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La nature humaine est-elle un obstacle ou un facteur de liberte pour l'homme ?

Publié le 03/03/2009

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La nature humaine est-elle un obstacle ou un facteur de liberte pour l'homme ?

L’idée d’une nature humaine évoque d’emblée l’idée que tout les hommes ont une essence ou une identité commune, naturelle. Les hommes ainsi rassemblés sous le concept de nature humaine n’apparaissent plus comme individus absolument singuliers et différents les uns des autres, mais peuvent faire l’objet d’une même définition, et parce que leur identité commune est de nature, on peut alors penser qu’ils sont déterminés par la nature. Mais défendre l’idée d’une nature humaine est-il nécessairement affirmer une nature déterminée de l’homme, et par conséquent, refuser de concevoir l’homme libre et indépendant de la nature ? En effet, si la définition de l’homme est déjà inscrite par la nature, on peut penser qu’il n’est pas lui-même son principe d’action, et qu’il ne peut affirmer son libre-arbitre, sa volonté à décider de ses actes, car il est régit par sa nature qui seule détermine ses actions. Défendre l’idée d’une nature humaine, est-ce renier la liberté des hommes ? Il s’agit de comprendre si le déterminisme de la nature exclut toute liberté de l’homme, ou si l’homme l’on peut envisager une nature humaine qui laisse à l’homme l’usage de son libre-arbitre.

1ère partie : L’idée de nature humaine implique une certaine détermination de l’homme.

2ème partie : L’idée de nature humaine comme disposition et puissance laisse à l’homme la liberté de réaliser ou non cette nature dont il dispose.

3ème partie : L’idée de nature humaine implique l’idée de liberté.

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« - Pour Aristote, la nature de l'homme doit être pensée comme unaccomplissement, comme une puissance qui doit s'actualiser au cours de lavie de l'homme.

L'homme, s'il a une nature qui le dispose à une certainetendance vers l'accomplissement de sa perfection, peut néanmoins refuser dese plier à cette nature et ne pas actualiser cette puissance naturelle.L'homme peut donc avoir une nature qui le détermine d'une certaine manière,mais il en revient toujours à l'homme en dernière instance d'accepter ou noncette détermination.

L'homme conserve donc son libre arbitre et peut exercersa volonté contre la nature.

C'est le cas de l'homme intempérant, selonl'exemple d'Aristote, qui peut très bien savoir qu'il ne peut être heureux quepar la conduite vertueuse, et cependant se porter vers le vice.

3ème partie : L'idée de nature humaine implique l'idée de liberté. -Pour les stoïciens, la liberté se définit par la conformité à la nécessitérationnelle.

L'idée de nature humaine comme déterminisme ne serait donc pasopposée à l'idée de liberté de l'action humaine car la nature de l'homme seraitd'accepter librement la nature telle qu'elle est.

La conception stoïcienne estcelle d'un ordre universel qui s'impose ainsi comme une nécessité ou undestin.

L'homme libre serait alors celui qui agit en fonction de sa natured'homme, c'est-à-dire d'être raisonnable, qui cherche à s'inscrire dans l'ordrerationnel du monde (le cosmos).

Pour le stoïcien Epictète, l'homme est donc libre à partir du moment où il accepteson destin, et qui souhaite les évènements comme ils se produisent, puisqu'ils obéissent à une nécessité implacableà laquelle il ne peut rien changer.

La liberté dans cette perspective n'est pas le pouvoir de choisir librement notrevie, mais d'accepter le cours du monde et de s'y conformer, de façon à ce que rien ne nous apparaisse comme unmal.Mais on peut tenter d'envisager une conception non plus seulement négative de la liberté, comme acceptation deschoses telles qu'elles sont, mais comme principe de détermination, et d'action sur les choses. - L'idée de nature humaine, c'est l'idée d'une essence de l'homme, d'unequalité nécessaire à l'homme qui le constitue en tant qu'homme.

Or lanécessité qui doit s'accomplir en l'homme, c'est justement celle de sa liberté.Ainsi, pour Rousseau ( Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ), la liberté est ce qui fait l'essence même de l'homme. C'est la liberté la véritable nature humaine, car s'il renonce à la liberté,l'homme renonce à sa qualité d'homme, et est déchu au rang de bête.

Lanature humaine n'est donc plus un principe d'existence, en tant que cause del'homme, ni une disposition, en tant que puissance de l'homme, mais un moded'être, un mode d'existence qui garanti son statut à l'homme.- De même pour Nietzsche, la vraie nature de l'homme est sa puissance denégation, sa capacité à se soustraire aux formatages imposés par la société,aux valeurs empruntées, aux principes moraux.

La nature de l'homme résidedans son autonomie, et son pouvoir de domination sur les autres.

C'est laforce qui est la véritable noblesse de l'homme, sa valeur, son bien.

La naturehumaine s'exprime donc pour Nietzsche dans la liberté absolue de l'homme, etnullement dans sa soumission, qui ne témoigne que d'une perversion de lanature humaine qui a dégénéré, s'est affaiblie, et doit alors avoir recours àdes artifices, des valeurs crées, donc non naturelles, pour se défendre.

C'estainsi, parce qu'ils se sont dénaturés, et ne sont plus capables d'affirmer leurpuissance naturelle et leur liberté intrinsèque, que les hommes ont inventé lamorale, et tous les principes moraux qui en découlent, explique le philosophe dans la Généalogie de la morale . Conclusion : Tout en défendant l'idée de nature humaine, on peut échapper à la conséquence immédiate qui conduit à renier laliberté humaine, en refusant de voir dans l'idée de nature celle d'un déterminisme nécessaire.

L'idée de naturehumaine est bien plus que la seule conception de l'homme comme organisme biologique, et donc naturellementconditionné.

Au contraire, l'idée de nature humaine peut être celle d'une disposition naturelle qui laisserait à l'hommela possibilité de l'actualiser ou non, et permettrait à l'homme d'affirmer sa liberté dans le choix de sa conduite et desa vie.

Plus encore, on s'aperçoit finalement que la liberté semble être le principe même de l'homme, et doncconstituer sa nature propre.

L'idée de nature humaine est alors non plus un renoncement à la liberté humaine, maisà l'inverse, son affirmation positive.. »

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