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A quels besoins l'art peut-il répondre ?

Publié le 06/08/2005

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Certes, ce point de vue pourrait sembler idéaliste. Un besoin se définit par sa nécessité, il est ce dont on ne peut se passer. La question revient donc à se demander les raisons de la nécessité de l'art.On essaiera de conjuguer le point de vue de l'artiste (à quelle nécessité répond-il en créant ?) et celui de l'esthète (quel besoin l'art satisfait-il chez lui ?). On distinguera les besoins d'ordre psychologique et les besoins d'ordre socio-historique. I. Les besoins d'ordre psychologique1) Imprimer au monde sa trace : toute expression est une impression : il s'agit de montrer, de prouver même au monde, aux autres, à soi, qu'on existe. Tout enfant aime marcher dans la neige fraîche, cueillir des fleurs, lancer des pierres dans l'eau, brûler des branches ; face au monde des choses, il se pose comme sujet agissant, conscient et volontaire.

« VOCABULAIRE: ART : 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire àsusciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive.Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. BESOIN: Ce qui est nécessaire à l'existence, à la conservation ou au développement d'un être vivant. En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoinsspirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. • Premier exemple de plan (en deux parties) :Il convient de prendre ici besoin en un sens très large, qui englobe les désirs aussi bien que les besoins au sensrestreint.

Les besoins auxquels l'art peut répondre sont aussi nombreux que les fonctions de l'art.

De plus, le sujetlaisse ouverte la différence entre le créateur et l'amateur d'art : celui-ci ne trouve pas dans l'art la même chose quecelui-là. I.

Les fonctions traditionnelles de l'art Ce que nous appelons oeuvre d'art a été autrefois revêtu de fonctions multiples.1) Fonctions magiques (le besoin de se rassurer, de dominer, etc.) ; exemple : les peintures préhistoriques.2) Fonctions religieuses (croire, vénérer, aimer, etc.) ; exemples : les Vierges romanes, les cantates de J.-S.

Bach.3) Fonctions politiques (commander et obéir, vénérer, etc.) ; exemple : les effigies du roi.4) Fonctions techniques (se servir de, utiliser, etc.) ; exemple : un vase, une serrure, une maison. II.

L'art réduit à sa seule fonction esthétique À quel besoin peut-il répondre aujourd'hui ? Nous ne croyons plus au fantôme du mammouth, ni à la Vierge Marie,nous n'obéissons plus au roi, et un objet technique est devenu une oeuvre d'art dans la mesure où il ne nous sertplus à rien d'autre qu'à être une oeuvre d'art.1) Besoin d'expression.

S'exprimer, c'est sortir au dehors de soi-même.

Le premier de tous les enfermements — leplus terrible aussi (c'est celui du fou) — est de ne plus pouvoir sortir de soi-même.

Une oeuvre d'art est à la fois letémoignage du génie de l'homme et une invitation au voyage.2) Besoin de s'assurer un sens contre la mort et le néant.

L'art est la preuve qu'il y a quelque chose d'autre quel'absurdité de la matière — la présence de l'esprit et la première forme de l'immortalité.Pour autant de raisons, l'art ne mourra pas. • Deuxième exemple de plan (en deux parties) : De l'universalité et de la permanence de l'art, on peut déduire qu'il répond à des besoins.

Baudelaire disait quel'homme avait plus (ou autant) besoin de poésie que de pain.

Certes, ce point de vue pourrait sembler idéaliste.

Unbesoin se définit par sa nécessité, il est ce dont on ne peut se passer.

La question revient donc à se demander lesraisons de la nécessité de l'art.On essaiera de conjuguer le point de vue de l'artiste (à quelle nécessité répond-il en créant ?) et celui de l'esthète(quel besoin l'art satisfait-il chez lui ?).

On distinguera les besoins d'ordre psychologique et les besoins d'ordre socio-historique. I.

Les besoins d'ordre psychologique 1) Imprimer au monde sa trace : toute expression est une impression : il s'agit de montrer, de prouver même aumonde, aux autres, à soi, qu'on existe.

Tout enfant aime marcher dans la neige fraîche, cueillir des fleurs, lancer despierres dans l'eau, brûler des branches ; face au monde des choses, il se pose comme sujet agissant, conscient etvolontaire.2) La trace laissée derrière soi, si elle a quelque chance de rester après la mort, est une sorte de gage symboliquecontre l'angoisse et le destin, le signe d'un désir d'immortalité qui existe même chez les non-croyants.

Platon disaitqu'il y a deux manières de gagner l'immortalité dès cette vie : en ayant des enfants et en produisant des oeuvres.3) Il y a un besoin d'évasion, de transcendance, de dépassement, d'idéal.

Beethoven disait : celui qui aura comprisma musique sera à jamais délivré des misères où les autres hommes se traînent.

Jusqu'à la Renaissance, la majeurepartie de l'art était au service du religieux, puis l'art remplaça le religieux, du caractère sacré duquel il hérita(l'oeuvre d'art est aujourd'hui celle qui reçoit le plus de marques de respect).4) On peut parler d'une dialectique de l'affirmation de soi et du dépassement de soi à propos de l'art.

Sortir de soipour échapper à la tyrannie de la médiocrité ou de la folie.5) L'art sublime les pulsions et les désirs.

D'une pierre deux coups : il y a satisfaction réelle, mais au service de lacivilisation.

Ce qui nous conduit au deuxième groupe de besoins. II.

Les besoins d'ordre socio-historique. »

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