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LE DOGMATISME

Publié le 16/03/2011

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   A) Le dogmatisme idéaliste    Il semble que pour être dogmatique une seule condition diversement interprétable soit nécessaire et suffisante : pour affirmer que tout peut être connu, il faut croire, — et il suffit de croire — qu'il y a homogénéité entre l'objet et le sujet. Il faut croire qu'ils sont apparentés, qu'il n'y a pas de fossé entre eux : tout dogmatisme tend à être un monisme, il affirme que la réalité est une en son fond.    Le dogmatisme idéaliste est par exemple celui de  Hegel. Pour lui comme pour Platon, tout est Idée, mais dans le platonisme classique, l'Idée est au-dessus du devenir sensible, il n'y a pas de science du devenir : l'Idée est éternelle, c'est un idéalisme statique. Chez Hegel au contraire, l'Idée se réalise dans l'Histoire, l'Esprit absolu se manifeste au cours de l'Histoire : le devenir est intégré à l'Idée. Hegel disait que la lecture des journaux était « sa prière du matin «, attachement à l'événement quotidien qu'il ne regarde pas empiriquement; il pense qu'au fur et à mesure que l'Histoire se déroule, l'Idée devient de plus en plus consciente. En considérant l'Histoire de la Terre, on a l'impression d'une révélation progressive de l'Esprit : dans les minéraux, dans les végétaux, il est assoupi; il s'éveille chez les animaux, mais chez l'homme il se manifeste totalement. Or on découvre, chez l'homme, des degrés : d'abord, la conscience confuse, la sensation immédiate, puis « l'Esprit objectif «, les œuvres de l'humanité, arts, institutions. D'autre part, il y a le savoir absolu, où l'esprit prend pleinement conscience de soi : c'est la philosophie. Ainsi l'Esprit ne se révèle pleinement qu'au terme de l'histoire, mais il était présent dès le début.

« d'avoir méconnu l'action réciproque, la réaction de l'homme sur la nature.

Pour Marx, l'homme réagit sur le monde etsa critique concerne aussi les idéalistes comme Hegel, car si les idéalistes ont eu le mérite de reconnaître ce que lesmatérialistes avaient méconnu, l'activité de l'homme, ils l'ont cru actif dans son esprit seulement : le matérialismedialectique est donc la synthèse du matérialisme mécaniste et de l'idéalisme. Reste à expliquer le progrès par bonds : Descartes est le type des penseurs qui l'ont méconnu : il s'obstine à direque les animaux ne sont que des machines.

Marx, qui affirme pourtant lui aussi que la vie sort de la matière, pensequ'elle ne s'y ramène pas : quand l'évolution quantitative, le changement quantitatif atteint un certain niveau, ildonne naissance à une originalité qualitative; le quantitatif se transforme en qualitatif : l'eau se transforme, soit englace soit en vapeur; à partir d'un certain degré de température, les corps ont d'autres propriétés : la même réalitéprend trois formes qualitativement différentes.

A un point critique, 0°, 100°, la réalité change, il y a une diversitéqualitative.

N'oublions pas qu'au temps de Hegel la physique commençait à voir que la réalité matérielle se résout enénergie qui prend ces formes qualitativement différentes, mais compose toujours la même réalité.

Ainsi pour Marx, onpeut à la fois prétendre expliquer les formes évoluées de la matière, la vie, la conscience, comme l'ont prétendu lesmatérialistes, mais reconnaître en même temps l'originalité de ces formes évoluées comme l'ont réclamé les non-matérialistes. a - Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique. « Le matérialisme philosophique marxiste est caractérisé par les traits fondamentaux que voici : a) Contrairement à l'idéalisme, qui considère le monde comme l'incarnation de « l'idée absolue », 'de « l'esprituniversel », de la « conscience », le matérialisme philosophique de Marx part de ce principe que le monde, de par sanature, est matériel, que les multiples phénomènes de l'univers sont les différents aspects de la matière enmouvement; que les relations et le conditionnement réciproques des phénomènes, établis par la méthodedialectique, constituent les lois nécessaires du développement de la matière en mouvement; que le monde sedéveloppe suivant les lois du mouvement de la matière, et n'a besoin d'aucun « esprit universel »... b) Contrairement à l'idéalisme affirmant que seule notre conscience existe réellement, que le monde matériel, l'être,la nature n'existent que dans notre conscience, dans nos sensations, représentations, concepts, le matérialismephilosophique marxiste part de ce principe que la matière, la nature, l'être est une réalité objective existant endehors et indépendamment de la conscience; que la matière est une donnée première, car elle est la source dessensations, des représentations de la conscience, tandis que la conscience est une donnée seconde dérivée, carelle est le reflet de la matière, le reflet de l'être; que la pensée est un produit de la matière quand celle-ci a atteintdans son développement un haut degré de perfection, plus précisément, la pensée est le produit du cerveau, et lecerveau l'organe de la pensée; on ne saurait par conséquent séparer la pensée de la matière sans tomber dans uneerreur grossière. c) Contrairement à l'idéalisme, qui conteste la possibilité de connaître le monde et ses lois, qui ne croit pas à lavaleur de nos connaissances, qui ne reconnaît pas la vérité objective et considère que le monde est rempli de «choses en soi » qui ne pourront jamais être connues de la science, le matérialisme philosophique marxiste part de ceprincipe que le monde et ses lois sont parfaitement connaissantes; que notre connaissance des lois de la nature,vérifiée par l'expérience, par la pratique, est une connaissance valable qu'elle a la signification d'une véritéobjective; qu'il n'est point dans le monde de choses inconnaissables, mais uniquement des choses encore inconnues,lesquelles seront découvertes et connues par les moyens de la science et de la pratique.

» Staline 1. b - Matérialisme historique : c'est le collaborateur de Marx, Engels qui a voulu distinguer la théorie de l'évolutionsociale, « matérialisme historique », de la théorie générale du monde à laquelle il donne le nom de matérialismedialectique : on peut considérer que le matérialisme historique est l'application au cas particulier de l'évolution dessociétés humaines des principes qui, au niveau du matérialisme dialectique valent pour l'explication de toute réalité.Qu'est-ce donc exactement que le matérialisme historique? Engels le caractérise ainsi : « Marx a prouvé que jusqu'à présent toute l'histoire a été l'histoire des luttes entre les classes, que ces classessociales en lutte les unes avec les autres sont toujours le produit des relations de production et d'échange, en unmot des rapports économiques de leur époque et qu'ainsi à chaque moment, la structure économique de la sociétéconstitue le fondement réel par lequel doivent s'expliquer en dernier ressort toute la superstructure des institutionsjuridiques et politiques, ainsi que des conceptions religieuses, philosophiques et autres de toute période historique.Par là, l'idéalisme a été chassé de son dernier refuge, la conception de l'histoire, et une conception matérialiste del'histoire a été donnée.

» Engels.

C'est-à-dire que pour le matérialisme historique, il y a une infrastructure : le développement des techniques et desconditions de production ; ce double développement constitue les rapports de production — par exemple le rapportde serf à seigneur à l'époque du moulin banal, et de bourgeois à prolétaire à l'époque des manufactures — telle estl'infrastructure.

Les conflits de classe relatifs à un moment de développement des techniques se traduisent et sedissimulent à la fois dans les manifestations de l'esprit humain qui en sont la superstructure : au Moyen Age, saintThomas lorsqu'il énonce une hiérarchie des anges ne voit pas qu'il exprime l'analogie de ce qu'il vit avec la sociétéféodale : il a transposé.

Autre exemple : les bourgeois de la Révolution française sont libéraux : ils pensent vouloir laliberté de tous, mais ce qu'ils veulent profondément, obscurément, c'est (cf.

Le Chapelier et sa loi) que propriétaires. »

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