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LA CRITIQUE DE LA FACULTÉ DE JUGER de KANT (résumé et analyse)

Publié le 26/03/2015

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Tout au contraire, il ouvre celui-ci : la systématisation est une tâche infinie ; il n'y aura jamais de Savoir absolu chez Kant, à l'inverse de ce qui sera l'ambition hautement systématique de Hegel.
 
L'imagination schématise cette fois sans concept, et le propre du jugement portant sur le beau sera cette harmonie du jeu de l'entendement et de l'imagination, alors que dans le jugement portant sur le sublime, la raison va entrer en conflit avec l'imagination.
 
Mais le fond demeure le même : l'expérience d'une extension vers l'infini davantage intérieure (en nous-mêmes) qu'extérieure (dans la nature).
 
Car le beau était lié au sentiment d'une forme limitée (d'où la qualification de petitesse), rapportée à un concept indéterminé de l'entendement, alors que le sublime est le sentiment d'une absence de forme et de limite, se rapportant à une indétermination de la raison.
 
Le sublime est donc directement lié à tout ce qui dépasse infiniment : les Idées de la raison.
 
L'extension est donc bien celle de nos propres facultés.
 
Par là apparaît la portée éthique essentielle du sublime: ce qui, en définitive, est absolument grand et qui entraîne l'extension de nos facultés vers l'intelligible, c'est la liberté et le devoir.
 
Le jugement téléologique affirme non une finalité subjective, comme le jugement esthétique, mais une finalité objective: autrement dit, il ne s'agit plus de l'harmonie de nos facultés, réalisée dans le beau et mise à mal dans le sublime, mais de 1 harmonie de la nature elle-même.
 
Dans le jugement téléologique, la finalité va apparaître comme un principe heuristique pour comprendre les êtres vivants de façon réfléchissante, puisque nous ne pouvons les expliquer de façon déterminante, car par nature, il faut entendre ici l'ensemble des être vivants.
 
Cette distinction est essentielle à la cohérence de l'oeuvre kantienne et à sa compréhension : il ne faut pas comprendre ici la nature comme l'ensemble des phénomènes, au sens de la première Critique.
 
Cette première approche était celle de l'entendement, qui découvrait des lois par l'exclusion de toute question de finalité.
 
Dans la Critique de la faculté de juger, c'est le point de vue de la raison et non celui de l'entendement qui est à l'oeuvre, visant la finalité et non la causalité.
 
Or, il apparaît précisément avec la question du vivant que la causalité ne saurait rendre compte de la nature.
 
Chez un être vivant, l'effet et la cause se superposent : une fleur se produit elle-même, et produit sa descendance.
 
La fleur, tant comme individu que comme espèce, représente à la fois la cause et l'effet du processus de la vie.
 
parties ne peuvent être saisies que si on les rapporte à l'idée d'une totalité considérée comme cause de leur possibilité, c'est-à-dire comme cause finale.
 
La totalité organique (d'un être vivant, puis de la totalité elle-même des êtres vivants) est un concept régulateur, et non une connaissance d'entendement.
 

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« Kant examinait la faculté de connaître, qui recevait a priori sa loi de l'entendement; dans la deuxième, il analysait la faculté de désirer et de vouloir, qui recevait de façon a priori, elle aussi, sa loi de la rai­ son.

Dans la troisième Critique, il s'agit d'examiner la dernière des trois facultés de l'âme humaine, celle d'éprouver les sentiments du plaisir et de la peine, à laquelle seront également données des lois a priori dans cette opération qu'est le jugement.

La faculté de juger est introduite comme un pouvoir situé entre l'entendement et la rai­ son, de même que le sentiment de plaisir et de peine se situe entre la faculté de connaître et celle de désirer.

Qu'est-ce que juger? De façon générale, c'est la capacité de penser le particulier comme contenu dans le général, dit Kant.

Mais cela peut se faire de deux façons différentes.

Pour ce qui est du jugement déterminant, qui était étudié pour le cas de la connaissance dans la Critique de la raison pure, il s'agit de déterminer des cas particuliers par rapport à une règle générale : le général est donné (des lois prescrites par !' enten­ dement), il faut l'appliquer au particulier (d'où la théorie du sché­ matisme).

Pour ce qui est, à présent, du jugement réfléchissant, c'est le particulier qui est donné, et il faut, par le jugement, accéder au général.

Le principe du jugement réfléchissant est la finalité.

Dès lors, il s'exerce lui-même de deux façons, qui vont commander les deux grandes parties de la Critique de la faculté de juger: si la fina­ lité est subjective, il s'agit d'une faculté de juger esthétique; si la finalité est objective, il s'agit d'une faculté de juger téléologique.

B.

La question de la systématicité Le problème de la Critique de la faculté de juger est certes double dans le sens que cette tentative de penser!' irrationnel s'effectue dans deux directions différentes : celle de !'esthétique (penser le jugement esthétique, c'est penser un jugement singulier sur une œuvre irré­ ductiblement singulière) et celle de la téléologie (penser le vivant, c'est penser la singularité tout aussi irréductible de l'être vivant par rapport à l'espèce).

Mais derrière cette volonté de penser l'indivi­ duel apparaît aussi un dédoublement de la problématique générale de l'œuvre: penser l'individuel ou le particulier nous ramène au ver­ dict de l' «Esthétique transcendantale» de la Critique de la raison pure et au hiatus apparemment infranchissable entre l'intuition (qui atteint une existence individuelle, donc à jamais particulière) et le concept (qui instaure l'ordre de l'entendement, de la rationalité, mais qui ne saurait atteindre !'existence).

Bref, une systématisation de la Lu critique de la critique • 61. »

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