La loi constitue-t-elle, pour la liberté, un obstacle ou une condition ?

.,. Le sujet propose explicitement une alternative, donc un axe de problématisation clair. La liberté dont il est question ici s'entend évidemment au sens commun de la liberté d'agir, d'une absence de contrainte. C'est la référence à la notion de« loi» qui fait la véritable difficulté de la question . .,. Qu'est-ce qu'une loi ? Une loi est avant tout un commandement. Au contraire d'une simple règle qui n'est respectée que dans certaines conditions, relativement à telle ou telle fin (règles sociales, règles de jeu, règles techniques ... ), la loi vaut de manière absolue : la loi politique s'impose, à l'intérieur d'une certaine communauté, à tous ses membres et sans condition, tandis que la loi morale s'applique plus universellement. Que son origine soit une autorité humaine (le souverain) ou religieuse (Dieu), elle se distingue par son caractère catégorique . .,. Par extension, le terme de loi en est venu à désigner une certaine modalité d'ordre régnant dans la nature : non pas un ordre approximatif, une régularité provisoire, mais un ordre permanent, absolument rigoureux. Les « lois de la nature » n'évoquent plus une autorité qui serait à leur source mais désignent alors une simple régularité constante des phénomènes qui rend possible leur prévision . .,. Ce rapide aperçu aura permis de saisir l'ambiguïté du sujet qui peut se lire soit comme une interrogation sur le rôle des lois naturelles dans l'expérience humaine de la liberté, soit comme une question sur le statut de la loi humaine. Dans les deux cas.la loi constitue-t-elle ou limite-t-elle le champ des libertés de l'individu ? Il convient dans le corps du devoir de tenir ensemble ces deux aspects de la question.