Nécessité pour l'institutrice de toujours continuer à s'instruire.

« ses fonctions, surtout si elle débute dans un village où il y a peu de personnes de son sexe aussi instruites qu'elle, et où il y a, en revanche, beaucoup de flatteurs disposés à admirer la science d'une jeune institutt·ice.

Et pourtant, ce que l'on a appris pour se préparer aux examens, on ne le sait que très superficiellement! Même dans les ôcoles normales, on instruit bien moins les jeunes personnes qu'on ne les met en état de s'instruire elles­ mêmes.

Si du reste elles ne continuent pas d'étudier, elles oublieront bientôt ce qu'elles savent; car dans la pratique de l'enseignement, on laisse de côté bien des choses qui ne font pas partie du programme des écoles primaires.

Au moins, est-on sûr de bien retenir, chose absolument nécessaire, ce qui rentre dans le programme? Non, on l'oublie bientôt, ou plutôt on ne le sait plus comme il est indispensable de le savoir.

Car·, pour faire une leçon, il faut bien posséder son sujet; et pour le posséder, il faut connaître tout ce qui s'y rapporte, même d'assez loin; il faut le dominer enfin.

Sans cela, une question d'une en­ fant peut arrêter la maîtresse, au lieu de devenir l'objet d'une digression intéressante.

Les programmes s'étendent de plus en plus: de nou­ velles découvertes viennent agrandir le domaine des sciences; de même, chaque jour, en pédagogie, appa­ raissent, sinon de nouvelles méthodes, au moins de nou­ veaux procédés.

C'est à l'institutrice de les étudier, de les expérimenter, de retenir ce qu'ils ont de meilleur que les moyens employés par elle.

Sans cela, elle sc laissera bientôt dépasser par les maîtresses plus laborieuses, elle ne sera plus au niveau des débutantes; cc qu'elle gagnera du côté de l'expé­ rience, elle le perdra du côté de la science.

Où l'institnii·icr tromera-t-elle les rt>ssources, les li-. »