Une mère vient de prier la maîtresse de son enfant de lever une punition que celle-ci a justement méritée. Développer la réponse de l'institutrice.

« infligée à Pauline.

C'était pr(•cisèment la même punition qu'aujourd'hui : it cause de sa négligence pendant la semaine, j'avais décidé qu'elle ne 'iendrait pas, avec les autres élèves plus laborieuses, it la promenade du jeudi.

Vous étiez, Madame, tellement contrariée de voir votre petite Pauline 1wivéc de cette rt:•erèation, que je n'ai pu résister it vos sollicitations :j'ai levé la punition.

L'enfant promettait de mieux faire, ct comme jusqu'à ce jour sa conduite avait été bonne ct son travail soutenu, je ptmsais n'avoir pas it me repentir de mon indulgence.

Il n'en a pas été ainsi : vendredi, Pauline a tenu sa promesse ; mais samedi, lundi ct hi ct· encore, malgl'é mes avertis­ sements, ses leçons.

n'étaient pas sues, ct ses devoirs laissaient beaucoup it dèsircr.

Aussi vous voyez, Madame, que le temps ne m'a pas manqué pour réfléchir avant de la priver une seconde fois de la promenade; elle-mr~me a été prévenue des futures cons{•quences de sa mauvaise conduite.

J'aime trop votre Pauline, Madame, permettez­ moi de vous le dire, pour lui laisser croire qu'elle peut compter sm· l'impunitè, qui aurait pour elle les suites les plus funestes.

Je connais trop bien :raffcction que vous lui portez pom douter un moment , de votre intention bien arrr {·e de ne lui laisser contractm· aucune mau­ vaise habitude, cette l'l'solution dût- elit~ vous coûte!' quelquefois de durs sacrifices.

Je comprends enfin le chagrin que vous éprouvez en voyant Pauline tout en larmes.

Mais pomquoi a-t-clic été paresseuse pendant tous ces quinze demicr:; jours, elle qui est ordinairement, je le reconnais, une enfant charmante? C'est donc dans son intérêt que je refuse d'accéder à votre demande.

Ce sera là, chi·rc Madame, mon excuse, et j'ose espérer que vous l'accepterez.

Je dcvt·ais aussi ajouter que cette mrsm·e de rigueur m'est imposée par. »