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UNIVERSALITÉ DU BEAU

Publié le 06/04/2011

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Dans le texte suivant, Kant résout par l'étude du jugement de goût le problème de l'universalité du beau : on ne saurait en même temps refuser à quelqu'un d'avoir du goût et lui demander pourtant d'en avoir, s'il ne s'agissait d'une valeur universelle.    Ce serait ridicule, si quelqu'un se piquant de bon goût, pensait s'en justifier en disant : cet objet (l'édifice que nous voyons, le vêtement qu'un tel porte, le concert que nous entendons, le poème que l'on soumet à notre appréciation) est beau pour moi. Car il ne doit pas appeler beau ce qui ne plaît qu'à lui; beaucoup de choses peuvent avoir pour lui du charme et de l'agrément, il n'importe; mais quand il dit d'une chose qu'elle est belle, il attribue aux autres la même satisfaction; il ne juge pas seulement pour lui, mais au nom de tous et parle alors de la beauté comme d'une propriété des objets; il dit donc: la chose est belle et il ne compte pas pour son jugement de satisfaction sur l'adhésion des autres parce qu'il a constaté qu'à diverses reprises leur jugement était d'accord avec le sien, mais il exige cette adhésion. Il les blâme s'ils en jugent autrement, il leur refuse d'avoir du goût et il demande pourtant qu'ils en aient; et ainsi on ne peut pas dire que chacun ait son goût particulier. Cela reviendrait à dire : le goût n'existe pas, c'est-à-dire le jugement esthétique qui pourrait à bon droit prétendre à l'assentiment de tous, n'existe pas    (Kant, Critique du jugement, Analytique du beau, Ed. Vrin)

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