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À quelle logique obéit l'État totalitaire ?

Publié le 15/02/2004

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Pour Marx, la Commune de Paris est exemplaire à plus d'un titre : d'une part, tous ses membres recevaient un salaire d'ouvrier ; d'autre part, les membres élus au suffrage universel étaient révocables et liés par le mandat impératif de leurs électeurs. En supprimant l'armée permanente (remplacée par le peuple en armes) et le fonctionnarisme d'État, la Commune réduisait d'autant deux grandes sources de dépenses. Par ailleurs, elle abolit le travail de nuit des compagnons boulangers ainsi que, plus généralement, les amendes infligées aux ouvriers par les employeurs ; elle loue aux ouvriers les fabriques abandonnées par les capitalistes. Telles furent les mesures indiquant la tendance de l'action d'un gouvernement du peuple par le peuple [La Guerre civile en France]. Au lieu du dépérissement de l'État, on a vu apparaître avec les régimes communistes une oppression étatique inédite que Hannah Arendt qualifie de totalitarisme. Le totalitarisme se distingue des formes traditionnelles du despotisme. Ce dernier régime avait été défini par Montesquieu comme étant un gouvernement sans lois : le despote traditionnel fait un usage personnel du pouvoir politique ; il l'exerce de façon arbitraire pour éliminer ses ennemis et empêcher toute révolte. Mais l'État totalitaire représente une forme de despotisme entièrement nouvelle. Hannah Arendt caractérise le totalitarisme - englobant sous ce terme le communisme et le nazisme - comme une forme de domination qui use des moyens du despotisme mais s'en distingue par le but qu'elle poursuit : la destruction de tout espace politique, la transformation totale de la société dirigée par un État-parti en une masse homogène et dépourvue d'initiative, et l'extermination des groupes humains qui sont censés entraver la réalisation de ce but. ■ Démocratie et totalitarisme chez ARENDT Pour Arendt, la tyrannie n'est pas la forme ultime de la violence.

« l'observation des pratiques démocratiques à l'intérieur de la nouvelle classe dominante, le prolétariat.Pour Marx, la Commune de Paris est exemplaire à plus d'un titre : d'une part, tous ses membres recevaient unsalaire d'ouvrier ; d'autre part, les membres élus au suffrage universel étaient révocables et liés par le mandatimpératif de leurs électeurs.

En supprimant l'armée permanente (remplacée par le peuple en armes) et lefonctionnarisme d'État, la Commune réduisait d'autant deux grandes sources de dépenses.

Par ailleurs, elleabolit le travail de nuit des compagnons boulangers ainsi que, plus généralement, les amendes infligées auxouvriers par les employeurs ; elle loue aux ouvriers les fabriques abandonnées par les capitalistes.

Telles furentles mesures indiquant la tendance de l'action d'un gouvernement du peuple par le peuple [La Guerre civile enFrance]. Au lieu du dépérissement de l'État, on a vu apparaître avec les régimes communistes une oppression étatique inéditeque Hannah Arendt qualifie de totalitarisme.

Le totalitarisme se distingue des formes traditionnelles du despotisme.Ce dernier régime avait été défini par Montesquieu comme étant un gouvernement sans lois : le despote traditionnelfait un usage personnel du pouvoir politique ; il l'exerce de façon arbitraire pour éliminer ses ennemis et empêchertoute révolte.

Mais l'État totalitaire représente une forme de despotisme entièrement nouvelle.

Hannah Arendtcaractérise le totalitarisme - englobant sous ce terme le communisme et le nazisme - comme une forme dedomination qui use des moyens du despotisme mais s'en distingue par le but qu'elle poursuit : la destruction de toutespace politique, la transformation totale de la société dirigée par un État-parti en une masse homogène etdépourvue d'initiative, et l'extermination des groupes humains qui sont censés entraver la réalisation de ce but. Démocratie et totalitarisme chez ARENDT Pour Arendt, la tyrannie n'est pas la forme ultime de la violence.

La modernité aconnu l'éclosion de théories politiques démocratiques, puis de régimesdémocratiques.

Mais elle a aussi consacré le règne de l'animal laborans, del'homme voué au travail, au détriment de la vie contemplative, comme de la vieconsacrée à l'action et à l'oeuvre.

Depuis Adam Smith, le travail est considérécomme l'unique source de la richesse, il est la forme d'activité humaine la plusproductive.

La modernité a vu apparaître et se développer une immense «société civile », à l'intérieur de laquelle se déroule désormais la plus grande partde la vie humaine, et la totalité de l'activité humaine.

Espace qui n'est ni privé,ni proprement public, espace presque entièrement consacré à la satisfaction desbesoins dans la société dite « de consommation », il empiète, aux yeux d'HannahArendt, tant sur l'existence proprement privée que sur l'activité proprementpolitique qui s'apparente toujours plus à une simple « gestion » de l'activitééconomique, et encore, quand ce rôle ne lui est pas contesté.

La modernité aaussi vu éclore une nouvelle forme de régime politique, absolument sansprécédent dans l'histoire : celle des régimes totalitaires.

Ceux-ci sont bien autrechose qu'une forme plus raffinée ou plus aboutie de la traditionnelle tyrannie.Dans le régime totalitaire, il ne s'agit pas seulement de la captation de l'espacepublic au profit d'un seul, mais de la disparition pure et simple de toute frontièreentre vie privée et vie publique.

Dans un régime totalitaire, tout relève de lacompétence du pouvoir, et il n'est rien que l'individu puisse soustraire au regardni au contrôle de l'État, lui-même mis sous coupe réglée par un parti uniquetout-puissant.

Le paradoxe de tels régimes est que tout y relève du politique (ycompris la sexualité des individus, la création artistique, les loisirs...), alorsmême que l'espace politique a radicalement disparu, que toute parole et touteaction libres et publiques y sont devenues impossibles.

Dans cette perspective,les systèmes concentrationnaires, tant nazis que communistes, ne sont pas desimples accidents historiques, mais au contraire le lieu où s'expérimente ladomination totale sur la société et où se manifeste le plus clairement la naturedes régimes totalitaires.À la source de l'horreur politique qui a traversé le XXe siècle et qui a culminéavec la Shoah, Hannah Arendt voit la prétention d'organiser l'ensemble de la viedes hommes sous le haut patronage des lois de la race (nazisme) ou de l'histoire(communisme).

Dès lors que la volonté politique des hommes est dominée pardes lois supérieures dont un parti se présente comme le dépositaire, l'activitépolitique elle-même se trouve vidée de sa substance.

Les hommes ne pourrontréapprendre à vivre ensemble qu'en renonçant à voir dans l'histoire un processusà accomplir, pour y voir simplement le lieu où se déroulent nos vies humaines etl'élément dans lequel peuvent venir prendre place actions et paroles humaines. L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes de classes... A l'occasion de l'édition de 1883 du Manifeste du parti communiste, Friedrich Engels souligne, pour en attribuer. »

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