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MAITRISER SES DESIRS, EST-CE POUR L'HOMME LA SEULE VOIE VERS LA LIBERTE?

Publié le 03/11/2012

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il est difficile de savoir entre le désir et la liberté ce qui est premier ou nécessaire à l'existence humaine tant les deux sont des données fondamentales pour comprendre l'homme. Selon Spinoza, l'homme est défini non par la raison mais par le désir : "Le désir est l'essence même de l'homme." Quant à la liberté, elle n'est qu'une illusion issue d'une fausse conception de l'acte volontaire : c'est l'ignorance des causes qui nous déterminent qui engendre cette méconnaissance. Comment concilier le désir et la liberté qui est lucidité, réalisme ? Comment dépasser ces antagonismes ? (...)   PLAN Introduction   I) Selon l'Ethique de Spinoza : l'homme n'est pas un être de connaissance, mais un être de désir II) La servitude, c'est le désir ignorant et imaginaire III) Manque, besoin et satisfaction selon Freud IV) Le raisonnement pratique     MAITRISER SES DESIRS, EST-CE POUR L'HOMME LA SEULE VOIE VERS LA LIBERTE?                      « Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on n’est heureux qu’avant d’être heureux. « Pourquoi Rousseau rend-il un tel hommage au désir ? Fait-il notre bonheur, notre malheur ? Est-il la marque de la misère de l’homme, ou constitue-t-il son essence et sa grandeur ?                Au sens étymologique, « désirer « signifie « regretter l’absence de «, c’est pourquoi le désir est cette tendance consciente vers ce que l’on aimerait posséder, vers cette fin ou cet objet que l’on sait, ou imagine, source de satisfaction. Mais le plaisir réside-t-il dans la possession de cet objet si cher à nos yeux, ou est-il fécondé par le désir ? Mais l’étymologie précise que « constater avec regret l’absence de… « a pour signification « cesser de contempler les astres «, et si on ne désire que ce que l’on ne possède pas, ou plus, peut-être ne désire-t-on que des images, des nostalgies, des étoiles. L’homme, être de désir, serait-il « un ver de terre, amoureux d’une étoile «* ? Les objets, étoiles du désir, ne seraient-ils que chimères, illusions, illusions perdues ?               Le désir est alors l’expérience vécue d’un manque, d’une privation d’être, et on ne saurait désirer sans souffrir de cette dépossession que le désir lui-même nous inflige et nous signifie. Cause du malheur de l’homme, le désir devient notre ennemi, et le bonheur ne peut être pensé que comme absence de désir. La sagesse populaire conseille de réduire ses désirs, de ne pas désirer plus qu’on ne peut obtenir. Il faut savoir lutter contre la démesure des désirs, illimités, toujours insatisfaits, dont la dépendance signerait notre perte.               Maîtriser ses désirs, est-ce pour un homme la seule voie vers la liberté ? Concevoir le désir comme signe de la dépendance de l’homme à l’égard d’une nature qu’il ne choisit pas, revient effectivement à nier sa liberté. Déterminé, esclave de ses désirs, comment pourrait-il s’en rendre maître ? Doit-il les soumettre (« dominus «) par la force, imposer le pouvoir de sa volonté et de sa raison, ou découvrir quelle autorité ou savoir (« magister «) lui permet de les orienter sans les renier ? En effet, faire le choix de museler ses désirs n’en épuise pas la réalité, et vouloir que l’homme ne soit pas, ou plutôt ne soit plus un être de désir, militer pour la mort du désir, reviendrait sans doute à se méprendre sur l’essence de l’homme. Autour du problème du désir se joue toute une conception de l’homme, de son rapport au monde dans lequel il vit, du sens même de son existence. Maîtriser ses désirs, est-ce pour l’homme la seule voie vers la liberté, ou y a-t-il d’autres voies vers la liberté ?               Après nous être interrogé sur les conséquences d’une définition du désir comme manque et aspiration vers l’objet capable de le combler, nous chercherons à savoir si cette conception du désir comme privation épuise toute la réalité du désir, ou si, au contraire, celui-ci n’est pas excès, puissance positive d’exister, d’affirmation de soi et de création. Le désir entraîne-t-il toujours notre dépendance, ou, puissance positive de réalisation de soi, est-il essentiellement liberté, intimement lié aux choix libres de la conscience ? Donnerait-il son sens à la vie ?                 De Don Juan qui « désire dans chaque femme la féminité tout entière « et dont justement le désir a cet effet séducteur, à la convoitise ou désir avide de possession d’une chose ou d’une personne, ou encore au désir de gloire, de puissance, ou de reconnaissance, il est vrai qu’on ne désire jamais que ce que l’on n’a pas. Denis de Rougemont, dans Les Mythes de l’amour, écrit au sujet de Don Juan : « Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans la femme ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouveau à tout prix, quel qu’il soit ? Celui qui cherche c’est qu’il n’a pas ; mais peut-être aussi qu’il n’est pas ? Celui qui a, vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour l’incertain … Don Juan serait l’homme qui ne peut pas aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et pour choisir il faudrait être, et il n’ est pas. « Le désir est bien le signe de notre incomplétude, expérience du non-être car pour être il faudrait posséder cet objet que justement nous ne possédons pas, ou pas encore. D’ailleurs, est-il possible de ne rien désirer, d’être comblé, satisfait par la réalité, ou sommes-nous par essence des êtres de désir, qui cherchent toujours à augmenter leur puissance, aspirent toujours à être davantage ? Spinoza, lui aussi, reprend cette définition première, et écrit : «  Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour. «               Le désir est effectivement vécu comme l’expérience du manque et de la dépossession, c’est pourquoi il nous fait souffrir, et la souffrance, douleur morale, le fait de subir les affres du désir, entraîne notre dépendance. Soumis à l’autorité des désirs souverains, nous sommes réduits à n’en être q...
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« rend-il un tel hommage au désir ? Fait-il notre bonheur, notre malheur ? Est-il la marque de la misère de l'homme, ou constitue-t-il son essence et sa grandeur ?                Au sens étymologique, « désirer » signifie « regretter l'absence de », c'est pourquoi le désir est cette tendance consciente vers ce que l'on aimerait posséder, vers cette fin ou cet objet que l'on sait, ou imagine, source de satisfaction.

Mais le plaisir réside-t-il dans la possession de cet objet si cher à nos yeux, ou est-il fécondé par le désir ? Mais l'étymologie précise que « constater avec regret l'absence de... » a pour signification « cesser de contempler les astres », et si on ne désire que ce que l'on ne possède pas, ou plus, peut-être ne désire-t-on que des images, des nostalgies, des étoiles.

L'homme, être de désir, serait-il « un ver de terre, amoureux d'une étoile »* ? Les objets, étoiles du désir, ne seraient-ils que chimères, illusions, illusions perdues ?               Le désir est alors l'expérience vécue d'un manque, d'une privation d'être, et on ne saurait désirer sans souffrir de cette dépossession que le désir lui-même nous inflige et nous signifie.

Cause du malheur de l'homme, le désir devient notre ennemi, et le bonheur ne peut être pensé que comme absence de désir.

La sagesse populaire conseille de réduire ses désirs, de ne pas désirer plus qu'on ne peut obtenir.

Il faut savoir lutter contre la démesure des désirs, illimités, toujours insatisfaits, dont la dépendance signerait notre perte.               Maîtriser ses désirs, est-ce pour un homme la seule voie vers la liberté ? Concevoir le désir comme signe de la dépendance de l'homme à l'égard d'une nature qu'il ne choisit pas, revient effectivement à nier sa liberté.

Déterminé, esclave de ses désirs, comment pourrait-il s'en rendre maître ? Doit-il les soumettre (« dominus ») par la force, imposer le pouvoir de sa volonté et de sa raison, ou découvrir quelle autorité ou savoir (« magister ») lui permet de les orienter sans les renier ? En effet, faire le choix de museler ses désirs n'en épuise pas la réalité, et vouloir que l'homme ne soit pas, ou plutôt ne soit plus un être de désir, militer pour la mort du désir, reviendrait sans doute à se méprendre sur l'essence de l'homme.

Autour du problème du désir se joue toute une conception de l'homme, de son rapport au monde dans lequel il vit, du sens même de son existence.

Maîtriser ses désirs, est-ce pour l'homme la seule voie vers la liberté, ou y a-t-il d'autres voies vers la liberté ?               Après nous être interrogé sur les conséquences d'une définition du désir comme manque et aspiration. »

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