Montrer combien il importe à une maîtresse d'assister aux récréations et aux jeux de ses éléves pour apprendre à connaître le caractére de chacune d'elles, et comment elle pourra ensuite se servir de cette connaissance dans leur intérêt.
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Les petites filles, surtout dans des jeux où elles imitent soit des travaux du ménage, soit les ,différents exercices de l'école, offrent iLia maîtresse l'occasion de reconnaître les principaux traits de lem· caractère. Elle suit ses élèves des yeux, sans que celles-ci s'en aperçoivent :l'une d'elles prend le commandement et tyrannise ses ...
«
il faut rcconnaîti'C que, sous l'œil de la maîtresse, les
enfants n'osent
sc montrer telles qu'elles sont.
C'est le
contraire qui a nive lorsqu'enes ne se croient pas surveil
l{'es, pendant les récréations, par exemple, et dans les
jeux auxquels l'Iles sc livrent avant ct après les classes.
Le jeu est, en effet, la grande occupation des enfants:
ils y déploient tout cc qu'ils possèdent d'invention,
toute leur force de volonté, et aussi tout leur amour
propre et toutes
leurs passions naissantes.
Les petites
filles, surtout dans des jeux où elles imitent
soit des travaux
du ménage, soit les ,différents exercices
de l'école, offrent iLia maîtresse l'occasion de reconnaître
les principaux traits
de lem· caractère.
Elle suit ses
élèves
des yeux, sans que celles-ci s'en aperçoivent :l'une
d'elles prend
le commandement et tyrannise ses com:.
pagnes; une autrP !Ps tt·ompe, Plie nie pom ne pas èt1·c
cmHlamnt'~e sc•lon les règles du jeu ; celle-ci I'ésistc,
celle-là cède tout d'abord; cette autre
enfin a les larmes
aux
yeux il la moindre injustice qui lui est faite.
L'insti
tutrice tient bonne note de ces observations chaque jour
renouvelées,
et elle arrive ainsi 1t connaître le tenain sur
lequel
elle doit opérer.
Son rôle est semblable il celui
du médecin qui épie les symptcîmcs de la maladie et
observe la constitution du malade, avant de lui donner des
rerrièdcs, ou encore à celui du laboureur qui étudie la na
ture du sol qu'il cultive, avant de l'amender et de lui con
fier ses semences.
L'institutrice a aussi un champ il cul
tiver,
lïntelligencP de ses élhcs; et un autre 1t amender,
leur caractère.
Guidée par ses rema1·ques, elle ne punü·a pas la pe
tite étourdie de la même façon que l'enfant plus réfléchie;
elle n'accül'dera pas les mt~mes Moges aux vaniteuses
qu·aux élèws plus modestes; Pile saura ce qu'elle peut.
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