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Pédagogie et psychothérapie institutionnelle

Publié le 18/06/2012

Extrait du document

La notion de constellation.  De l’importance du transfert découle la notion de constellation introduite par Tosquelles. Elle correspond à l’ensemble des personnes que le sujet choisit d’investir, positivement ou négativement, et donnant lieu à des liens transférentiels.  Les psychotiques ont eux aussi cette capacité à se créer une constellation si leurs conditions de vie leur permettent une liberté de circulation, de rencontre et d’expression.  Il faut néanmoins veiller à ne pas enfermer le psychotique dans un groupe d’investissement et, comme le dit Jean Oury, il faut travailler sur le fait de « greffer de l’ouvert «. L’hétérogénéité de l’équipe professionnelle et du milieu social du psychotique permettent de rendre possible cette ouverture et sont autant d’occasions pour celui-ci de créer du lien social.  L’institution, quant à elle, organise des réunions de constellation où chaque membre de l’équipe professionnelle peut travailler sur le transfert dont il fait l’objet et sur son contre transfert, c'est-à-dire ses propres investissements inconscients concernant le transfert du patient.   

« Les soignants ne sont donc plus de simples exécutants des décisions du médecin mais ils y coopèrent et sont responsables de leurs actions.Ce travail en équipe repose sur une volonté de libération des communications et une tendance à détruire les rapports d'autorité traditionnels.

La hiérarchie esthorizontalisée (tous les membres de l'équipe professionnelle sont considérés au même niveau et peuvent être considérés comme soignants pour le patient), cequi implique un partage égalitaire du pouvoir de décision entre les membres de l'équipe..L'importance du transfert dans la pratique.La notion de transfert est centrale dans la prise en charge du psychotique par les différents professionnels.

L'institution, comme espace thérapeutique, se doitd'accueillir et assumer les vécus archaiques des patients qui s'actualisent par l'identification projective dans tel ou tel soignant. La notion de constellation.De l'importance du transfert découle la notion de constellation introduite par Tosquelles.

Elle correspond à l'ensemble des personnes que le sujet choisitd'investir, positivement ou négativement, et donnant lieu à des liens transférentiels.Les psychotiques ont eux aussi cette capacité à se créer une constellation si leurs conditions de vie leur permettent une liberté de circulation, de rencontre etd'expression.Il faut néanmoins veiller à ne pas enfermer le psychotique dans un groupe d'investissement et, comme le dit Jean Oury, il faut travailler sur le fait de « grefferde l'ouvert ».

L'hétérogénéité de l'équipe professionnelle et du milieu social du psychotique permettent de rendre possible cette ouverture et sont autantd'occasions pour celui-ci de créer du lien social.L'institution, quant à elle, organise des réunions de constellation où chaque membre de l'équipe professionnelle peut travailler sur le transfert dont il fait l'objetet sur son contre transfert, c'est-à-dire ses propres investissements inconscients concernant le transfert du patient. .

Quelle conception la psychothérapie institutionnelle a-t-elle de l'individu?La psychothérapie institutionnelle a pour dessein de créer des façons de vivre permettant à chaque sujet d'être soigné au niveau de sa singularité.

Elle considèrechaque malade comme un être unique avec une histoire particulière et dont la prise en charge est par conséquent à chaque fois originale.Une grande place est accordée à la rencontre.

L'entrée du soignant dans le monde persécuté ou halluciné du patient est considérée comme un moment capital.Le désir de rencontre du soignant ne devant pas être vécu comme quelque chose de persécutif pour la personne psychotique.Selon la psychothérapie institutionnelle, le patient possède un potentiel thérapeutique, aussi bien pour lui-même que pour les autres malades.La communauté thérapeutique transforme en « sujet soignant » le malade qui n'était, jusqu'alors, qu'un « objet de soins ».Ainsi, on accorde à l'être souffrant le respect de sa singularité et de son identité, et l'on considère qu'il possède en lui les germes de solutions qu'il estsusceptible d'adopter.

Le soin psychiatrique est donc une maïeutique (technique consistant à interroger une personne pour lui faire exprimer des connaissancesqu'elle n'aurait pas conceptualisées). Exemple Petite expérience de pratique de P.I d'une éducatrice spécialisée… La Maison Lune est un hôpital de jour situé au Vigan dans le secteur nord-ouest du Gard.

Il est géré par l'hôpital d'Alès et par l'association des P.E.P 30 (pupillesde l'enseignement public du Gard).Cette maison « abrite » un collectif de 12 enfants (soignés) et de 12 à 15 adultes (soignants).

La marge étant due au nombre de stagiaires accueillis.La Maison Lune a été crée en 1986 par un groupe de personnes qui l'a imaginée, pensée afin d'accueillir des enfants souffrant de troubles de la personnalité(psychotiques, autistes en majeure partie).

Ce groupe de travail s'est appuyé sur les travaux de Hochkman, Pierre Delion, Pierre Lafforgues, René Gentis, entreautres afin d'aménager cette maison-lune autant matériellement qu'humainement (structurer une équipe pluridisciplinaire : assistante-sociale, directeuradministratif, éducateur de jeunes enfants, éducateurs spécialisés, instituteur, maîtresse de maison, médecin, orthophoniste, psychologue, psychomotricienne,secrétaire).

Les médecins qui se sont succédés avaient une formation de psychanalystes.La psychothérapie institutionnelle n'est pas un modèle, elle s'invente tous les jours… C'est une manière de vivre, de penser l'institution dans laquelle on travaille.C'est une question de temps, d'échanges, de rencontres, d'élaboration en commun.

« On dit » que les psychotiques ont des transferts éclatés, c'est-à-dire qu'ilsdéposent en chacun de nous les morceaux d'eux-mêmes sur les personnes qu'ils rencontrent et cela sur chacun des membres de l'équipe quelque soit safonction, son statut.

C'est pourquoi il semble nécessaire de rassembler le ressenti de chacun des soignants autour de chaque enfant et dans le maximum desituations (temps d'ateliers ou temps informels) car il s'y joue quelque chose qu'on tentera d'analyser au fil des années.

A la Maison Lune, tout prend du temps.Il s'agit de faire des liens, donner du sens à ce qui se passe.Actuellement, une petite fille de 7 ans nous met au travail… C'est une enfant autiste qui est arrivée à l'âge de 5ans et demi.

Son regard était éteint, parfois vide,il était difficile de le croiser… Elle ne nous regardait pas, ne nous voyait pas, elle était dans sa bulle autistique et elle faisait des puzzles de manière trèsrépétitive, toujours assise au même endroit, sur les marches d'une estrade, légèrement en hauteur, ou si elle se trouvait dehors, elle montait sur le muret à lalimite du dedans et du dehors.

Elle criait si on lui demandait d'interrompre son activité.

Elle disait un mot « bravo ».

Elle reproduisait avec justesse l'air debeaucoup de comptines.

Intolérante au gluten et à la caséine, elle avait des menus particuliers.

Au fil du temps, Lorette s'était ouverte au monde.

Elle a agrandison champ d'investigation, elle va dehors dans le jardin sur la cabane de l'ours ou sur la terrasse, elle suit aussi le chemin qui va derrière la maison.

Elle répètepleins de mots et va vers les adultes.

Elle est plus en relation.Manger, reste une chose compliquée pour Lorette.

Alors qu'elle n'a plus d'intolérance, il lui est impossible de se nourrir d'aliments variés.

Elle « élit » un ou deuxaliments et s'en nourrit presque exclusivement pendant des semaines.Lorette dépose en chacun de nous des choses différentes qui peuvent aller de l'angoisse, à la culpabilité en passant par la sympathie, l'exaspération, lasidération, l'empathie … etc.

Elle participe à plusieurs groupes comme le groupe « contes », « les comptines », où elle peut se montrer sous différents aspects.Notre travail consiste à parler de ce qui nous traverse au sujet de Lorette, de nos fantasmes… C'est ce travail d'analyse qui va permettre aux soignants (toutpersonne de l'équipe étant considéré comme soignante) de se positionner afin de permettre à l'enfant de dépasser ses angoisses, de se constituer uneenveloppe corporelle et physique, de communiquer, de faire des liens, de donner du sens, de vivre de plus en plus en relation sans trop d'angoisse… Après ce témoignage, il semble important d'apporter quelques précisions.

Par exemple, lors des réunions hebdomadaires toute l'équipe est présente, la parole yest libre et d'égale importance pour tous.

Le but est de raconter l'histoire de chaque enfant, de faire des liens entre les différents ateliers et les temps informels,une place très importante, une place très importante est accordée au récit et chaque élément n'est pas forcément analysé psychanalytiquement.

D'autres pointstypiques de la psychothérapie institutionnelle sont par exemple le fait que tout le monde mange ensemble au repas de midi ou encore que le psychologue n'aitpas de bureau, il est en permanence sur le terrain.

Egalement, il y a toujours un retour sur le collectif.

Cette manière de fonctionner apparaît comme un réelengagement afin d'être acteur et s'approprier son outil de travail. Conclusion Ce courant nous semble être plus un mouvement de pensées se tirant d'expériences et en perpétuel mouvement qu'un courant très théorique dont onappliquerait les préceptes dans la pratique. Certains concepts tirant leurs origines du courant de psychothérapie institutionnelle nous semblent fondateurs dans la manière d'appréhender la prise en chargedes patients.

C'est tout d'abord de traiter les personnes accueillies comme des sujets et non comme des objets de soins ainsi que d'humaniser lesétablissements qui les reçoivent.

Mais également qu'il y est une perpétuelle remise en question de l'institution et du travail qui y est effectué.

La psychothérapieinstitutionnelle met en avant l'investissement de chacun au sein de l'institution (malades , soignants, administration) et valorise l'unité de toute la communautéthérapeutique. La psychothérapie institutionnelle vise un certain idéal mais le contexte socio-économique nous interroge sur son devenir : précarité des emplois ne favorisantpas l'investissement personnel qu'un tel courant nécessite , manque de moyens financiers…. »

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