisation du débat politique en France dans une célèbre caricature. Cette caricature soulève un nouveau questionnement, qu?est-ce qu?une révolution ? Burke commente la révolution française en 1790, il est d?ailleurs plutôt favorable à la révolution française. Pourtant, dans ses écrits Réflexions sur la révolution française il présente les français comme des idiots qui font une mauvaise révolution. Une révolution n?est pas forcément un mouvement violent qui renverse un ordre établi. Selon Burke, il existe deux modèles de révolution : le modèle français qui impose trop de changements contre une bonne révolution qui ne doit pas faire table rase du passé (débat sur la persistance de l?ancien régime au 19e s). Le modèle de révolution que développe Burke est celle de la révolution anglaise de la fin du 17e s (1688), quand Guillaume de Nassau fait évoluer le système britannique. La révolution est bonne à partir du moment où elle se fait sur le long terme. La révolution française a eu d?autres dissidents, tel que Joseph de Maistre un savoyard qui présente la révolution comme une punition divine, ou encore l?Abbé Barruel qui semble être le premier théoricien du complot. Pourtant, La révolution française apporte un vent de modernité sur une Europe royaliste. Premièrement, elle structure de nouveaux courants politiques qui se diffusent en Europe. Circulation de l?extrême droite, René Raymond les trois droites françaises (droite légitimiste, La terreur : la France est dévorée par le peuple souverain Anti révolution totalisation 1789 : déclenchement du processus révolutionnaire avec la réunion des états généraux (créés au 14e s) Les élites jouent un très grand rôle dans la révolution française En 1789 cette situation de blocage relève très largement du gouvernement à imposer certaines réformes. Il s?explique aussi par un durcissement d?une grande partie de la noblesse, la meilleure répartition de l?impôt dans la société est refusée par la noblesse ce qui bloque l?Etat. TURGO NEQUER 1788-1789 crise de l?ancien régime Monarchie absolue Juin 1788 : le roi supprime le parlement grenoblois Assemblée de Vizille, les mêmes états se réunissent et sont les premiers à voter qu?ils ne paieront pas d?impôt supplémentaire Mai 1789 structuration de la vie politique Droite (= partie aristocratique aussi appelé parti noir) aurait déclenché un processus de radicalisation Idée développée par Tackett (américain) : plus on avance dans la révolution plus ce parti démocratique s?affaiblit tout en cherchant à mettre des bâtons dans les roues pour ne pas faire avancer le régime. Selon Tackett, le processus de terreur qui commence à l?automne 1792 est lié à une nouvelle phase de radicalisation (les députés font le constat que ce qu?on avait imaginé être la nouvelle France -> contrat social de Rousseau a été rompu par le mensonge de Louis XVI qui est en permanence en contact avec l?étranger) Le débat sur la terreur est un objet de désaccord entre les deux écoles (jacobins et libéraux) Pour j ce qui provoque la terreur c?est bien des motivations qui viennent du peuple parisien (peur de l?invasion étrangère, désir de revanche sociale, la faim : un ventre vide est plus violent qu?un ventre plein) Pour François Furet la terreur est une stratégie politique, donc aucun rapport avec la faim de la population mais bien une démarche qui vise à faire accepter au pays les idées de ceux qui dirige cette terreur, elle n?a qu?un seul but : provoquer suffisamment de peur dans la population pour faire admettre les reformes politiques qu?on souhaite mettre en place. Terroriser la population devient alors un mode de gouvernement. A partir du moment où on rentre dans un processus de radicalisation, d?accélération de la violence de chasse à des ennemis au processus révolutionnaire enclenché, on aurait tendance à s?inventer en permanence de nouveaux ennemis. Deux hommes s?affrontent : Danton, les indulgents = on a fait couler trop de sang Robespierre = on continue, on élimine les extrémistes puis on se retourne vers Danton et on détruit les dantonistes La terreur fait 40 000 victimes (partie légale) dont les ¾ sont des insurgés (vendéens, chouans). 80% des guillotinés appartiennent à l?ancien tiers-état. Cela ouvre une phase où toutes les vieilles rancunes ressortent, ravivent les clivages locaux anciens (midi de la France avec le massacre de la glacière en Avignon : affrontements entre catholiques et protestants qui ressurgissent avec la terreur) Le lien entre la violence et le message politique est ce qui caractérise la période de terreur. On observe un combat idéologique entre les uns et les autres où les opposants sont éliminés au péril de la République. La motivation des combattants (ce qui prennent les armes contre la France révolutionnaire) n?est pas pour une idéologie très claire dans leurs esprits. Prenons l?exemple du soulèvement vendéen, qui n?est pas du tout royaliste en ses origines. Le paysan vendéen cherche à résister à ce pouvoir de l?extérieur qui dérange sa vie quotidienne (De Charrette) La révolution vient donc du peuple, mais avec une motivation non idéologique. On peut parler d?« Anti révolution ». Plus qu?un clivage gauche/droite, on a un clivage entre ceux qui ne veulent pas que de changement et ceux qui obligent les autres au changement. Les phénomènes d?anti révolution sont particulièrement marqué dans les régions rurales les moins alphabétisés. « Totalisation de la guerre » : guerre qui mobilise la totalité de la population, des moyens économiques et politiques. Avec la révolution française la guerre devient politique. Comment organise-t-on la démocratie ? La France révolutionnaire est un véritable laboratoire politique. Qu?est-ce que la souveraineté nationale ? Dans la période 1792-1794, deux positions se dégagent. La première est celle de Robespierre, la démocratie républicaine doit être une démocratie représentative (la légitimité du pouvoir est donnée par le peuple mais ce pouvoir est détenu par l?assemblée). L?autre position est celle qui pose que le peuple doit être en permanence associé à toute prise de décision (démocratie participative/directe). Question de la place du peuple dans la démocratie Ce débat s?éteint à la fin de la terreur, à la fin de 1794 ce sont les élites qui reprennent le pouvoir. Qui doit représenter les autres ? Selon Condorcet et Boissy d?Anglas, ce qui sont capable de représenter les autres sont les notables (=une fusion de l?ancienne élite aristocratique et d?une partie de la bourgeoisie qui a profité de la révolution sur le plan économique et politique). En effet les élites ont plus de lucidité pour prendre les décisions que le peuple (idée du directoire) mais échec du directoire. La démocratie participative n?a jamais pu être mise en place, un nouveau phénomène politique apparait et traverse l?histoire de l?Europe : c?est la notion de l?homme providentiel. La meilleure solution quand on est dans une crise, c?est de s?en remettre à une figure qui transcende les partis politiques, qui se place au-dessus de la mêlée : Jeanne d?Arc, Richelieu, Napoléon, Napoléon III, Clemenceau, Pétain, De Gaulle. Napoléon est un des premiers grands propagandistes de l?histoire. C?est le début du populisme. La transformation du fonctionnement des Etats est induite par la période révolutionnaire. L?enjeu majeur de la révolution française est que les caisses de l?Etat sont vides. On recherche alors une stabilisation de la situation économique financière en France, avec notamment la création de la banque de France et du franc germinal. On observe une modification du système de levée d?impôt en France : avant tous les efforts pesaient sur le tiers état, après la révolution l?assiette fiscale s?est largement élargie. Avec Napoléon tout le cadre normatif français est réformé : la réforme du département, les poids et mesures sont uniformisés, le code civil, création du lycée, autres codes tel que le code du commerce, création des chambres de commerce? L?administration française du début du XIXe est ainsi beaucoup plus avancée que celle des autres Etats européens. Sur l?ensemble de l?Europe napoléonienne, les réformes vont se développer : les départements sont francisés (comme avec les bouches du Tibre), on relève une volonté d?imposer le modèle français dans le reste de l?Europe. En 1814-1815, quand les monarchies (restauration) reviennent, aucune d?entre elles ne va balayer les principaux apports de ce système normatif français. Prenons l?exemple du code civil. Le code néerlandais est réécrit en 1837, mais il conserve les lignes directrices du code civil français. De même le code prussien reprend le code français dans les années 1840. Quand la Roumanie apparait, elle met en place un code civil directement inspiré du code français. Ce modèle connait son apogée vers 1810, la diffusion du système normatif français est permise par des fonctionnaires, notamment De Gerando (applique le système en toscane), Melzi (royaume de Naples) Il faut adapter ce cadre français aux conditions locales, ce qui pose des problèmes à Naples. Au début du XIXe s, l?Italie du sud repose sur un système agricole dirigé par des nobles qui exploitent les pauvres paysans. Si Murat adapte le modèle français, il se met à dos l?élite napolitaine. Il ne faut donc pas penser que l?Europe devient parfaitement uniformisée sur le modèle français. L?Europe napoléonienne est une mosaïque de nuances qui ne correspond pas à la carte politique. On observe ainsi un « inner empire » (Westphalie, Piémont) et un « outer empire » (nord de l?Allemagne, Espagne) : c?est la théorie de Michaël Broers. C?est l?achèvement d?un processus de rapprochement, d?héritage européen : Napoléon se présente a posteriori (mémorial de Ste Helene) comme une sorte de créateur d?une Europe politique. Les transformations sociales et économiques sont permises par un système d?intégration qui fonde la société du XIXe siècle. On observe l?apparition de cette nouvelle classe sociale : les notables, à l?échelle française et européenne. On fond les élites nouvelles avec la vieille aristocratie du continent, qui permet une transformation sociale lente à l?échelle européenne. Ces nouvelles élites sont encouragées par Napoléon à investir dans l?industrie, c?est le basculement vers l?industrialisation. Attention, on ne parle pas de révolution industrielle, on parle d?entrée dans l?industrialisation. L?enjeu de Napoléon est de rattraper la Grande Bretagne dans la course industrielle. Traité de commerce (1786) = traité de libéralisation du commerce avec UK ; victoire des libéraux. Napoléon revient à un système plus isolationniste avec le blocus continental (décret de Berlin). Il cherche à éliminer le principal concurrent des Français sur le continent, l?industrie française va profiter de nouveaux marchés sur lesquels elle va pouvoir déverser ses productions. On observe une phase d?enrichissement d?une partie des élites commerçantes françaises à la faveur de ce modèle isolationniste. Cela profite aussi à d?autres régions qui commencent à développer leur industrie : apparition des grandes régions de l?industrialisation du XIXe siècle. Carte du blocus continental de Napoléon En revanche certaines régions ne bénéficient pas de ce blocus continental, notamment la région bordelaise. Sa croissance s?arrête très rapidement parce que la grande majorité de son commerce était réalisé avec la Grande Bretagne et outre atlantique. On observe alors une scission dans l?ensemble des élites européennes entre celles qui adhèrent au système français et celles qui le refusent ; par exemple les afrancesados en Espagne qui cherchent à adopter le système français. Javier de Burgos et quelques hommes par exemple sont ceux qui vont survivre à l?alternance en Espagne parce qu?ils ont cette connaissance de l?administration. Le général Riego qui combat contre les Français en 1808 mais en même temps, les idées françaises se diffusent en Espagne. Riego participe en 1820 a l?insurrection espagnole contre Ferdinand VII. Par tous les cadres (administratifs, économique sociales), les réformes de napoléon restent sous les monarchies postnapoléoniennes et refont surface en 1848. SEANCE 3 : Pb : en quoi les avancées des idées nationales et libérales opèrent-elles des recompositions décisives sur le continent ? I. Le « Printemps des peuples » : des aspirations nationales et libérales gelées par les forces conservatives 1) La diffusion du processus révolutionnaire Cette diffusion se passe dans un contexte très particulier, un certain nombre d?éléments préalables ont permis l?étincelle. Depuis 1846, l?Europe connait une période de ralentissement économique, une crise de croissance avec un phénomène de chômage qui s?installe. Sur le plan politique, on observe un certain nombre de changement dans le paysage monarchique, notamment avec le pape. Un nouveau pape, Pie IX, qui se présente comme un pape libéral, avec un regard sympathique sur la question des nationalités. A l?échelle de la péninsule italienne, Pie IX permet un regain d?espoir chez les révolutionnaires. Charles Albert de Savoie lui aussi prend un certain nombre de mesures qui encouragent les libéraux (ouverture de réunion public donc liberté d?expression). Louis Philippe connait une libéralisation du débat d?opinion en France avec la campagne des banquets, à partir de 1847, de nombreuses réunions politiques sont organisées par les républicains. L?opposition se structure et en février 1848, les insurgés renversent le roi à Paris. L?esprit quarante-huitard est le fait de faire avancer un certain nombre de blocage politique, avancée démocratique (réinsertion par le travail, sur le plan politique le suffrage universel) En avril 1948, pour la première fois tout le monde (les hommes) peut voter. L?abolition de l?esclavage est aussi une concrétisation de ce passage démocratique. La révolution en France redonne la force à tous les mouvements révolutionnaires européens : des écrits, des personnes se déplacent sur le continent et diffusent le sentiment révolutionnaire. Prenons l?exemple de l?Autriche, Metternich et l?empereur fuit Vienne. Diffusion de l?idée d?identité nationale, qu?est-ce qui fonde notre identité ? quel est le rapport entre une nation et une langue ? Quel est le sens des frontières ? Vague de revendications sur le plan social et politique, avancée du libéralisme et de la démocratie. Le souvenir de 1793 fait ressurgir l?expression « montagnards », qui désignent les hommes les plus libéraux. Mais peu à peu ce terme est remplacé par socialistes. Attention aux différentes tendances du socialisme, avec notamment la ligue des communistes. C?est ce groupe qui publie le manifeste du Parti Communiste, écrit par Karl Marx et f Engels. 1848 est un nouveau bouillonnement d?idées politiques avec de nouvelles familles politiques qui s?affrontent entre elles (camp hétérogène). Exemple de l?Italie « Viva Verdi » positionnement politique des intellectuels Le chant des esclaves Verdi, référence aux italiens maintenus sous l?esclavage par les Autrichiens Décollage économique du piémont permet le début de la révolution Mazzini qui avait combattu le discours de Metternich (« l?Italie n?est qu?un nom géographique ») « Italia fara da se » = l?Italie se fera d?elle-même Insurrections dans toute la péninsule contre la domination autrichienne (notamment en Lombardie). Toutes les grandes villes sont aux mains des républicains, Charles Albert prend en main la cause italienne et déclare la guerre au Autrichiens : c?est la fin définitive de l?espoir napolitain de former une certaine unité italienne. L?Italie se réunit derrière la cause piémontaise qui devient la cause italienne. Au printemps 1849, Rome tombe aux mains des républicains, assez tardivement. Pie IX, roi de états pontificaux, tient à garder ses Etats et donc se coupe du soulèvement révolutionnaire. Une grande figure apparait : Garibaldi. 2) La réaction : l?écrasement des révolutions par les forces conservatrices Au printemps 1849, les hongrois cherchent à affirmer leur identité en montrant qu?ils ne sont pas comme les autrichiens (attention pas encore empire austro-hongrois mais Hongrie dépendante de l?Autriche depuis le moyen-âge). Kossuth fait alors voter la déchéance de l?empire des Habsbourg et proclame la république de Hongrie. Il organise le premier congrès des slaves, afin de réfléchir sur l?identité nationale. Au moment où en Allemagne se met en place un parlement élu au suffrage universel (avec la même réflexion sur l?identité nationale), la dynamique de la réaction est déjà enclenchée à l?Ouest. Une nouvelle fois tout part de la France. La France occupe une place prépondérante dans les évolutions politiques en Europe. Les ateliers nationaux sont mis en place à paris. A cause d?une mauvaise organisation, ce système est un échec, les républicains décident de le supprimer en 1848. Cela conduit à un nouveau soulèvement des socialistes, mais le parti républicain écrase les soulèvements en juin 1848. On observe alors une recomposition politique, avec une nouvelle forme de coalition se met en place avec le Parti de l?ordre qui réunit des gens ne voulant pas de nouvelle terreur et de bain de sang dans Paris. Le parti de l?ordre se compose de 3 grandes familles : les républicains modérés, les orléanistes (partisans de Louis Philippe) et les légitimistes (avec le compte de Chambord). A partir de juin, un petit parti bonapartiste apparait, mais il reste très minoritaire. Lors des élections, le parti de l?ordre n?est pas d?accord sur le candidat à proposer. Louis Napoléon Bonaparte sera choisi parce que minoritaire et donc peu influent. Victoire lors de l?élection de décembre 1848, il met en place une politique étrangère française du camp conservateur (dominé par des monarchistes). L?objectif est de rétablir l?ordre en Italie (pape), la France va alors écraser la république romaine qui a chassé le pape de ses Etats. La France a basculé du côté de la conservation, ce qui entraine un regain de sentiment révolutionnaire. En Autriche, François Joseph accède au pouvoir et galvanise ses armées pour, au printemps 1849, reprendre Vienne aux armées révolutionnaires. Dans la foulée, il récupère l?Autriche et fait marcher ses armées contre les hongrois qu?il écrase à Vilagos en août 1849. Le roi de Piémont est lui aussi battu à Novarre à l?été 1949 (Charles Albert abdique), c?est le reflux de la révolution. En Allemagne, les débats du parlement s?enlisent, notamment sur l?identité allemande. Certains pensent que la dynamique économique doit être prise en compte (influence prussienne), d?autres pensent qu?historiquement celui qui exerce son influence est l?empereur (pro-autrichiens). L?empereur d?Autriche et le roi de Prusse marche sur Francfort et l?ordre monarchique est rétablit. Un deuxième pays joue un rôle central en Europe, mais qui s?est tenu à l?écart du phénomène révolutionnaire : la Grande-Bretagne. II. Modernité politique et persistance de l?Ancien Régime : une situation traditionnelle 1) De lentes avancées du modèle libérale en Europe occidentale La grande Bretagne se pose en contre modèle : les clichés de la révolution française sont présentés par la Grande Bretagne. Le règne de Victoria est caractérisé par sa stabilité et sa longévité. Victoria est une reine jeune, qui accède au pouvoir dans une période de croissance économique en Grande Bretagne. On observe aussi une lente avancée vers davantage de libertés politiques. La grande Bretagne met aussi en valeur le système de Westminster : l?action de ses gouvernements doit toujours rester sous le contrôle du pouvoir législatif. Deux enjeux majeurs, avec premièrement la démocratisation de la représentation politique. On cherche à introduire une diversité géographique et religieuse dans la chambre des communes. Ainsi à partir de 1848, les israélites entrent à la chambre (classe très dynamique de la révolution industrielle). On cherche aussi à désamorcer le nationalisme irlandais avec une entrée des Irlandais dans la chambre des communes. On cherche aussi à réduire l?emprise politique de l?Eglise anglicane : c?est le désétablissement de l?Eglise anglicane (1869). Le deuxième enjeu majeur est la législation sociale. En Belgique et aux Pays-Bas, la situation se stabilise, notamment sur le modèle de Westminster avec une responsabilité du gouvernement devant le parlement. Le statuto est la constitution instaurée par Charles Albert avant son abdication. Cette constitution est influencée par le modèle britannique. La péninsule ibérique est touchée par de nombreux affrontements entre les libéraux et les monarchistes. Ce sont les libéraux qui l?emporte notamment avec Isabelle II qui cherche à imposer une monarchie libérale. On avance petit à petit vers un régime parlementaire : la constitution de 1845 instaure officiellement ce régime. En France, sous le second empire, on avance plus timidement vers le modèle parlementaire. Napoléon III « l?impératrice est légitimiste, le gouvernement est conservateur moi-même je suis républicain, il n?y a que Morny qui soit bonapartiste ». A la fin des années 1850, Napoléon III apporte petit à petit sa touche personnelle et fait avancer le libéralisme dans le système du second empire (libéralisation de la presse?). En 1870, en pleine préparation de la guerre contre la Prusse, on lance un système d?empire parlementaire. Pour autant il reste toujours un certain nombre d?ambigüités sous Napoléon III, notamment avec la question du césarisme démocratique. De ce point de vue la France reste différente des autres modèles européens, par sa très forte centralisation et l?utilisation à des fins autoritaires du système administratif. 2) La république, un modèle encore controversé Les républicains progressent aussi, même si ce modèle est très controversé. En effet les républicains sont des facteurs de désordre. Mais une fois de plus la dynamique française va changer le continent européen. C?est la guerre prussienne (18) qui marque une nouvelle recomposition possible. Cette république est d?autant plus controversée parce qu?elle est née avec un épisode qui a marqué : la commune de Paris (système très à gauche). La commune est refusée par le gouvernement, ce qui conduit à la semaine sanglante où le gouvernement officiel reprend le contrôle de la capitale en écrasant les révolutionnaires. La commune de Paris propose dans toutes l?Europe la question de la légitimité du régime républicain. Cette république est malgré tout une expérience qui intéresse en Europe. A la fin des années 1860, Isabelle II est renversée par un mouvement révolutionnaires, la Gloriosa, qui va expérimentée de façon brève un système républicain. On observe ainsi une victoire provisoire de la république en Espagne. 3) Autocraties et modèles intermédiaires Le centre et l?est de l?Europe va être marqué soit pas un système autocratique où rien ne change soit pas des régimes intermédiaires qui malgré tout donnent des formes de libéralisation de l?expression. La Russie du XIXe s est caractérisée par le contrôle du tsar et des Oukazes. A partir de 1855 Alexandre II accède au pouvoir, il hérite d?un pays autoritaire mais surtout non industrialisé. Il cherche alors à créer une dynamique dans la société russe, avec une monarchie éclairée (comme au XVIIIe s). Il essaye d?abord dans les années 1860 de structurer son administration, dans un pays très hétérogène. Il met en place des systèmes de décentralisation, avec des assemblées locales élues au suffrage censitaire : les Zemstvos. Il lance aussi de grandes réformes judiciaires, avec la suppression des châtiments corporels et la question du servage. On cherche aussi à moderniser l?éducation en introduisant le système du lycée français en Russie. On observe une vraie volonté modernisatrice mais avec une autorité très marquée. Le système reste malgré tout très autocratique. Au milieu des années 1870, Alexandre II arrête complètement de réformer son pays. L?espoir qu?il a fait naître chez son peuple conduit à une série d?attentats contre le tsar. Les lentes transformations en Russie se font sur un système non vertueux, sous la violence d?une menace révolutionnaire. Le modèle intermédiaire est celui de François Joseph en Prusse, avec le système de SEANCE 4 : un nouvel équilibre européen imposé par la question des nationalités La dynamique de 1848 va amener soit sur le modèle britannique soit sur un modèle d?avancée par coups révolutionnaires, vers une libéralisation de la politique. AU XIXe s la Grande Bretagne adopte l?équilibre des puissances, quand un déséquilibre apparait entre les grandes puissances, elle se place du côté de la plus faible pour qu?il n?y ait pas un géant qui s?impose sur la scène européenne. Après 1815, la France est la puissance faible donc à plusieurs reprises, la Grande Bretagne va soutenir la France (première entente cordiale par exemple). Peu à peu Louis Philippe s?éloigne de la Grande Bretagne et se rapproche de l?Autriche. En 1848, la France républicaine voit une véritable chance de reprendre part au concert des nations. Discours de Victor Hugo sur les Etats-Unis d?Europe lors du Congrès de la paix. Les révolutionnaires français sont pétris dans la révolution de 1789. Victor Hugo, même s?il admire la grande révolution, est fasciné par le système britannique. Une idée de pacifisme se répand dans la pensée politique, le retour durable du pacifisme dans la gauche française. Un idéal de fédération des nations dépassent les revendications nationales. Ce qui est nouveau au XIXe s, les Etats-Unis deviennent également une référence très importante en Europe, la révolution atlantique (ou occidentale) se sent dans la pensée politique européenne. Louis Napoléon Bonaparte a une longue expérience en Grande Bretagne et se fascine pour les Etats Unis. La révolution de 1848 échoue, on revient à la real politique, mais on passe à un régime républicain. Louis nap élu mais pétri dans les idées de la gauche socialiste française. Comment la question des nationalités viennent-elles bouleverser le rapport entre grandes puissances et redessiner la carte de l?Europe ? I. La guerre de Crimée : la France devient l?arbitre de l?Europe 1) La question d?orient et le conflit en Crimée Au milieu du XIXe s l?empire ottoman a du mal à s?imposer sur toutes ses composantes. Dans la diplomatie européenne on parle de l?homme malade de l?Europe pour qualifier l?empire ottoman. La Russie souhaite sa chute, elle a besoin d?accéder aux mers chaudes (détroit du Bosphore) pour participer au commerce international. Au contraire la Grande Bretagne dans sa recherche d?équilibre de l?Europe, essaye de maintenir le pouvoir à Constantinople. La question d?orient c?est la lutte entre les puissances européennes pour au final se partager l?influence puis les terres de l?empire ottoman. En 1851, 3 moins s?agitent à Jérusalem (empire ottoman) au sujet des lieux saints qui sont cogérés par des moines orthodoxes et catholiques. Le tsar s?empare du sujet et soutient les communautés orthodoxes. Napoléon III soutient les moines catholiques. La Grande Bretagne s?intéresse également au problème avec la crainte que la Russie se saisissent de l?occasion pour s?emparer de l?empire ottoman. La Russie chercher le contrôle de la Moldavie pour atteindre le Danube. La grande Bretagne arme à son tour et Napoléon III saisit l?occasion pour réintégrer le concert des nations aux côtés de la grande puissance britannique (intérêt géopolitique, aucun enjeu militaire). La reine Victoria et napoléon III envoient un coalition franco-britannique de 55 000 hommes pour arrêter la Russie. Les troupes se dirigent vers la Crimée. Les russes ont fortifié la péninsule de Crimée. Après une première victoire (Alma) les russes s?enferment dans la ville de Sébastopol, une guerre de siège. Les soldats commencent par mourir de froid, combats meurtriers, les français et britanniques s?enlisent dans la guerre de Crimée. Mac Mahon s?empare de la tour de Malakoff et plante le drapeau français : mac mahon fait ainsi plier les russes. L?essentiel du travail a été fait par les français, pendant toute la période difficile, napoléon III cherche des solutions avec l?envoie de nouveaux généraux (mac Mahon) et de nouveaux alliés (troupes piémontaises). Cela permet au « petit roi » de Piémont de s?assoir à la table des grands au Congrès de la paix. 2) Le congrès de Paris et le retour de la France dans le concert des Nations. Mars 1956 congrès de Paris. Dans les relations nationales, l?endroit où est signé le traité montre qui est l?acteur principal de la paix. Le grand bénéficiaire de la victoire est la France, Napoléon III impose ses idées sur comment doit se construire la carte européenne. La France commence à participer au découpage de l?empire ottoman. Napoléon III doit aussi donner les gages à celui qui lui a permis de revenir sur la scène internationale : la Grande Bretagne. Toutes les nations s?engagent à maintenir l?intégralité de l?empire ottoman. On observe une première avancée dans la gestion internationale. En 1856, Napoléon III redevient le chef majeur de l?Europe, grâce à la Grande Bretagne. La reine Victoria voit d?un bon ?il Napoléon III, notamment pour ses idées libérales : la France se veut modernisatrice (très proche des idées britanniques). Ce désir de modernisation se voit par les grandes expositions universelles (1855 en pleine guerre de Crimée). La France et la Grande Bretagne se rapproche aussi sur le plan économique, notamment par le traité de libre-échange de 1960 qui est signé par Michel Chevalier et Richard Cobden (héritiers de la physiocratie du XVIIIe s). la question du commerce permet la paix entre les deux Etats. D?autres traités de libre échange sont signés à la même période. Le Zollverein permet des accords entre différentes régions de l?Allemagne. A partir du milieu du XIXe s, les pays européens sont très favorables au libéralisme, notamment la France. Au lendemain de la guerre de Crimée la France tient deux discours qui marquent la scène européenne : le discours sur le principe des nationalités (prise de position de Napoléon III concernant la reconnaissance d?un royaume de Pologne, à partir de 1863, la Prusse et le Danemark se disputent des terres au nord de l?Allemagne : napoléon III prend position contre la Prusse) et sur la question de la Méditerranée (principe de nationalité adapté au monde musulman, Napoléon III se rapproche de l?Egypte ce qui permet le canal de suez par Lesseps). Napoléon III va aussi s?intéresser à la question italienne. II. L?unité italienne « italia fara da se » ? On observe un rapprochement entre la France et Victor Emmanuel II, mais aussi Entrevue de plombières (les Vosges) le 21 juillet 1958. Napoléon III joue un rôle dangereux, il n?a pas grand-chose à gagner à soutenir l?Italie, sauf un intérêt de paix intérieure. Tous les patriotes européens rappellent à Napoléon III son passé : en 1831, lors de l?une des grandes insurrections italiennes, nap rejoint les insurgés et combat pour la cause italienne. Pour l?extrême gauche, Napoléon III est devenu un conservateur, ce qu?on lui reproche toute sa vie. En janvier 1859, la France et le piémont signe un accord. On va déclarer en commun la guerre à l?Autriche, l?objectif militaire et politique de cette alliance c?est d?obtenir la formation d?un royaume de haute Italie, autrement dit que le piémont annexe la Lombardie qui appartient à la Lombardie. En retour, la France obtient l?organisation d?un plébiscite en Savoie et à Nice pour un rattachement à la France. L?objectif est très limité, c?est essentiellement la question de la Lombardie et de la Vénétie qui est traitée. Venise est un port stratégique pour l?Autriche qui n?a pas encore accès à la mer adriatique. Deux batailles majeures : magenta et Solferino (Juin 1859). Après Solferino, napoléon II impose à Victor Emmanuel II de signer un armistice avec les autrichiens. La bataille de Solferino est extrêmement violente, il est accompagné de Henri Du Nan (croix rouge). La gravité des blessures des soldats conduit Napoléon III se dit qu?entre le bénéfice de cette opération et le coût pour son armée, le coût commence à prendre le dessus. C?est ce qui le pousse à imposer un armistice. Pendant l?armistice, Victor Emmanuel II agite les peuples des provinces alentours et entreprend de renverser les duchés et créé le royaume de haute Italie en annexant ces provinces. Napoléon III accepte et le plébiscite en Savoie et à Nice a lieu. Victor Emmanuel II cherche ensuite à s?attaquer au royaume de Naples et à la Sicile. Menée par Cavour, une opération sollicite les patriotes italiens avec à la tête Garibaldi. Débarquement en Sicile puis remontée vers Naples et prise de Naples à l?automnes 1860. Victor Emmanuel se proclame roi d?Italie en mars 1861. La question de la nationalité l?emporte sur la nature du régime politique. Garibaldi est profondément républicain mais avant tout il est profondément italien : hiérarchie des priorités avec la question nationale en premier lieu. Il reste les Etats pontificaux, que Garibaldi va attaquer de son propre chef ce qui relance les discordes entre Napoléon III et Victor Emmanuel II. En effet dans le traité de 1859, il était stipulé que les Etats pontificaux seraient épargnés. Napoléon III a fait évoluer son régime mais l?opposition républicaine reste puissante en France. Pour les élections, il a besoin du soutien de l?électorat catholique. Au moment où l?unité est en train de se réaliser, Napoléon III met en échec les chemises rouges qui cherchent à prendre les Etats pontificaux. Le combat de Mentana en novembre 1867. L?initiative de Garibaldi complique les rapports entre l?Italie et la France. Il faudra attendre que Napoléon III disparaisse de la scène politique en 1870 pour que Rome tombe et soit annexée à l?Italie unitaire. Il faudra attendre Mussolini (en 1929) pour que le Pape ait un Etat légitime : le Vatican. La fragilité des gouvernements italiens est marquée par l?absence de grand leader, l?unité est difficile. La reprise des opérations contre l?Autriche en 1866, contrainte par la situation militaire (attaquée sur tous les fronts), elle accepte de céder la Vénétie à Victor Emmanuel II. III. La fin de l?émiettement allemand, de la Pusse au IIe Reich On assiste à travers la question des nationalités au fait que l?Allemagne est un glacis depuis le XVIIe s, un espace sans puissance qui sert à faire tampon entre les grands acteurs de la scène européenne, avec la Russie d?une part et l?Autriche d?autre part. Une tradition française diplomatique est de conserver des petits royaumes d?Allemagne de l?ouest. L?Autriche se perçoit comme le leader légitime du territoire allemand. Dès 1850, la Prusse tente de prendre le contrôle de tout le territoire allemand mais l?Autriche contre ses avancées : c?est la reculade d?Olmutz. Guillaume Ier monte sur le trône prussien, il nomme comme chancelier Otto Von Bismarck. Les deux puissances cherchent constamment l?affrontement (« l?unité se fera par le fer et par le sang »). En 1865, deux provinces au nord de l?Allemagne à la mort du roi de Danemark. Afin de ne pas se mettre à dos les deux puissances, il ne fait pas de choix est donne l?Holstein à la Prusse et le Schleswig à l?Autriche. La Prusse déclare alors la guerre au Danemark et à l?Autriche. Napoléon III s?en mêle et se pose comme arbitre des nationalités en Europe. Un arrangement, globalement à l?avantage de la Prusse est signé. Elle récupère alors plusieurs provinces mais aussi les duchés danois, contre l?idée que dans le Sud de l?Allemagne appartient à l?Autriche. Bismarck doit respecter sa parole sur la scène internationale d?où la tentative de contourner le problème. En Espagne, la reine Elisabeth II meurt, avant que la glorieuse révolution se déclenche et que la république soit proclamée, on chercher un héritier. La Prusse avance l?idée que c?est un prussien qui pourrait accéder au trône. Aucune des puissances européennes n?approuvent ce choix. Cela ressemble à un encerclement des Habsbourg contre les bourbons. Bismarck rédige un texte « la dépêche d?Ems » en juillet 1870. La façon dont Bismarck annonce le rejet du prince de Prusse humilie la France. Les esprits s?échauffent à Paris, notamment les républicains. Napoléon III tombe dans le piège de Bismarck et déclare la guerre à la Prusse. En 1870, la France perd toutes le batailles, notamment celle de Sedan. Napoléon III est très malade, il est déchu et la IIIe république est instaurée. A partir du moment où les prussiens mettent le siège devant paris, les républicains comprennent qu?il faut accepter que les prussiens fassent l?unité allemande. Guillaume Ier devient empereur d?Allemagne, proclamé à Versailles. Avec le traité de Francfort, la France doit céder l?Alsace et la Lorraine. POUGET LES SOCIÉTÉS EUROPÉENNES AU DEFI DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE, DE LA STRUCTURATION D CAPITALISME ET DE SES CONTESTATIONS 1848-1914 Introduction : La grande famine en Irlande, un événement à rebours de la dynamique économique, sociale et démographique européenne ? La grande famine est une crise alimentaire qui touche l?Irlande au milieu du XIXe s. Elle est due à un effondrement de la production de pomme de terre, à cause du mildiou. Cette crise de la pomme de terre provoque une famine monumentale. Le point de départ est une crise sanitaire : on compte environ un million de morts. Cette famine a une grande conséquence pour l?Irlande : l?émigration. Les irlandais accélèrent leur départ de l?ile maternelle, ils partent d?abord pour la Grande-Bretagne, mais aussi outre-mer (hors de l?Europe). La direction privilégiée est l?Amérique du Nord, puis les dominions britanniques (Afrique du sud, canada, Australie). Ils s?engagent notamment dans l?armée. La grande famine est un traumatisme pour les irlandais. Les historiens se sont attachés à trouver les causes de la grande famine. Pour certains elle est due au libéralisme économique britannique. Au nom du laissé faire, la Grande-Bretagne aurait refuser d?aider l?Irlande. Pour d?autres, c?est la question de la propriété de la terre. Les terres irlandaises appartiennent en effet à des britanniques protestants. Cet épisode de la grande famine n?est absolument pas à l?image de ce qu?est le XIXe s en Europe, notamment d?un point de vue économique et démographique. L?Irlande est finalement touchée par une crise type de l?Ancien régime français. 1. Croissance économique, développement industriel et entrepreneuriale : âge d?or européen ? A. L?Europe, centre économique et industriel du monde Sur le long terme la croissance économique de l?Europe est quasi continue jusqu?au premier choc pétrolier de 1873. On est donc sur une dynamique de croissance. Augmentation des marge net, investissement, innovation forme un cercle vertueux qui régit l?Europe. En 1873, une première crise marque l?Europe avec un Krach boursier à Vienne. Une banque n?est plus capable de rembourser ses créanciers. Les conséquences de cette crise sont une période (20 ans) de frein à la croissance et des formes de chômage, notamment dans le jeune secteur industriel. S?y ajoute une crise des prix, avec une période de déflation qui entraîne une chute des profits des entreprises. Le cercle vertueux se transforme en cercle vicieux. La conséquence finale sera le retour de la famine dans les pays les plus fragiles (Ukraine). Au XIXe s la croissance fonctionne par palier. A chaque phase de tassement de la croissance, on retrouve de nouveaux moteurs à la croissance. La croissance de la France suit le rythme européen. Tous les grands pays européens industriels collent à la dynamique. Il faut cependant veiller à ne pas surestimer la croissance européenne à cette époque (Grande-Bretagne 2,2%), c?est expliqué par une latence de L?économie européenne s?appuie sur un système bancaire solide. Il bénéficie de l?afflux d?or et d?argent du nouveau monde. Les monnaies européennes sont dopées par cet afflux extérieur de richesse (même configuration qu?au XVIe s). Les banques nationales jouent le rôle de régulateur. Le meilleur exemple est celui de la banque d?Angleterre qui défend l?étalon or. Elle impose une discipline monétaire au continent. Les banques se veulent universelles, cad qui font des affaires et du dépôt de particulier. On assiste à la genèse du système bancaire international. Le crédit immobilier est créé sous le Second Empire. Le rôle du système bancaire est de soutenir, de financer l?économie européenne et notamment l?innovation (investissements importants). L?économie repose sur le charbon et sur le textile. Un certain nombre d?innovations vont faire émerger de nouveaux secteurs : l?acier (convertisseur besmer). L?acier proposé va lui aussi évoluer, un acier de meilleur qualité qui permet de résister aux chocs, d?améliorer les coques de navires, les rails? L?innovation de la métallurgie est fondamentale, elle permet un passage d?une économie libérale à une économie fondée sur la métallurgie. La densité des réseaux ferroviaires européens correspond à cette révolution métallurgique. A mesure où on s?éloigne du c?ur industriel de l?Europe, les réseaux sont moins denses (quasi inexistants en Russie). Le réseau ferroviaire français est financer en grande partie par des fonds privés (les frères Pereire). C?est la première industrialisation (terme mieux adapté que révolution industrielle). Elle permet une diffusion des idées, de l?argent et de biens, permet la création de nouveaux emplois et d?un systèmes social (sécurité sociale). L?industrialisation part de la Grande-Bretagne (Midlands) puis se propagent à l?est et au sud de l?Europe par vagues successives. On observe alors une polarisation de l?espace européen par des sites qui se spécialisent dans le secteur industriel. Avec le développement du chemin de fer, on peut observer un déplacement géographique vers les villes et les ports (maritimes ou fluviaux). Cependant, une grande partie de l?Europe reste sur une économie proto-industrielle. A cette translation qualitative, on observe une mise en réseau des points de production. Les effets géographiques se font sentir à toutes les échelles. Des villes industries se développent, ces sites vont peu à peu glisser vers les n?uds de communication (littoraux). Le XIXe s est aussi marqué par une croissance démographique. Les pays sont entrés dans le processus de transition démographique. On observe un exode rural, les nouveaux emplois sont à la ville. C?est le début de l?urbanisation, la transition urbaine. Peu à peu les paysans deviennent prolétaires : prolétarisation des paysans En Russie, ce passage est plus tardif. Au début du XXe s, le comte De Vitte propose des grandes réformes sur le modèle de ce qui s?est fait en occident : regroupement des terres sous une autorité, la modernisation par l?utilisation d?engrais et la mécanisation. Le cas russe permet de relativiser le degré d?industrialisation du continent européen. Les européens restent des paysans peut mobiles, salariés à la journée et de plus en plus nombreux. Certains, les plus jeunes, vont cependant tenter l?aventure ailleurs. La France, qui est dans la TD, n?est pas un pays d?émigration mais bien d?immigration. C?est expliqué par la taille du pays, le nombre de richesses par rapport à la population, la culture. C?est cependant un pays de migration à l?échelle régionale. Au final l?Europe est le pôle majeur du monde en termes démographiques (1/3 des hommes est européen) et en termes économiques (45% du PIB mondial est européen) B. Capital ou capitalisme ? les mutations du modèle économique européen Baudel dit que le capitalisme est antérieur au XIXe s, mais que l?enrichissement transforme les modalités de la propriété des outils de production. Le XIXe s marque l?émergence du patronat, majoritairement de classe moyenne. Pour certains, la réussite est fulgurante, ils accèdent à des niveaux de fortune vertigineux. Ce sont ces hommes qui portent la dynamique du capitalisme. Le capitalisme est un système politique social et économique dont la pierre angulaire est la propriété privée. L?idée première est l?accumulation du capital par une personne privée et qui fait travailler ses salariés. Les analyses du capitalisme sont variées -> PLANCHE. Les fondements du capitalisme sont la liberté de la propriété, la liberté de la concurrence, le libre-marché régulé selon la loi de l?offre et de la demande. Le capitalisme, avec ses structures et ses acteurs, n?est pas figé dans le temps et dans l?espace : le système évolue. Pour se développer, une entreprise doit faire du profit, augmenter le capital (banque, vente). Au XIXe s, l?augmentation du capital finance l?innovation. Cela est possible parce le XIXe s est un siècle de développement des transports. Le capitalisme est lié au déplacement, à la mobilité permise par la modernisation des réseaux de transports. Ainsi, le passage de la voile à la vapeur et le développement de la marine marchande. Ce qui donne la couleur au capitalisme c?est l?usage que l?on en fait. 2. Le libre-échange européen à l?épreuve des constructions nationales A. Le triomphe du libre-échange commercial La concrétisation de ce libre échange est l?exposition universelle britannique, la première exposition pour promouvoir le libre-échange. Les principes du libre-échange sont la propriété individuelle, aucun interventionnisme de l?Etat dans l?économie, recherche du bénéfice et les prix adaptés à l?offre. La concrétisation de cette pensée se fait par un abaissement des droits de douanes, notamment avec le traité Cobden-Chevalier (traité franco-britannique). On observe aussi ce phénomène dans les proto-Etats-nations, comme en Allemagne avec le Zollverein. Le libre échange n?est cependant pas naturel à tous les pays, c?est aussi un programme géopolitique pour le royaume uni. La position du Royaume-Uni est extrêmement importante, un poids démographique relativement marginal mais 45% du potentiel industriel mondial. Plusieurs facteurs favorables : la dynamique industriel, l?agriculture prospère, pays au centre de l?expansion des échanges, secteur des services à la pointe (au niveau des assurances), la démographie, des secteurs moteurs et un environnement législatif favorable (Etat fiscal contenu) Pourquoi au observe-t-on un tel décrochage entre les britanniques et ses adversaires planétaires ? « La grande divergence » par Pomeranz explique pourquoi la chine et l?Angleterre ont des trajectoires économiques si différentes. L?hégémonie britannique est expliquée par : - raison économique (matières premières) - l?apport des colonies - supériorité britannique sur les mers (double power standard : toujours deux fois plus de bateau que la deuxième marine mondiale) Les britanniques exercent la puissance de manière indirecte, ils ne prennent pas le contrôle des pays avec lesquels ils souhaitent commercialiser = puissance d?influence. Colonisation en dernier recours. L?influence britannique est territorialisée. Dans ce XIXe s l?économie monde qi domine est l?économie britannique. Les traductions concrètes de cette puissance sont la puissance navale (marine marchande), l?empire colonial, outils financiers et monétaires, grand dynamisme du commerce extérieur. L?économie monde est contestée à la fin du XIXe s, suite à la crise économique de 1873. L?Allemagne est une puissance montante, elle a un projet politique : la Weltpolitik. Le rattrapage allemand est saisissant. L?économie allemande repose sur la puissance de très grandes firmes comme Siemens ou AEG. Les secteurs sont ceux de l?innovation, l?industrie électrique, l?électrométallurgie. Elle bénéficie d?un contexte macro-économique favorable à son développement. La crise de 1873 a largement freiné les velléités libérales des puissances européennes, le protectionnisme fait son grand retour sur la scène politique européenne. L?industrie allemande profite d?un marché intérieur protégé, l?Etat bismarckien joue un rôle protecteur vis-à-vis de l?appareil industriel. Elle prend aussi appui sur une politique de commande (industrie lourde). Ce développement industriel est visible dans le développement du réseau de chemins de fer, les réseaux de communication se développent, les ports sont de plus en plus équipés. Une des particularités de la puissance économique allemande est le fait qu?elle repose sur l?innovation. Le secteur industriel est très articulé à une orientation du système éducatif dans lequel l?enseignement technique est très valorisé. En terme de structures capitalistique, les opérateurs industriels se regroupent dans des grands groupes : les concern, ce qui leur permet de se projeter vers des marchés extérieurs. En Europe de grands groupes industriels commencent à apparaître : Nestlé, Unilever, Ericsson? Ils sont en quelques sortes des cartels qui se mettent d?accord sur les prix du marché. La mondialisation repose sur la densification du maillage planétaire par les transports. Le RU et l?Allemagne se dispute la prééminence sur les mers pour le transport des marchandises et des passagers. La part des britannique dans le transport mondial ne cesse de s?éroder au début du XXe s. La concurrence allemande s?incarne par de grandes compagnie maritime, comme la Hamburg-Amerika Linie. Ce contrôle des mers est aussi un moyen d?exercer la puissance. Concernant la Russie, l?industrialisation arrive seulement autour des années 1880. On observe un cadre d?industrialisation inachevé au début du XXe s. Le réseau ferroviaire s?est développé, il relie les centres miniers avec les grands ports. Cette industrialisation est incarnée par deux grands ministres ou réformateurs : le comte Sergei Witte et Piotr Stolypine. Ils sont les catalyseurs de cette industrialisation de la Russie. Ainsi, en 1914 l?Europe demeure le continent le plus peuplé, il reste le leader dans tous les secteurs de l?économie. On observe un décalage avec les EU qui a tendance à se restreindre. Il ne faut donc pas sous-estimer le décollage des EU. 3. Réussite bourgeoise et revendications ouvrières : des sociétés européennes à la recherche d?un compromis entre développement économique et correction des inégalités sociales. A. Des sociétés européennes en recomposition L?exode rural est un phénomène de première importance. Les populations d?origine paysanne quittent la campagne et viennent chercher des opportunités de travail dans les régions qui sont dynamisées pars l?industrie, mais aussi vers les ports (tenter sa chance dans le nouveau monde ou dans les colonies). La première conséquence est la transformation de l?espace urbain. L?idée est de connecter cette transformation à la nécessité de gérer des villes de plus en plus étendue et qui accueillent de plus en plus de populations. A Turin, des systèmes d?évacuation sont créés dans un objectif d?hygiène de la ville. Ces grands projets urbains sont aussi liés à des grands projets nationaux. L?espace urbain est un espace de manifestation des pouvoirs. L?idée est de faire cohabiter un prolétariat nombreux et une élite soucieuse de maintenir des habitudes de vie mondaine. Le partage est spatial (quartiers populaires vs quartiers bourgeois) mais aussi dans l?immeuble (ex de l?immeuble haussmannien). On observe une ségrégation socio-spatiale. L?élite sociale est elle-même remodelée. Elle se fait par la fusion de la vieille noblesse et de la bourgeoisie affaire. Pourtant, ils partagent un même ennemi (« l?ennemi de classe » selon Marx) : le prolétariat. Se mettent ainsi en place de puissants réseaux familiaux, avec notamment la famille Rothschild. La lower middle class rêve de s?émanciper de d?accéder à la bourgeoisie (Madame Bovary). B. La multiplication des conflits et des contestations L?une des premières conséquences de la migration des populations dans les villes est une hausse de la criminalité. En dépit des progrès de la protection des ouvriers (augmentation de salaires), la lutte des classes reste au c?ur des rapports sociaux au XIXe et au début du XXe s. Elle est incarnée par les mouvements de grèves. Le drapeau des ouvriers est le drapeau rouge, celui du socialisme. Les grands penseurs du socialisme dénoncent les inégalités et proposent une nouvelle organisation du travail avec l?action syndicale et/ou l?action politique. Ces idées infusent dans la société et les ouvriers commencent à se regrouper, partageant une situation commune. Marx présente deux idées marquantes dans son manifeste du PC : rapport dialectique dans l?histoire (opposition séculaire entre opprimés et opprimants cf Engels), idée d?aliénation (ouvriers prisonniers de leur travail). Le mouvement ouvrier donne naissance à des structures politiques chargées de les représenter : partis politiques, syndicats. On assiste à la naissance du SPD en Allemagne. Le monde ouvrier ne se retrouve pas que pour manifester, il se retrouve dans des activités connexes (sports, activités culturelles). Au-delà de l?exemple allemande, on retrouve la mise en place de grands syndicats au RU : les syndicats unionistes. Ces syndicats sont puissants, extrêmement mobilisateurs. La charte d?Amiens de 1906 réaffirme l?indépendance du mouvement syndical vis-à-vis des partis politiques. C?est une spécialité française. Au Danemark, le LO est un syndicat extrêmement lié au parti social-démocrate. On observe une grande dynamique des mouvements sociaux (viticulteurs a Montpelier en 1907) parfois durement réprimés durement. Des mouvements féministes, très liés au socialisme et au questionnement sur l?égalité sociale, se développent. Au XIXe s, les femmes sont des sujets mineurs, le droit de vote ne leur est pas accordé, le droit de divorce non plus. Ces femmes rencontrent le soutien d?homes qui vont défendre la plénitude, l?universalité des lois, notamment avec John Stuart Mill. Le premier comité de suffrage des femmes voit le jour à Manchester, et impulsera le mouvement des suffragettes. La figure du mouvement est Millicent Fawcett. Les suffragettes n?hésitent pas à utiliser la violence. Ce mouvement est une inspiration pour toutes l?Europe. Le droit de vote attribué aux femmes n?arrivent qu?en 1919. C. Quel compromis social en Europe ? La subtile dialectique des politiques sociales en Europe après 1848. Les politiques mettent en ?uvre de grandes politiques sociales. La question sociale se cristallise dans un premier temps autour du paupérisme. Cette question traverse les courants politiques (Tocqueville, Louis Napoléon Bonaparte). Au XIXe s, la mortalité de masse est toujours d?actualité. A l?époque, la première cause de mortalité au RU est la tuberculose (excellent indicateur de pauvreté). La transition démographique est à peine en marche : on meurt jeune. Des propositions de réformes se multiplient, notamment avec Edwin Chadwick (rapport Chadwick 1834). L?Etat se dote d?institutions capables de gérer les réformes (assistance publique à paris). L?enjeu est vital, il s?agit à la fois de sauver des gens, de créer des sociétés cohérentes, d?instaurer une stabilité politique. Les initiatives se font beaucoup au niveau local : création d?une administration municipale, des bureaux d?hygiène se développent sur le modèle bruxellois. Les mesures concernent à partir de 1850 les caisses de retraites, dans lesquels on va cotiser. Ce n?est pas un marché monopolistique, on en compte une dizaine voire une centaine dans certains pays européens. A la fin du XIXe s, l?idée est de regrouper ces caisses de retraite pour leur donner une surface suffisante. Le milieu du XIXe s voit aussi l?apparition de loi sur la protection sociale (grandes lois de Bismarck 1883-1889). En France, des caisses de fonctionnaires se développent. On observe aussi la mise en ?uvre de grandes législations de politiques de santé publique. La conséquence est l?entrée d?une politique de santé publique et l?infirmation dans les écoles, les mairies et même les églises. La recherche de compromis entre l?élite et le prolétariat cherche aussi dans la légitimation de régimes jeunes dans des pays vieux comme l?Allemagne. Bismarck prend des mesures contraignantes contre les mouvements socialistes (loi de fer) et met en place une monarchie providence. C?est dans cette dynamique qu?il faut comprendre le modèle social que l?Allemagne propose à l?Europe. En France, la polarisation politique est encore plus forte qu?en Allemagne et le socialisme français est encore plus révolutionnaire. On assiste donc à une rencontre difficile entre les radicaux de la IIIe république et la SFIO. On peut donc remarquer que les Etats européens sont lancés en 1914 dans la dynamique de l?octroi de droits nouveaux et l?universalisation des droits. Plusieurs dynamiques traversent l?Europe dans cette deuxième moitié du XIXe s. La modification des rapports sociaux, la légitimation des Etats-nations européens aboutissent à un élargissement des mesures de protection sociale. On a aussi une histérisation des rapports à la politique entre les Etats européens. LES RELIGIONS, LA CULTURE, LES SCIENCES ET LES NATIONS EUROPÉENNES La révolution française a bouleversé la culture, le rapport à la religion, c?est un catalyseur de la modernité. Les paradoxes de la culture européenne au début du XXe s En 1914 l?esprit européen est incarné dans ces contradictions à la fois par une publicité faite aux apparitions mariales (Fatima au Portugal donne naissance à un pèlerinage qui montre bien la nécessité, l?esprit spirituel des sociétés européenne) et les progrès de la science sont incarnés par Albert Calmette (incarne la science européenne en marche). Une troisième figure paradoxale est Marcel Duchamp (mouvements artistiques extrêmement décalée) . L?Europe est donc pétrie de quête spirituelle façonnée par les religions, les interrogations métaphysiques. Mais c?est aussi le continent de la science. Paradoxe entre le superstitieux et la modernité scientifique. 1. « Et dieu dans tout ça ? » : religion, foi et sociétés en Europe A. La religion, pivot des événements de la vie des européens Jusqu?en 1914, les croyances religieuses demeurent au centre de la vie européenne. L?athéisme triomphant, qui est un des marqueurs de notre société, n?a pas encore imposer son influence. On observe depuis la réforme une cristallisation des courants religieux en Europe : Europe du nord protestante, Europe du sud catholique et Europe de l?est orthodoxe. Il ne faut pas cependant sous-estimer les minorités : catholiques en terre protestante et inversement. D?autres religions du livre sont aussi présente : les judaïsme et l?islam (Balkans notamment). La famille de religions dominante reste la chrétienté, même si on compte tout de même 10 millions de juifs et 10 millions de musulmans. On peut donc observer une pluralité des religions en Europe. La géographie religieuse des Balkans est par exemple extrêmement fine. Le rapport de la diversité religieuse est très liée à la manière dont les Etats se conçoivent par rapport à la religion. La France, depuis 1901 est concordataire, elle reconnait 3 religions et a institué, encadré ces religions. L?apaisement religieux se fait donc sous la loi de l?Etat nation qui s?impose tout au long du XIXe s et qui impose ses règles aux églises. La population juive européenne vit en grande partie en Europe de l?est dans Shtedl. C?est dans cette zone que nait l?hassidisme. Ces juifs sont pour l?essentiel des populations de petite condition, la possession de la terre leur est interdite depuis le Moyen Age. Ce sont essentiellement des petits artisans. La communauté juive vit encore, en particulier dans l?Empire russe, selon des mesures discriminatoires. On perpétue les m?urs antisémites du Moyen Age. L?Europe du XIXe s n?est donc pas apaisée au niveau des religions, comme le montrent les pogroms en Russie qui témoignent de l?antisémitisme. Cela oblige la communauté juive à bouger, c?est une population d?une très grande mobilité qui vit dans une dialectique de persécution et de mouvement. Migration vers l?Europe de l?ouest, mais aussi vers les Etats-Unis ou les pays du Commonwealth. Il ne faut pas surestimer ni sous-estimer le détachement des populations vis-à-vis de la religion. La pratique cultuelle est au centre de la vie quotidienne de la majorité des européens, elle marque leur calendrier annuel, leur semaine et les grandes étapes de leur vie. On assiste même à un réveil de la piété individuelle, centrée sur la dévotion mariales (multiplication des apparitions qui forment un dynamique et renouvellent les pèlerinages). Ce renouveau mariale est associé à un renouvellement de la doctrine autour de la Vierge. En 1854, Pie IX proclame le dogme de l?immaculée conception. On observe un réinvestissement de la figure de Jésus, renouveau de la piété christocentrique avec le culte du Sacré-C?ur. Ce renouveau spirituel une accélération de la dynamique missionnaire, et cela est valable pour toutes les religions. Ces dynamiques de missions sont liées à la découverte du monde et à la colonisation. Leur géographie de déploiement dépend de l?Etat-nation qui les soutient. Les missionnaires protestants britanniques vont à partir du début du XIXe s porter le discours anti-esclavagiste, en particulier en Afrique. Livingston va camper cette figure du missionnaire, qui promeut l?éducation, etc. Le XIX e s marque aussi l?amorce de l?urbanisation mais la population européenne reste une population de paysans, ancrée dans des terroirs, des traditions. En ville, le socialisme est proposé aux ouvriers. Ces religions sont cependant forcées de s?adapter aux enjeux de la modernité. B. Les religions et la foi face à la modernité Chateaubriand Génie du christianisme. Le mouvement romantique est très conservateur (retour au culte du passé) et pourtant très novateur (accompagne la construction des Etats nations). De cet esprit romantique va continuer d?émerger la figure de l?intellectuel. La réflexion romantique pose la question du rapport entre la religion, la foi et la modernité. La période est marquée par les progrès dans la pratique religieuse, comme le montre le cas des israélites en France. Tout au long du XIXe s il y a une reconnaissance des droits pour les juifs, en France l?accès à la plénitude des droits pour les juifs s?incarne en 1870 par le décret Crémieux, qui donne la citoyenneté aux communautés juives d?Algérie. Ce décret est paradoxal, il émancipe les juifs algériens mais qui exclut la population musulmane ? Il sera une source d?inspiration pour les revendications des français musulmans d?Algérie dans les années 30,40, 50. La Russie en revanche est réticente à émanciper les juifs parce que la structure politique et sociale est théocratique. L?Eglise orthodoxe est un pilier fondamental du pouvoir impérial. Il y a une coproduction tsar-patriarche de Moscou qui ?uvrent à la grande Russie. Le système est fermé, ce qui explique le décalage pour l?émancipation des juifs, pourtant très nombreux. Les théocraties sont beaucoup moins présentes chez les catholiques. L?unité italienne se fait ainsi contre le pape. Pie IX condamne toute la modernité dans Encyclique Quanta cura & syllabus, puis dans le concile Vatican I (1869-1870). Le manque de fiabilité pontificale est porté par un courant : les ultramontains. Bismarck cherche à circonscrire les privilèges, les droits des catholiques. L?Allemagne est au XIXe s est cultuellement très diversifiée. Cette politique agressive est symbolisée par le terme Kulturkampf. Ce sont des mesures censées faire sortit le catholicisme des champs sociaux qui sont investi : fin du contrôle des églises sur l?école, institution du mariage civil obligatoire. Les jésuites sont mis dehors en 1872. Les guerres de religions n?ont donc pas cessé, les préjugés et les protestants sont toujours présents. En Irlande (réunie à la couronne britannique au début du XIXe s) on observe un combat politique, culturel, religieux entre les nationalistes (qui mobilisent les catholiques) et les anglais protestants. Le grand débat porte sur le projet d?autonomie de l?Irlande. On voit s?opérer une radicalisation progressive de ceux qui défendent l?indépendance de l?Irlande. C. La sécularisation des sociétés européennes Les églises se vident progressivement. L?affaissement de la pratique religieuse est extrêmement ample. C?est un phénomène européen. La non fréquentation des lieux de culte ne signifie pas une totale sécularisation des esprits. Les forces de séparation à l??uvre entre les églises et les Etats et très forte. Après l?unification italienne, le Vatican va chercher à conforter la position des catholiques dans les Etats européens. Ils demandent un retour à un pouvoir temporel plus large. En 1878, Léon XIII prend la place de Pie IX. C?est un pape qui appelle les catholiques français à se rallier à la République française, il traite aussi du paupérisme et du statut des ouvriers. Dans Rerum novarum, il condamne le capitalisme et le socialisme et demande une conciliation, une entente. C?est un tournant « libéral », il adapte la doctrine de l?Eglise aux enjeux contemporains. Ce catholicisme social se retrouve dans le protestantisme, avec William Booth (armée du salut). La croix rouge est fondée en suisse. Les églises adaptent leur discours à des sociétés bouleversées par l?industrialisation. ` La république se construit face à une opposition catholique ultramontaine, elle va chercher à pousser son avantage dans les domaines de compétences gérés historiquement par l?Eglise : laïcisation de l?école, l?armée, l?hôpital, ? Cette enracinement se fait cintre l?Eglise catholique. Cette laïcisation n?est pas uniforme sur le territoire français, ainsi l?ouest du pays est plus récalcitrant. Les catholiques continuent tout de même à s?engager dans la vie politique. En Italie ce mouvement est porté par le mouvement du congrès. En France, le mouvement du sillon de Marc Sangnier se veut la tête de pont du catholicisme social. Les catholiques se cherchent entre intégration à la république, souci de la question social et difficultés à rentrer dans la république. La socialisation religieuse et spirituelle ne passe plus par la fréquentation des églises mais par le travail (syndicats portés par des catholiques), clubs de sports, ? Il n?y a donc pas forcément un recul de la croyance. Paul Claudel est un des porteurs du renouveau du catholicisme dans les lettres françaises. La question des juifs reste prismatique. L?émancipation ne conduit pas un recul de l?antisémitisme. C?est au contraire une période de renouveau du racisme envers les juifs. Bernard Lazare, journaliste juif français, tient chronique de l?affaire Dreyfus. Ses textes sont lus par Théodore Herzl qui publie le manifeste du sionisme. Ce mouvement sioniste coagule deux types de mouvements les nationalistes et les socialistes juifs (Buld en Europe de l?est qui lutte en Russie pour l?émancipation des juifs). Lord Balfour, ministre des affaires étrangères britanniques, propose en 1917 la déclaration Balfour où il reconnait le mouvement sioniste. Reste et demeure en Europe la question de la place des juifs qui est une question essentielle puisqu?elle est notre prisme pour traiter la question des minorités. Ce processus d?émancipation n?aboutit pas à la limitation de l?antisémitisme, bien au contraire, la fin du XIXe siècle est une période de renouveau et de réactualisation de l?antisémitisme. Cet antisémitisme est aussi lié à un renouveau des théories racistes plus généralement. Le point de cristallisation est l?affaire Dreyfus : une affaire tout aussi française qu?européenne. Bernard Lazard qui est journaliste juif français tient chronique de l?affaire Dreyfus et ses textes sont lus notamment en Autriche par un homme nommé Théodore Herzl qui va publier le manifeste du sionisme. ? Cf. déclaration Balfour : Balfour ministre des affaires étrangères britanniques promet de ne pas s?opposer au retour vers Sion des juifs, il reconnaît finalement le mouvement sioniste. Le désengagement progressive ottoman des Balkans et le fait que l?empire ottoman ne possède qu?une toute petite partie de l?Europe laisse dans son sillage des populations musulmanes installées depuis très longtemps dans les territoires à cheval entre plusieurs nations (Bulgarie, Serbie, Albanie). La situation des Balkans de 1913 sera la situation des Balkans de 1993, avec une redistribution des ethnies entre la Bosnie, le Kosovo, la Macédoine. COURS DE POUGET QUE J?AI RÉCUPÉRÉ SUR LE DRIVE L?Europe va « coudre le monde ». Mondialisation et impérialismes européens (1858-1914) Entre 1815 et 1914, il y a un déploiement des continents outre-mer des puissances européennes. Il y a une substitution de puissances : des premières puissances coloniales qui étaient l?Espagne et le Portugal d?autres grandes puissances avec en tête l?UK et la France. Le monde peut être compris au 19e s comme le terrain de jeux des puissances européennes. Les rapports de forces entre elles se jouent sur le vieux continent mais aussi outre-mer que ces espaces soient terrestres ou maritimes. Aux deux grandes puissances impériales européennes de 1850 s?ajoute une nation au UK et à la France le jeune Etat allemand qui naît dans la galerie des glaces en 1870, à la suite de la défaite de la France. Ce jeu à deux puissances, puis à trois se manifeste à travers des affrontements en Europe. Dans l?espace méditerranéen, on se pose la question d?un véritable lac britannique à partie de 1840 jusque 1870. Dans la 1ere moitié du siècle, nait la q° de l?Orient qui est née de la faiblesse de l?empire ottoman et du risque de désagrégation potentiel et donc des ambitions concurrentes des Etats Européens (Europe de l?atlantique à l?Ouarane). Les russes veulent avoir accès aux mers chaudes alors que les britanniques veulent maintenir la liaison avec Bombay qui passe par les Gibraltar, Malwares, Chypre? a travers cette grille de lecture stratégique on peut comprendre les enjeux du 19e siècle. Cette q° de l?orient polarise l?attention. Objectif de l?UK : Maintenir sa position dans la méditerranée. Au début du 19e s concurrence française, puis . L?enjeu de la puissance passant dans le contrôle des mers qui va être théorisé par un amiral américain, Alfred Taillheurmahal, qui écrira sur la confrontation entre F et UK au 18e s, pendant la révolution et le premier empire. La méditerranée n?est pas le seul théâtre d?opération de compétition entre les puissances européennes. Il y a aussi la Chine. Ce grand mouvement annoncé par les guerres de l?opium (la seconde en 1860). En chine, les puissances européennes tentent de forcer l?ouverture du marché chinois qui est déjà le premier marché mondial. Là-bas, ils pratiquent la politique de la kamaonia : canons dirigés par la ville pour forcer les autorités à négocier des traités de libre-échange. Cette concurrence vers la chine est accélérée en 869, après ouverture du canal de suez car économie d?une dizaine de jours de voyages entre orient et l?Europe. Cet évènement est accouplé de la propulsion, substituions de la marine, politique de la canonnière. Le processus de colonisation est lancé qui n?est pas fondamentalement évident au début du 19e s. c?est un processus empirique et opportuniste. La colonisation européenne prend des formes diff selon les pays ce qui explique les tensions postcoloniales diff. Il y a soif de l?or, enjeux éco, enjeux de puissance type hard power, mais aussi goût de l?aventure qui motive ce déploiement européen dans le monde. A la recherche d?opportunités nouvelles. Cela est aussi articulée à une idée de mission civilisatrice motivée par le dvpmt des christianismes. Il est aussi articulé sur un sentiment de supériorité qui engendre au pire des cas au racisme. Deux grandes puissance se partage dans les années 60 le monde essentiellement. Les territoires de Victoria sur lesquels jms le soleil se couche. Napoléon III rêve d?un royaume arabe français de l?autre côté de la Méditerranée. L?élément perturbateur de ce duel hérité du 18e s entre F et UK, après 1872-73, moment où la jeune Rép peut s?affranchir la domination britannique, la F cède le canal de Suez aux britanniques car sort de la guerre , élément perturbateur est l?arrivée sur le marché de l?All car elle revendique derrière Bismarck et Guillaume II qui s?émancipe de Bismarck à partir de 1870 sa part de gâteau : la Welt-Politik. L?all possèdes des conditions marginales d?outre-mer donc veut construire un empire et des zones d?influence (projet de constructions de chemins de fer Berlin- Bagdad-Bassora > route des alpes britanniques et accès direct au golfe persique qui est une zone stratégique et commence à monter des sources d?hydrocarbures). En réalité, All récupère des confettis d?empire que F et UK veulent bien lui laisser comme Tanzanie, Togo. All est très marginal en Océanie (Nouvelle Guinée où il y a peu de ressources). Le jeu européen est projeté à l?extérieur des frontières européennes. Un jeu à trois mais aussi à deux entre les puissances d?Europe occidentales et la Russie (accès aux mers chaudes, frontière de la mer de Chine). L?appétit territorial Russe se fait dans trois directions, dans une période de grandes alliances car il y a recomposition des alliances européennes, aussi une recomposition des alliances outre-mer (ex : frontière entre Laos sous tutelle de la F et Birmanie sous tutelle britannique). Les alliances aux 19e s ne sont pas évidentes de celle de 1914 (ex : tensions UK et f). Il y a aussi des affrontements hors européens comme les jeunes USA qui depuis la doctrine Monroe sont dans une dynamique de domination de leur espace proche, en particulier en direction de l?Am et latine et en direction du Pacifique. Le premier acteur européen qui les gênent c?est l?Espagne. Les Usa se construit en récupérant les reliquats de l?empire espagnol (Philippines, Cuba). Il y a donc un rayonnement régional > puissance pacifique. S?entend avec la Russie (achat de l?Alaska 1897 ??). Japon entre dans l?indus et développe une politique expansionniste en direction du contient. Il profite de la difficulté des britanniques à maintenir domination dans mers du Pacifiques Nord > leur laisse le contrôle de cette zone au Japon. 1) « Scramble for the world » : affirmations impérialistes des nations européennes et concurrences coloniales A) Rivalités coloniales entre puissances européennes et conquêtes territoriales Toutes les puissances européennes sont des puissance coloniales (mm Autriche-Hongrie sauf qu?empire à l?intérieur de l?EU). En 1914, on voit bien la différence des empires entre F et UK et les autres. UK en 1600 empire qui comptait moins de 1600 hab, donc en 3 siècles ils ont conquis le plus grand empire du monde. Les français dominent des terres peu peuplées ? il y aussi des puissances reliquats comme l?All. B) Zones d?influences et zones sous influences Deux types d?impérialisme : - celui d?un contrôle direct : le formel - un autre d?influence : l?informel Les britanniques préfèrent d?exercer une influence car objectif d?ouvrir des marchés pas de contrôler directement. Le moment de rupture pour eux est en 1857 la récolte de Cipailles = révolte énorme de troupes indiennes > britannique vont essayer de mettre en place un impérialisme formel. Les positions des européens d?Af sont essentiellement côtières. D?un espace méconnu, l?Af se transforme en terrain de compétition dans le contexte ntmmt de l?arrivée des All sur le mché car All cherche des terrains sur lesquels elle peut s?installer. Cette compétition les européennes tentent de la réguler en 1885 à la conf de Berlin qui est ouverte sur motif des tensions entre les belges et les portugais pour la possession du bassin Congo. Il y a alors des discussions sur un partage potentiel de l?Af. On y acte le principe de libre circulation des fleuves Af comme le fleuve Congo qui est un fleuve frontière donc grand enjeu. De Berlin, sort un équilibre précaire car nations européennes affirment leurs positions à l?intérieur des terres depuis leurs positions côtières > compétition engendre des frictions comme le montre l?exemple de Fachoda qui voit en 1898 les Français qui tentent de s?étendre à l?Ouest en Af. Les F stoppent leurs revendications sur cette partie du Soudan mais c?est un moment de cristallisation de ce moment de compétition coloniale entre puissances. Colonisation se fait part des guerres contre les autochtones, pas que des victoires. Ex : Uk face aux Zoulous ils perdent régulièrement notamment à Islande.. colonisation militaire du continent grâce à un effort militaire sur le long terme. Cette compétition on la retrouve aussi entre F et All au moment des crises de Tanger : dispute du contrôle du marché marocain. Il y a aussi q° des Balkans qui sera l?origine de la 1e GM > ce 19e siècle est matriciel. La GF a gelé des conflits qui se sont réactivés en 2001 (ex : les terres yougoslaves). Cette question d?orient agite l?empire austro-hongrois avec notamment la q° des nationalités. Cette q° d?orient reste en suspend > conflits successifs entre puissances européennes dans les Balkans. La 1ere GM est une contamination au monde de ces conflits balkaniques. En orient, acteur essentiel est empire ottoman qui n?a de cesse de voir sa zone d?influence rétrécir notamment à cause de colonisation européenne. Cet empire est sous perfusion, en surveillance, il est porté à bout de bras par les britanniques ou les français à certaines périodes comme la guerre des Crimée. Intervention à plsrs échelles des européens car agissent à l?extérieur de l?empire et en son sein. L?Egypte est un pivot stratégique. Elle est autonome dans l?empire ottoman. Elle est lieu e la compétition d?influence entre UK et F avec le canal de Suez. Les britanniques veulent influence là-bas. Sauf qu?il y a mouvement des mahdistes qui est une résistance. Les britanniques la rencontrent qd ils avancent vers le Soudan. L?épisode de la mer de Gordon est marquant : il est encerclé par les mahdistes qui le tuent. Les mahdistes plus les nationalistes égyptiens contestent les britanniques > mettent en place un contrôle direct car le pays est un trop grand enjeu. (Jusqu?aux années 20 théoriquement mais sinon jusqu?à 53 qd Nasser part). En Asie, les britanniques cherchent à protéger les frontières des Indes, joyaux de l?UK. La route des alpes est vitale pour eux > glacis protecteur nécessaire pour bloquer les russes. Londres fait glacis. Influence sur le Tibet aussi pour donner profondeur stratégique à l?empire des Indes. Il y a dynamique de contrôle en Asie vie le détroit de Malacca aussi et la route de la Chine. Le premier conflit qui voit défaite finale entre puissance euro et une extra euro est la guerre russo-japonaise qui démontre capacité du Japon à montrer ses capacités indus.> déstabilisation de la Russie > première rév Russe. C?est une guerre d?une extrême violence dans laquelle sont employés des armements modernes > prototype de la 1e GM avec première fois guerre navale (ex : prise de port Arthur par les Jap°. L?achèvement de la reconquête en Am latine : impérialisme des USA se concrétise par la guerre victorieuse contre les espagnoles et sur impérialisme informel exercé à Cuba à travers Jose Martin. 2) Les empires coloniaux des puissances A) L?encadrement adf des colonies Cf. diapo Il y a un patchwork de statuts. Ex des britanniques intéressant car empire composé de territoires administrés de manières diff. Il y a des colonies qui sont sous contrôle britannique. Puis il y a le protectorat (autonomie interne mais puissance gère les fonctions régaliennes comme armée, cm > Egypte). Colonisation britannique est particulière car très forte émigration des britanniques vers certains territoire de l?empire comme Canada, Australie et N-Z > statut de dominion càd forte autonomie interne, le premier a arraché ce statut est le Canada en . Puis d?autres formes après la guerre comme le mandat dans le cas du Proche Orient. On retrouve diversité des statuts en France aussi : mandats, protectorats? il n?y a donc pas d?uniformité dans les empires coloniaux. Ce sont des mosaïques de situations. Dans ces colos les hab vivent avec des régimes et statuts diff. Le statut du colon français installé à Abidjan, Dakar ou Alger n?est pas le même que celui des pops autochtones avec la mise en ?uvre de traitements indignes (ex : travail forcé, vices corporels [coups de fouets «la « chicote » au Congo, ces mauvais traitements ne choquent pers à l?époque], déplacement des pops [trafics de travailleurs qui expliquent la forte présence indienne ou chinoise aux Antilles par ex. I. Les empires coloniaux européens au centre des dynamiques de la seconde mondialisation a. Mise en valeur des espaces impériaux En Indochine mise en place de la culture de Nevea (??) pour produire des pneus. Il y a un accaparement des terres par les colons par le biais de propriétés indivs ou de propriétés données à des grandes compagnies. En Af du Sud, la propriété aux indigènes de posséder la terre donc des expropriations massives. Les grandes compagnies n?hésitent pas pour autant à faire appel au travail forcé. Echanges avec la métropole dans les colonies sont importants. En Uk, la balance des paiements est excédentaire par rapport aux colo. Cpdt, des travaux ont relativisé le cout de l?empire en France : en poids dans le pib, le cout des colos ne coute pas plus cher que les indus de la métropole. Mais il y a tout de même des villes qui vivent des échanges coloniaux. b. Mise en réseau des espaces impériaux Il y a une mise en réseau des empires avec la métropole donc interdépendance entre des espaces géographiquement éloignés. Sur place, dans les colos, un effort gigantesque est mené pour construire des infrastructures de transports comme des routes, des voies de chemins de fer comme en Af occidentale française, Australie. Mise en réseau avec la métropole et le reste du monde passe par construction d?infrastructures portuaires. Mise en réseau de l?intérieur vers les côtes pour transportations des richesses vers la métropole, permettre circulation des flux de marchandises et de pers. Les indigènes ne profitent pas de cette mise en réseau. La conséquence eu Eu c?est accélération du cm portuaire c Nantes, Hambourg, Londres. Cette mise en réseau du monde, mise en ?uvre de grandes routes maritimes entre l?eu et le reste du monde. Il y a des flux réguliers et une org° géo avec un arrière-pays européen articulé à une façade maritime connectée à l?avant pays. Ex : port d?Anvers Emergence de grands acteurs du cm avec germe de conteneurisation Il y a une mise en ordre sanitaire : circulation des virus et des bactéries à cause de colonisation. Elle est amplifiée. Le sida est maladie de la md°, la colo° met en contact des pops diff. Mais les progrès médicaux sont dus aussi à la colo° : ex avec Pasteur> installation dans les colos comme en Indochine de lieux d?expérimentations c. « Le temps des paradoxes » : les colonies s?éloignent des métropoles européennes à mesure qu?elles s?attachent à leurs colonies 1. Un attachement à l?empire des métropoles exponentiel Attachement grandissant aux empires coloniaux liés à la crispation des nationalismes Propagande qui valorise l?empire, expositions comme celles universelles Culture impériale se manifeste dans toute l?eu. A partir de 1876, est fondée la ligue prime vert. En Uk, les jubilés sucessifs de la reine sont mis en scène. On retrouve la meme chose au pays-bas, en France. 2. Révoltes, résistances et premiers nationalismes dans les empires Au fur et à mesure que métropole s?attache à son empire, les colos tentent de s?en détacher. Il y a formation de contestations multiples dans le but de contester tutelle et pose q° des nationalités. En 1885 est fondé en Inde le Parti des Congrès qui sera la cheville ouvrière de l?indépendance indienne. E 1906, c?est la langue musulmane pour les hindous. En Egypte, Il y a des résistances armées aussi comme la guerre des Boers oppose les africains aux britanniques. Ces réveillons apogée qd génocide hereros qui reste un pb majeur en la Namibie et l?All. Conclusion : carte du monde en 1914, domination euro sur tous les continents = impression qui ressort. On est déjà dans le monde d?hier ». Les forces centrifuges sont déjà en place. La 1e GM est un accélérateur de la sortie des puissances européennes de leur domination mondiale. BO RÉPUBLIQUES ET MONARCHIES, DÉMOCRATIES ET AUTORITARISMES : UN KALÉIDOSCOPE DE PROPOSITIONS POLITIQUES POUR INCARNER LA NATION EN EUROPE 1880-1914 On est dans la pleine période d?expansion coloniale, de course aux colonies. Même les Etats qui ont trouvé une certaine stabilité sont dans ce discours de recherche de la puissance (moteur de la vie politique). Jules ferry a ainsi une double casquette : celui qui ancre la démocratie mais qui défend toutefois la colonisation à la chambre des députés. De nombreuses nations réclame l?aboutissement de leur cheminement vers l?Etat. Lorsqu?une nation se constitue en Etat elle a toujours une première partie de son existence où elle développe un discours très nationaliste. On est aussi dans un grand moment de transformations socio-économiques. Cela entraine le développement de nouvelles formes politiques (socialisme, anarchisme, ?). Cette transition va se terminer avec la 1GM. Pb : dans quelle mesure les années 1880 à 1914 se caractérisent-elles par une dynamique de violences et de tensions politiques internes ? A. La dynamique démocratique entre enracinement du système et nouvelles contestation La question du SU est centrale, elle marque de nouvelles avancées dans un certain nombre d?Etat. La plupart de ceux qui n?ont pas encore franchi le cap, vont mettre en place ce système à la fin XIXe début XXe s. Se pose aussi la question de la structuration de la vie politique. Il existe un certain nombre de partis, mais il n?y a pas de vraie vie partisane. La vie politique fonctionne essentiellement par des réseaux de notabilité (Aristide Briand lancé par Clémenceau). La vie partisane est donc une vie d?échange dans un cercle de réseau : aucun militantisme. Cela ne signifie pas qu?il n?y a pas de politisation de la société française, elle n?est simplement pas organisée à grande échelle. C?est la question du corps électoral qui permet d?amener petit à petit la question politique. Le cas de la GB montre que de nombreuses catégories qui jusque-là jouer peu le jeu de la politisation commencent à s?y intéresser, notamment à cause d?une pression socio-économique. A la fin du XIXe s la plupart des Etats trouvent un certain équilibre : en GB on a une chambre Haute (tendance aristocratique) et une chambre basse (jeunes gens prometteurs qui vient des classes émergentes -> Loyd George par ex). Quels sont les rapports entre ces deux chambres ? La chambre haute garde un certain pouvoir sur la chambre basse jusqu?au Parliament Act (1911). En France, on retrouve ce jeu d?affrontement entre les deux chambres, notamment parce que même dans un système républicain le sénat a tendance à être plus conservateur que les députés. On voit un affrontement entre les deux chambres et les orientations ne sont pas prises par le gouvernement mais par les parlementaires (Ferry vs Clémenceau). A partir du moment que les amis de Gambetta accèdent au pouvoir dans les années 1870, on va avoir au-delà du système des partis une série de sphères des lieux où on peut pratiquer la politique. Ce monde fait descendre le débat politique dans la société (question de la liberté de la presse, syndicale, et d?association). On observe tout de même l?émergence de grands partis, ex parti radical en ? On passe d?un système interpersonnel à un système dans lequel on s?appuie sur un groupe d?adhérent au tournant du XXe s. On a face à ce jeu républicain, enracinement du jeu démocratique, un antiparlementarisme qui se développe (boulangisme scandale de Panama). Ce jeu correspond à l?émergence de nouveaux courants politiques. On peut prendre l?exemple de l?anarchisme. Le socialisme se développe au XIXe s (quarante huitard?), derrière ce socialisme se développe aussi plusieurs courants dérivés. On va alors avoir une divergence très forte entre les socialistes et aussi l?anarchisme. On a les proudhoniens pour lesquels on doit passer par la mutualisation (la propriété c?est le vol) et Bakounine qui propose la collectivisation (influence marxiste). Ils rejettent l?Etat, et font un discours sur l?autogestion. Mais dans la société du XIXe s, cette idée ne prend pas. A partir des années 1880, les anarchistes basculent vers l?action violente. Le premier attentat est celui d?auguste Vaillant (bombe dans la chambre des députés), assassinat du président Carnot par Caserio (=italien). On a une circulation importante des anarchistes en Europe. On a un très gros foyer d?anarchistes en Andalousie (mis en place par Bakounine), avec des formes de combats anarchistes en milieu rural (système de très grandes propriétés avec des ouvriers agricoles surexploités). On assiste à du sabotage (incendies de champs, destruction de granges). Un groupe d?anarchistes célèbre en Andalousie est la Mano negra. Concernant les pays scandinaves, la construction démocratique est originale et plus avancée dès le XXe s. Le débat est plus apaisé, le souverain scandinave est un arbitre dans les débats et les tensions inhérentes au système bicamériste sont régulée. Le vote des femmes est acquis en Finlande en 1906 et en Suède en 1909. Malgré une mobilisation très importantes (suffragettes) pendant la belle époque en GB, il faudra attendre la fin de la guerre pour qu?elle franchisse le cap. Plus au sud, les Etats sont plus conservateurs. Dans les Etats méridionaux, les anarchistes s?implantent plus facilement parce que ce sont des sociétés présentant de fortes inégalités. On observe une fausse libéralisation : une véritable libéralisation du système politique mais cela ne se traduit pas par une réalité de l?apaisement des tensions sociales. On veut cependant que les élites conservent le pouvoir politique. En Italie, Giolitti apporte un cadre législatif au travail (loi sur le repose hebdomadaire le dimanche, interdiction du travail de nuit pour les femmes, mise en place d?un système d?indemnisation) En Espagne on a un accord tacite entre les grands notables de droite et de gauche pour geler le suffrage. On reconnait l?alternance mais on opère des blocages locaux pour éviter l?émergence de partis non voulus (socialistes, nationalistes régionaux). Cela s?appelle pacte du Pardo (1885) sous l?égide du roi qui met en place le turnismo (=alternance). Le roi destitue le gouvernement (perte des élections ou changement d?orientation), il nomme un premier ministre du camp opposé, s?il n?y a pas eu d?élection il dissout le parlement, et au niveau local, on s?arrange pour obtenir une coalition et soutenir le premier ministre choisi. L?idée est d?empêcher les nouvelles classes politiques à accéder au système. Ce n?est pas si paradoxal, en effet l?histoire politique espagnole est instable, il faut donc installer le système. En Allemagne et en Hongrie, on observe les forces conservatrices qui dominent le système et maintiennent leurs pays dans des formes politiques plus autoritaires : démocratisation moins forte. B. La perpétuation de formes autoritaires de gouvernement en Europe Bismarck commence à se faire vieux et les années 1880 sont marquées par une rivalité entre le vieux chancelier Bismarck et l?empereur. En 1890, Bismarck quitte définitivement la vie politique allemande. Une vie politique existe tout de même avec des affrontements entre partisans mais les partis de l?opposition pourraient aujourd?hui être qualifié de centristes. Par exemple, le parti Zentrum (catholique) montre que les partis sont toujours fragiles. L?influence marxiste est très présente comme le montre la création du SPD (parti socialiste) mais le parti est interdit et disparait de la scène politique nationale. On est donc dans une équation entre libéralisation et conservatisme. C?est pour cela que Bismarck installe son système d?Etat providence en ouvrant des droits sociaux aux ouvriers, puis en introduisant le SU en Allemagne mais avec l?idée que ça va être un outil pour les agrariens. La fin du XIXe c?est le premier moment de recul de l?agriculture dans l?économie, ce qui signifie un mouvement d?exode rural. Les premiers à quitter la campagne sont les notables (mais ils restent de grands propriétaires) une partie de leurs ressources reposent sur le bien en campagne. Mais une pression est exercée sur leur pouvoir. Le système agrarien fait du notable local le personnage qui va se faire élire par des masses mal éduquées et peu politisées : système paternaliste pour le vote des ouvriers. On structure la vie sociale rurale autour des notables pour que les ouvriers votent pour ces notables. Bismarck est un Yonkers prussien donc il possède de beaucoup de terres. Les socialistes demandent un rééquilibrage entre pouvoir exécutif et législatif. Dans les années 1890, malgré l?émergence de la question nationale et de la Velt Politik, les députés nationaux libéraux vont chercher à construire de nouvelles coalitions. Le Zentrum va alors se retrouver au c?ur du système politique allemand au début du XXe s. Ce parti réclame aux nationaux libéraux une libéralisation du régime (qui ne se fera pas). Le zentrum va devenir central au lendemain de la guerre. L?Autriche Hongrie est dans un situation particulière, l?équation à laquelle doit répondre François Joseph est beaucoup plus complexe que celle de ses voisins : il a la question sociale et des question nationales. Il doit naviguer entre ces différentes contraintes et choisit de distinguer deux grands modèle : la partie hongroise (+balkaniques) et la partie autrichienne. Le système administratif distingue donc la Transleithanie et la Cisleithanie et pour chacune de ces parties FJ prend le problème différemment. Le cas autrichien évolue vers l?introduction du SU (1907) mais c?est la seule concession que fait FJ. La vie des gouvernements est déconnectée des débats à l?assemblée ce qui amoindrit le poids du SU. Les choix faits en Hongrie sont encore plus conservateur, parce que cela correspond au système social de la région : vie sociale entièrement dominée par une aristocratie propriétaire terrienne. FJ fait le choix du compromis avec l?aristocratie hongroise et n?adopte pas le SU en Hongrie. En 1905, les violences politiques se cristallisent en Russie parce qu?elle connait une défaite militaire majeure contre le Japon. Le Tsar avait développé un grand jeu pour contrôler l?Asie centrale (face aux britanniques), cela se traduit par une politique expansionniste. Or la légitimité du Tsar repose sur le chef militaire mais c?est la défaite. De plus, il est battu par les non-blancs. Ce contexte fragilise le régime qui par ailleurs connait tous les problèmes évoqués précédemment (+++) : abaissement du débat politique, question sociale, poussée des idées socialistes dans une version révolutionnaire/anarchiste. Une fenêtre d?opportunité s?ouvre en 1905 pour les contestataires, d?où les grandes manifestations, avec un scenario sans surprise : les troupes ouvre le feu sur la foule -> bain de sang. La crise sociale très aigüe alimente les manifestations. Les partis socialistes tentent de lancer des mouvements pour s?emparer des lieux de pouvoir (Petrograd = st Pétersbourg). Un effet d?usure du pouvoir fait qu?à la fin de l?année 1905 le tsar propose un compromis provisoire pour retrouver un peu de calme. Le 17 octobre 1905, il signe un manifeste qui annonce une libéralisation du régime, avec la création d?une douma (=assemblée nationale). On est toujours dans un régime censitaire, le tsar fait donc de sorte que ce soient les plus conservateurs qui accèdent à la douma. L?objectif, maintenant que le mouvement révolutionnaire est calmé, c?est de saboter les doumas et de revenir à une situation qui assure la stabilité de l?Etat. Piotr Stolypine (1er ministre) propose deux grandes réformes paysannes (1906 et 1910) afin de créer des petites parcelles pour leur permettre l?accès à la propriété. Mais ce programme est un échec, il va pousser les grands propriétaires à accaparer les nouvelles parcelles crées (violence). Cela renforce donc les luttes sociales. Les petits propriétaires ont envie de plus et on assiste à des luttes entre propriétaires pour obtenir les terres du voisin. Stolypine cherche à souder la société et pour cela il pointe des boucs émissaires : les juifs. Une véritable politique de pogrom se développe afin de limiter la violence. Cette gestion de la question sociale n?est donc qu?un demi-succès. D?un point de vue politique, la première douma ne fonctionne pas mais la deuxième douma mise en place en 1907 est composée de plus d?opposants (douma rouge). Le tsar dissout donc la douma et relance l?idée d?une douma mais en ayant pris soin de modifier la loi électorale : durcissement du système censitaire en excluant la très grosse majorité de la population pour cadenasser le régime. Le tsar doit alors mettre en place une répression policière classique. Politiquement on a l?impression d?avoir réglé le problème mais la violence ne disparait pas et la frustration et la violence augmente. Le tsar s?enferme et perd de vue la réalité de la Russie. La question de la transformation de l?Empire Ottoman. Il est qualifié d?homme malade de l?Europe au XIXe s, il se développe mais n?arrive pas à récupérer tout son pouvoir, cela conduit à l?émiettement du régime. Les jeunes turcs préconisent une refondation de l?empire sur l?identité turque pour confier la gestion du régime à l?Empire ottoman. Les vieux turcs n?acceptent pas cette perspective ce qui conduit en 1908 à une révolution des jeunes turcs (Moustafa Kemal). Les jeunes turcs accèdent à des postes politique. Ils souhaitent aussi des transformations vers un régime plus démocratique. Le sultan déjà affaibli ne fait pas de grands bouleversements vers une démocratisation du régime. C. Des Etats-nations à nouveau tournés sur eux-mêmes ou dépassés pas eux-mêmes ? Protectionnisme, nationalismes et insurrections en Europe. On est dans un contexte de grande dépression économique où la question du libre-échange est centrale. Le XIXe s était profondément libéral. On observe au début du XXe s un recul du libre-échange avec des restrictions. Les Etats prennent des mesures protectionnistes : Italie et Russie en 1878 ; Allemagne en 1879, Commonwealth dans les années 1880, France double tarif menin en 1892. La principale figure de l?opposition à ce protectionnisme est Joseph Chamberlain. Des associations sont créées : la Fair Trade league. Des associations sont créés pour combattre la liberté économique et réinterroge la liberté politique. En GB on a la Primrose League et L?imperial federation League qui prône une liberté commerciale restreinte à des relations entre les colonies et la métropole. La résilience du système démocratique fonctionne comme le montre la défaite de Chamberlain. Des forces sont hostiles à l?exercice de cette puissance, les nations du Commonwealth. Face à ce système, on a une poussée nationaliste en Gb qui souhaite un empire colonial plus monolithique et en même temps plus agressif vis-à-vis des autres grandes puissances. Rudyard Kipling avec ses romans poussent l?idée nationaliste et colonialiste. Cette question de la place de la nation anglaise dans l?empire britannique se pose aussi dans les nations colonisées proches. On est aussi dans un contexte de contestation de la tutelle de Londres. On peut prendre l?exemple du nationalisme irlandais, avec une radicalisation du sentiment national et une volonté de passer à l?acte (action violente). C?est la remise en place du Sinn Fein (parti révolutionnaire) au début du XXe s. des personnalités vont réussir par le jeu électoral à porter cette question au parlement anglais : James Connolly, O?Connell. Le débat récurrent du Home Rule est au centre de la vie politique britannique. Mais aucun des projets n?aboutit, ce qui conduit en 1912 à l?Home Rule Bill qui donne une autorité à l?Irlande catholique mais pas aux protestants. On donne l?autonomie au Sinn Fein et aux catholiques mais on reste dans un discours conservateur pour les protestants. En France à partir des années 1880 est le basculement de la question nationaliste de la gauche vers la droite. Cette question nationale est essentiellement portée par le monde associatif (Déroulède), il faut se préoccuper du sort de la nation parce que la nation va mal. Il faut aussi chercher des coupables : nationalisme qui dénonce les juifs (la France Juive d?Edouard Drumont). Une fois qu?on a observé ce basculement vers la droite, un autre mouvement est à surveiller : le darwinisme social (hiérarchisation de la société par les caractères physiques) qui nait en 1880 un peu partout en Europe. De écrivains français sont les premiers porteurs de ces idées ; Arthur Gobino Sur l?inégalité de la race humaine. Zeev Sternhell (Israélien) avance l?idée que les fascismes sont nés des mouvements nationalistes français. Charles Maurras crée le nationalisme intégral (synthèse des différents courants qui l?avait précédé), avec des formes de mobilisation nouvelles : l?agitation de rue. Les camelots du roi sont des groupes paramilitaires, souvent recrutés dans les milieux étudiants, extrême droite vs extrême gauche. On assiste à une structuration du nationalisme. Ce phénomène n?est pas uniquement français. Il se développe en Allemagne, avec les mêmes réflexions mais la particularité d?un Etat jeune qui a des frontières pas totalement bien définies. Le pangermanisqme se développe à la fois au sein de l?Allemagne (ligue pangermaniste 1891) mais aussi avec des relais dans les pays où il y a des minorités germanophones : discours sur le rattachement de ces minorités au Reich. Le plus célèbre pangermaniste est Karl Lueger (maire de vienne). Ce pangermanisme est théorisé par Otto Richard Tannenberg avec La Plus grande Allemagne qui a un discours de poussée vers l?est et de l?esprit de la race (darwinisme social) la race allemande a des caractéristiques qui lui sont propres. Les dynamiques de violence répondent à la question sociale et à la transformation du système politique et au-delà des régimes, les transitions sont dans l?extrêmes : mouvements nationaux et nationalistes sur l?extrême droite, mouvement anarchistes sur l?extrême gauche. CONTRAINDRE LE MONDE POUR S?IMPOSER EN EUROPE : LES RIVALITÉS GLOBALES DES ETATS-NATIONS EUROPÉENS Pb : en quoi la poussée des nationalismes en Europe influe-t-elle sur les politiques extérieures des différents Etats européens et crée-t-elle un climat de très fortes tensions ? I. Rivalités et accommodements coloniaux entre les puissances européennes 1. La course à la puissance coloniale La question de la puissance de la GB et de la France est au centre. La remise en cause de ces Etats par d?autres acteurs intervient -> Allemagne qui devient une puissance économique va asseoir sa domination coloniale tardivement et violemment. Avant, l?Allemagne avait plutôt un rôle d?arbitre. On prend l?exemple de la conférence de Berlin en 1884-1885, où le vieux Bismarck coupe l?Afrique et réparti les parts. Le congrès de Berlin n?est pas réellement un partage de l?Afrique mais plutôt une conférence pour organiser la conquête du monde par les européens. Il s?agit d?acter les principes, l?un des principes posés à Berlin est que lorsqu?un Etat s?installe sur un territoire on lui reconnait le territoire comme zone d?influence. Deuxième principe est la libre circulation sur les fleuves. On assiste à un transfert des normes occidentales. Les Empires coloniaux se structurent. Le Congo, par la conférence de Berlin, est propriété du roi des belges Alphonse II. Les deux puissances qui dominent l?Afrique sont la France et la GB. La grande dynamique est-ouest de la France est opposée à la dynamique nord-sud. L?affaire de Fachoda (soudan) 2. Du jeu d?échec africain au « grand jeu » mondial Grand jeu = stratégie pour imposer sa puissance face à une autre qui a également sa propre réflexion diplomatique. Le meneur de ce grand jeu est la GB, Victoria devient impératrice des Indes en 1880 (empire où le soleil qui ne se couche jamais). La dynamique britannique englobe le sud du continent asiatique puis on remonte vers l?Asie centrale. On a alors une confrontation avec les russes (Afghanistan, la frontière avec le Pakistan n?est pas une véritable frontière : ligne Durand). Les français cherchent à contrôler les détroits qui permettent un contrôle sur les mers. C?est ce qui les pousse à s?installer en Tunisie (détroit de Sicile). Ils sont en concurrence avec les Italiens, mais les français l?emportent (traité du Bardo 1881). Les français cherchent aussi à contrer les britanniques en Asie du Sud Est, d?où l?implantation française dès le 2E dans la péninsule indochinoise. Ils tentent de remonter le cours du Mékong et créent en l?Indochine. Le dernier acte est le rattachement du laos en 1890. Un grand Empire n?est pas soumis à la domination européenne : l?empire chinois (homme malade). L?Allemagne fait son entrée sur la scène coloniale, le nouvel empereur Guillaume II souhaite devenir la grande puissance européenne. Pour cela il doit dominer les mers par rapport aux britanniques (ambition navaliste). Son ministre de la marine est Tirpitz, il construit la politique mondiale (Weltpolitik) de l?Allemagne. Cette politique est tardive est extrêmement violente sur les quelques espaces où il est encore possible de construire des colonies (Namibie). L?Allemagne tente d?obtenir un point d?appui militaire en chine : c?est le break up of China. Elle obtient une baie dans le nord de la Chine. La dernière puissance qui se lance tardivement (et donc agressivement) est l?Italie. Elle a échoué au début des années 1880 à conserver le contrôle du détroit de Sicile. Au début du XXe s, se construit un petit empire avec deux implantations : la somalie italienne (possibilité de peser sur le golfe d?Aden) et la Libye (crée par les italiens, permet d?avoir une transversale nord sud en méditerranée et donc couper la route des indes). 3. L?impérialisme, entre recherche de puissance et légitimation des nationalismes Dans le vaste monde des ligues qui apparaissent à la fin du XIXe s, il existe des ligues politiques (qui ne s?intéressent qu?à la politique intérieure) et des lobby coloniaux (intérêts commerciaux tournés vers le reste du monde). Dans l?opinion publique s?enracine une culture impérialiste, dans l?imaginaire des sociétés européennes, l?Europe a une vocation impérialiste (Chamberlain). Construction de tous les stéréotypes (Banania) Les lobbys s?installent dans les assemblées, ex du conflit entre Ferry et Clémenceau. Ferry défend la course aux colonies, cela montre qu?il légitime implicitement le discours nationaliste. II. L?équilibre fragile du « second système bismarckien » en Europe et la montée en puissance de l?Allemagne à la fin du siècle 1. Du milieu des années 1870 à la chute de Bismarck, entre équilibre européen et mise en place des crises balkaniques La guerre de 1870 (victoire prussienne et création de l?Allemagne) recompose le concert des nations, sur des négociations entre grandes puissances (pentarchie). Historiquement s?il n?y a pas d?Allemagne c?est parce que les Habsbourg d?un côté et les rois de France de l?autre ne veulent pas être en contact. L?Allemagne est un glacis, mais ce glacis disparait à la fin du XIXe s. Bismarck met en place un premier puis un second système de stabilisation de l?Europe. Il doit tenir compte d?un certain nombre de contraintes. Premièrement les tensions extrêmement fortes entre l?Autriche-Hongrie et l?Italie (unité italienne sur le dos de l?empire). Deuxièmement, les tensions entre l?Autriche-Hongrie et la Russie (question des Balkans). Troisièmement c?est la possibilité pour l?Allemagne de ne pas retrouver de tensions avec la France (apaiser les tensions de 1870) et d?avoir un glacis pour ne pas avoir de friction avec la Russie. A chaque tensions, Bismarck essaye d?organiser un retour à la paix. Or les crises viennent toujours du même espace mais Bismarck réussit toujours à apaiser les tensions. Première tension : l?empire ottoman (homme malade de l?Europe) voit des peuples à dominante chrétienne se soulever afin d?obtenir leur indépendance. C?est la Bulgarie, le Monténégro avec l?appui discret des Grecs. Les Russes interviennent (grand frère russe protecteur de tous les slaves), quand ils arrivent à San Stefano (portes de Constantinople) les ottomans signent un traité (de San Stefano). Il marque l?indépendance de la Roumanie et de la Serbie, un agrandissement de la Bulgarie. Mais dans l?esprit de Bismarck cela ne peut pas rester ainsi. Cela donne un avantage trop important de la Russie et B craint une intervention de l?empire austro-hongrois. L?idée est de ramener un équilibre dans les Balkans. Pour faire face à l?influence croissante de la Russie, on la contrebalance par un avantage donné aux austro-hongrois avec l?administration d?une province (Bosnie-Herzégovine) ottomane. En faisant ça Bismarck apaise les tensions mais on a le début de la fragmentation balkanique. Deuxième pilier de la politique de stabilisation bismarckienne : un équilibre plus large entre européens. Bismarck essaie de construire un système protecteur qui permet l?hostilité entre austro-hongrois et italiens. Or ce qui inquiètent les puissances de la région et la possible revanche de la puissance française. C?est les débuts de la triple alliance avec le traité de réassurance de 1887. Bismarck prévoit une alliance défensive entre l?Autriche-Hongrie et l?Allemagne, un rapprochement entre les italiens (humiliés en Tunisie par les français) et les austro-hongrois. Dernière question à prendre en compte : la question des nationalismes avec le pangermanisme qui se développe. Face à cet élément qui fragiliserait encore plus l?Autriche-Hongrie, Bismarck cherche à se rapprocher de la Russie. Il perd la confiance du souverain et finit en 1890 par être définitivement renvoyé. Les tensions sur les Balkans ont été stabilisés avec difficultés par Bismarck. A partir des nouveaux pays qui se développe, on a un équilibre à trouver. Or l?ère des nationalismes glisse vers ces jeunes nations qui cherchent à se trouver une identité. Les petits acteurs balkaniques cherchent à agréger autour d?eux des régions indéterminées ce qui provoque des petites crises. La Bulgarie annexe une partie de la Roumanie. La Serbie considère que la Bulgarie est dangereuse à la stabilité et elle déclare une guerre. La question de la hiérarchie des pays est au centre du conflit. L?Autriche Hongrie fait office de médiateur et impose la paix par le traité de Bucarest en 1887. Elle en profite pour installer en Bulgarie un pouvoir pro-autrichien (une dynastie germanique : les Saxes-Cobourg). Cela amène à rentrer dans une deuxième période qui est marquée par l?éclatement du concert des nations avec la mise en place des deux systèmes d?alliances et la cristallisation définitive des tensions balkaniques. 2. L?éclatement du concert des nations : la mise en place des deux systèmes d?alliances et la cristallisation définitive des tensions balkaniques. La France considère cela comme une menace contre la GB et contre elle. Elle cherche une nouvelle dynamique pour contrer la montée en puissance de l?Allemagne. L?idée est de prendre l?Allemagne en étau en se rapprochant des Russes. Une alliance défensive face aux empires centraux est conclue en 1892. On observe une très grande francophilie des grands hommes russes. Théophile Delcassé va resserrer les rapports avec la Russie (pont Alexandre III à Paris, signes très forts de confiance réciproque dans tous les domaines). En 1898, l?alliance est une fois de plus renforcée. Ce rapprochement va permettre à la France d?assurer sa place au même moment où les relations avec la GB sont tendues (crise de Fachoda). L?inquiétude commune face à la montée de l?Allemagne permet aux deux puissances de surmonter leurs différends. A partir du XXe s, la France et la GB se rapprochent à la faveur de leurs intérêts personnels. L?accession d?un francophile Edouard VI permet la mise en plat des questions fâcheuses : la question de la France en Egypte (canal de Suez construit par la France mais Egypte sous contrôle britannique). Le deuxième élément permettant le rapprochement est la question du Maroc avec l?Allemagne. Une discussion entre français et Espagnols sur le partage du Maroc se fait au printemps 1905. Guillaume II débarque par surprise à Tanger (tension forte). Le sultan Abdel Aziz refuse les normes françaises que Lyautey cherche à transférer. La GB va s?imposer comme la puissance médiatrice, elle temporise le conflit (conférence d?Algésiras). En 1911, l?incident d?Agadir montre la posture très agressive de l?Allemagne. Elle comprend malgré tout qu?elle se heurte à la résistance des Français et des Espagnols (avec le soutien de la GB). Elle renonce donc au Marco contre des avantages en Afrique. La situation est stabilisée : la France se voit officiellement reconnaitre une majeure partie du Maroc (protectorat). On sort de cette crise coloniale mais on ne sort pas des conflits entre grandes puissances. On assiste aussi à un rapprochement entre la Russie et la Gb, pourtant en tension au sujet de l?Asie centrale. En 1907, un accord entre la GB et la Russie est signé. En effet, la défaite des russes contre le Japon (1905) et les difficultés que subit la Russie la contraignent à s?inscrire dans le système d?alliances européennes. Les Balkans se réveillent avec la révolution des jeunes turcs à Constantinople. D?un côté la Russie est enlisée et d?un autre le pouvoir politique ottoman est bloqué, l?Autriche Hongrie voit donc une opportunité de contrôler la région : annexion de la Bosnie par l?AH en 1908. La partie orientale de l?empire AH compte des minorités slaves, pour les apaiser il faut construire un troisième pilier de l?empire : l?Autriche, la Hongrie et le pilier slave -> trouver une stabilité interne. La Serbie n?accepte pas ce basculement de la Bosnie vers l?empire AH. On observe alors une très forte poussée nationaliste (main noire) en Serbie. La Russie est aussi en attente, elle cherche à reprendre la main dans les Balkans face à l?AH : elle monte les slaves contre les AH. La Russie crée les conditions de la guerre balkaniques de 1912-1913 avec la création d?une ligue balkanique (la Bulgarie, le Monténégro, la Grèce et la Serbie). L?objectif est de se répartir le reste de l?empire ottoman dans la région (Serbie avec le Sandjak). Par cette nouvelle guerre balkanique, Londres craint un embrasement de la région. Au printemps 1913, on a une redistribution des territoires. La Grèce obtient la Crète mais rien dans les Balkans. De petits bouts sont octroyés, l?Albanie est créée. Cette Albanie est proche des Italiens (présence de minorités albanaises dans le Sud de l?Italie). La Serbie et la Bulgarie sont celles qui tirent le moins de bénéfices. Le discours est donc encore plus nationaliste. Les Balkans sont en permanence agités par des crises, le discours agressif de l?Allemagne a créé un système d?alliance entre la France, la Gb et la Russie. III. L?impossible équilibre des puissances : la fatale issue à la concurrence mondialisée des Etats-nations 1. L?administration des colonies : européanisation du monde, mondialisation des luttes européennes Les britanniques choisissent de construire un empire qui leur permet de dépasser une contrainte majeure : c?est un Etat qui a une très faible démographie et qui doit mobiliser une administration sur des territoires immenses. Elle doit contrôler de vastes territoires avec très peu de monde. C?est pourquoi elle fait le choix de l?administration indirecte (contrainte matérielle). Système de l?indirect rule. Mais en même temps elle cherche à renforcer sa domination sur place, système de colonies de peuplement. Ce modèle, à la fin d XIXe s, amène les britanniques à construire différemment leur système (toujours plus de colonies). De l?autonomie est accordée aux territoires historiques : ces sont les dominions (Australie, NZ). Le deuxième modèle est celui de la France : assimilation et administration directe, pour des questions matérielles et pour la défense du modèle politique (Etat-nation à la française vs Allemagne). 2. « Les Titans fatigués titubant sous l?orbe trop vaste de leurs destins » : les Etats-nations européens chahutés dans leurs propres espaces d?influence Les Etats-Unis souhaitent retranscrire leur puissance économique sur le champ diplomatique. Ils cherchent à contrôler les détroits. Après le scandale de panama, le détroit est achevé par les américains qui prennent le contrôle de la région. De plus, la guerre entre espagnols, américains (cuba, philippines) permet une montée en puissance d?une puissance non européenne sur la scène diplomatique. La défaite de la Russie face au Japon en 1905 est un événement beaucoup plus marquant pour l?Europe. En effet les Etats-Unis ne sont rien d?autres que des européens qui se sont libérés du joug britannique. Alors que le japon est vu comme une puissance arriérée. Les japonais se sont hissés au niveau des européens. Un dernier espace très lointain marque le plus les observateurs : l?Afrique du Sud avec la guerre des Boers. Deux espaces restent indépendants l?Etat libre d?Orange et le Transvaal qui décident de se soulever contre la puissance britannique. On assiste à une guerre très industrielle avec le contrôle des chemins de fer. Une guerre de contre insurrection se met en place, avec une politique de la guerre brulée -> affamement des populations insurrectionnelles. Les premiers camps de concentration sont créés, la population civile (femmes, enfants) est concentrée pour les mettre à l?écart des combats pour contrôler les zones de combats. Mais les effets sont dévastateurs à cause de la mauvaise gestion des ressources. Cette guerre montre qu?il est possible de mettre en difficulté une puissance européenne. On observe une violence extrêmement forte dans les combats et sur les populations civiles. Mais aucune leçon ne sera tirée de cette guerre. Diplomatiquement, l?engrenage vers une explosion de l?Europe est lancé. La montée des nationalismes entraîne la multiplication des crises militaires et la mise en place d?un double système d?alliance qui avait au départ une vocation de stabilisation, puis pour contenir les ambitions allemandes, mais c?est un système périgène. Cela v avoir un effet mécanique de la crise balkanique de juin 1914.

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