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A quelle condition la loi est-elle condition de la liberté ?

Publié le 09/08/2005

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Que signifie en effet être indépendant ? C'est ne dépendre de personne, donc ne dépendre que de soi-même. C'est donc pouvoir faire tout ce que l'on veut. Mais est-on vraiment libre quand, indépendant, on satisfait le moindre de ses caprices, la moindre de ses impulsions ? N'est-on pas alors plutôt esclave de ses désirs ? Indépendance ne veut donc pas forcément dire liberté. À quelle condition peut-on alors être libre ? Comment peut-on s'affranchir de ses inclinations ? Si être libre, c'est être maître de soi, alors la condition nécessaire de la liberté doit consister dans l'existence d'un pouvoir de la volonté sur elle-même, se manifestant par sa capacité à s'imposer des principes ou des lois. C'est le fait de la moralité qui prouve la véritable liberté de l'homme.

-Etre libre, c'est être indépendant par rapport à ce qui peut nous déterminer de l'extérieur.

-Or, cela ne signifie pas que la liberté doive se passer de la soumission à certaines lois, car la liberté n'est pas l'indétermination totale : pour pouvoir être indépendant par rapport à certaines lois extérieures, il faut obéir à d'autres lois qui nous permettent de nous arracher au déterminisme externe.

-Quelles formes de lois constituent-elles les conditions de l'exercice de la liberté ? Peut-il y avoir une forme de correspondance entre diverses formes de lois pour pouvoir rendre la liberté possible (celle-ci constituant une forme d'indépendance par rapport à un autre type, encore, de lois) ?

 

« -Livre III et IV de la République : les hommes doivent collaborer pour subvenir à leurs besoins communs, c'est pourquoi ils constituent un groupe, au sein duquel chaque membre doit s'occuper d'une tâche particulière quidoit s'articuler organiquement avec toutes les autres tâches particulières traitées par les autres membres.C'est au prix d'une telle division des fonctions sociales qu'une société unie peut prendre forme et subvenir àses propres besoins.

Elle devient ainsi autarcique, et donc libre.

Et cette autarcie dépend de l'obéissance dechacun des membres de la Cité aux lois qui régissent l'ensemble du corps politico-social, ces lois étant fixéespar l'élite philosophique, qui occupe ainsi une fonction directrice au sein de la Cité. II.

La légitimité des lois politiques prend sa source dans la légalité formelle de la raison pure pratique(Kant). -Perspective individuelle : l'homme n'est libre qu'en obéissant à sa propre loi morale : c'est la théorie del'autonomie, par laquelle l'individu donne à la maxime de son action la forme pure que lui prête la raison puredans son usage pratique.

Le sujet peut ainsi s'affranchir du déterminisme universel de la nature (saisi parl'entendement), et imprimer sur cette dernière la marque de la moralité. -Perspective collective : l'homme ne saurait jamais obéir toujours à cette loi morale ; il faut doncl'établissement de lois politiques, qui soient l'expression de cette loi morale, dans son application à des casconcrets.

Ainsi, on ne peut contester une loi, quand sa légitimité tient à la liaison intime entre le droit et lamorale. III.

La véritable liberté, dans l'état social, c'est l'obéissance aux lois qu'on s'est prescrites : ellesuppose donc la forme démocratique de la législation politique (Rousseau). -L'homme de la nature est libre et égal aux autres hommes dispersésdans la nature.

A l'occasion du pacte social, les individus s'aliènent entreeux leur liberté propre, ce qui les constitue comme égaux entre eux,cette égalité constituant le fondement du droit. On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ceserait ne pas ou ne plus être libre.

Mais n'obéir à aucune loi, serait-ceêtre libre ? Mais il faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi..Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est nepas être empêché de faire ce qu'on a envie de faire.

On emploie le termelibre dans ce sens à propos des choses comme à propos des hommes :retirer d'un chemin les arbres qui font obstruction, c'est libérer lepassage, ne pas retenir un oiseau dans sa cage, c'est le laisser libre des'envoler, ne pas empêcher quelqu'un de s'étendre sur le gazon d'unjardin public, c'est le laisser libre de le faire.

Toute loi comporte desinterdictions.

Dès lors toute loi réfrène la liberté, prise en ce sensnégatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne au mot liberté.

SelonHobbes, dans l'état de nature, chacun est empêché à tout moment,dans ses mouvements et ses entreprises, par autrui qui est virtuellementson ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué en vue justement de mettrefin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent les individusde se nuire les uns aux autres. L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appelle l'autonomie : obéir, àla loi dont on est, en tant qu'être raisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison,c'est être pleinement responsable de sa conduite.

Etre libre, c'est s'obliger soi-même à une conduiteraisonnable, s'interdire certains débordements, en un mot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit, les obligationsauxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bon gré malgré une contrainte) sontmorales, ou bien civiques.

C'est dans ce sens-ci d'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseaudans le Contrat Social jette les bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations et non des contraintes: car c'est le peuple souverain, plus exactement la volonté générale (selon la règle de la majorité) qui décidedes lois.

Ainsi chacun d'entre nous, en tant que citoyen, est libre parce qu'il se soumet aux lois dont il estl'auteur, en tant que membre de la volonté générale. -Les lois de la cité doivent être l'expression directe de la Volonté générale, qui détermine les lois qui devrontréguler l'activité du vivre-ensemble ; c'est dans cette auto-régulation que réside la liberté retrouvée, chezl'homme social.

En ce sens, l'égalité du contrat social fonde la possibilité d'une liberté individuelle retrouvée, ausein d'une égale aliénation de la liberté naturelle de tous envers tous. Conclusion -La liberté, c'est avant tout l'autonomie (pour l'individu) ou l'autarcie (pour la collectivité politique) :l'indépendance par rapport aux lois naturelles (les lois biologiques de la survie, ou les lois déterminées dessciences) suppose donc l'obéissance à une autre forme de légalité, interne au sujet libre, que ce sujet soitcollectif ou individuel.. »

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