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A quoi bon jouer ?

Publié le 10/08/2005

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En fait, si le jeu exerce une telle attraction sur tous et sur chacun c'est qu'il leur permet de revivre l'insouciance qui a marqué le temps de leur enfance. Le joueur atteste de la permanence, dans l'homme, de son enfance. Sans doute, l'homme devenu adulte n'est-il plus un enfant, puisqu'il exige des autres qu'ils le prennent au sérieux. Il lui faut se comporter d'une manière sérieuse pour être reconnu et quiconque mène sa vie comme un pitre croit être accepté puisqu'il fait rire, ne parvenant qu'à grand peine à se cacher à lui-même que de tels rires ne sont que de mépris ou de commisération. Etre adulte requiert donc du sérieux, mais, sitôt qu'il recommence à jouer, ce même adulte  est encore cet enfant que, par ailleurs, il ne veut plus être. En précisant toutefois que, parlant de la sorte, nous parlons grec et non pas latin. En parlant de l'enfance, en effet, nous employons un vocable qui désigne ce temps de la vie comme celui qui demeure en deçà du seuil des mots. L'infans est celui qui ne parle pas, non pas tout à fait étranger aux mots de la langue, mais extérieur à eux, faute de pouvoir s'exprimer en son nom propre. Le latin désigne l'enfant par cette extériorité. Plus fine, par contre, la langue grecque qui fait recours à la même racine pour désigner l'enfant, le païs et le fait de jouer, païzein.

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