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A quelles conditions l'évidence n'est-elle pas un préjugé ?

Publié le 17/01/2022

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Pour Descartes, connaître c'est voir (évidence vient du latin videre, voir) ; l'esprit, en présence de l'objet, est passif en dernière analyse, et comme illuminé par lui. La vision ou intuition intellectuelle, toutefois, n'a ce caractère d'évidence qu'à la condition que l'esprit soit attentif à l'objet, qu'il soit vraiment en présence immédiate de lui. Là se trouve la difficulté ; si elle est surmontée, l'esprit ne peut pas ne pas reconnaître ce qui est vrai. * Noter que la règle est négative : « ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que...«. Il s'agit précisément de rejeter les évidences superficielles. D'où le doute, à travers lequel Descartes découvre l'évidence philosophique. On peut douter, si on le juge nécessaire (doute philosophique, non doute ordinaire) : - des évidences sensibles (informations qui viennent des sens, du corps, et que, d'ordinaire, nous tenons raisonnablement pour vraies immédiatement). Leur caractère évident ne résiste cependant pas à un doute qui cherche une évidence absolue : rien ne m'assure que je ne rêve pas... - des évidences rationnelles elles-mêmes, telles que les vérités mathématiques, si on imagine, comme on le peut, un «malin génie, non moins rusé et trompeur que puissant « qui emploie « toute son industrie à [nous] tromper « (Méditations, I).

« Pour Descartes, connaître c'est voir (évidence vient du latin videre, voir) ;l'esprit, en présence de l'objet, est passif en dernière analyse, et commeilluminé par lui.

La vision ou intuition intellectuelle, toutefois, n'a ce caractèred'évidence qu'à la condition que l'esprit soit attentif à l'objet, qu'il soitvraiment en présence immédiate de lui.

Là se trouve la difficulté ; si elle estsurmontée, l'esprit ne peut pas ne pas reconnaître ce qui est vrai.• Noter que la règle est négative : « ne recevoir jamais aucune chose pourvraie, que...».

Il s'agit précisément de rejeter les évidences superficielles.D'où le doute, à travers lequel Descartes découvre l'évidence philosophique.On peut douter, si on le juge nécessaire (doute philosophique, non douteordinaire) :— des évidences sensibles (informations qui viennent des sens, du corps, etque, d'ordinaire, nous tenons raisonnablement pour vraies immédiatement).Leur caractère évident ne résiste cependant pas à un doute qui cherche uneévidence absolue : rien ne m'assure que je ne rêve pas...— des évidences rationnelles elles-mêmes, telles que les véritésmathématiques, si on imagine, comme on le peut, un «malin génie, non moinsrusé et trompeur que puissant » qui emploie « toute son industrie à [nous]tromper » (Méditations, I).

Mais on ne peut douter d'une idée qui estabsolument évidente : « Qu'il [le malin génie] me trompe tant qu'il voudra, ilne saurait faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose(...).

Cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie toutes lesfois que je la prononce, ou que je la conçois en monesprit» (Ibid., II).On peut dire que cette expérience intellectuelle primordiale révèle les conditions d'une évidence authentique,évidence qui, non seulement n'a rien d'un préjugé, mais présente une vérité radicalement indubitable.

Je ne peux pasne pas tenir pour vraie l'affirmation «Je suis», car même si je le voulais, j'affirmerais encore par là que «je suis» celuiqui veut.• Deux caractères déterminent donc l'évidence cartésienne :— la clarté de l'objet pensé (le fait qu'il soit directement présent, lui et pas un autre, sans obscurité) ;— la distinction, l'absence de confusion de cet objet avec d'autres objets.• Un telle évidence, critère de vérité, n'est pas une donnée première, mais une saisie à la fois immédiate (sansintermédiaire entre le sujet connaissant et l'objet connu) et conquise, une évidence qui conclut une démarcherationnelle.• Selon Descartes, les idées vraies sont toutes claires et distinctes et, inversement, ces dernières s'imposent àl'esprit comme évidentes.

Exemple : les vérités mathématiques ou les principes logiques (comme le principe de non-contradiction) : au moment où je les pense, claires et distinctes, ces idées m'apparaissent comme ne pouvant êtreautre qu'elles ne sont, et même le malin génie que j'imagine n'y change rien (cf.

Méditations, III, § 4).• L'enchaînement logique de deux idées n'est lui-même saisi comme valable qu'à travers une intuition qui en perçoitl'évidence.

L'évidence est décidément centrale, qui découvre aussi la valeur de vérité des démonstrations.

Laphilosophie, les sciences, toute connaissance n'est donc vraie que pour un esprit qui perçoit avec une certaineévidence, définie par Descartes, chacune de leurs idées et chacun des liens logiques entre ces idées.

On voit quel'évidence cartésienne, loin d'être source de préjugé, est condition du passage de l'incertitude à la science. 3) l'évidence discutée L'évidence cartésienne n'exclut pas la connaissance discursive, la pensée qui procède par l'intermédiaire duraisonnement.

Mais elle le fonde sur une présence immédiate (sans médiation) à l'objet connu.

C'est ce que refusentles philosophies qui soupçonnent qu'une telle présence est illusoire.. »

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