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A quoi reconnaît-on l'humanité dans chaque homme ?

Publié le 17/01/2022

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Termes du sujet: HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des homini­dés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »).* Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ». Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. [Introduction] En définissant ci priori l'humanité et en la cherchant dans chaque homme, on risque d'aboutir à exclure certains hommes de l'humanité, tant ceux-ci sont divers. À moins d'admettre que cette diversité constitue l'humanité qu'il s'agit de reconnaître en chacun. [I. Données anthropologiques]Pour l'anthropologie moderne (Lévi-Strauss, Bataille), trois éléments marquent l'humanité : le respect d'interdits (prohibition de l'inceste comme premier interdit) ; la conscience de la mort (et en conséquence soins apportés au cadavre) ; l'activité laborieuse.- Ce sont trois variantes d'un refus de la nature immédiate : différence de la jouissance sexuelle la plus facile (avec un partenaire faisant partie du groupe familial), instauration de rituels protégeant de la violence naturelle, transformation du milieu.- Toute culture - quelle que soit leur diversité - constitue ainsi une négation de l'ordre naturel. Manifeste ainsi l'humanité tout être témoignant de la présence en lui d'un héritage culturel et bénéficiant par là même d'une liberté fondamentale relativement à la nature.

• Explicitez les termes :  — reconnaître: identifier par le jugement, la mémoire, etc. Juger une réalité comme incluse dans une idée générale.  — humanité: les hommes en général ; le genre humain considéré dans son unité ; ensemble embrassant hommes et peuples et lié par les traits spirituels.  — chaque homme: tout être faisant partie de l'espèce animale la plus évoluée ; tout individu considéré à part.  

« [III.

Perspective métaphysique] - Il y a humanité là où s'affirment la production du sens et la possibilité de l'interrogation : l'existence se déroule dans ununivers à organiser, à normer (puisque la nature est sans normes).- De l'interrogation peuvent naître des solutions multiples (religions différentes, conceptions morales, propositionsphilosophiques) ; quelle que soit cette diversité, l'interrogation vise toujours un au-delà des faitsbruts.

Elle ouvre ainsi une perspective étymologiquement métaphysique (« au-delà de la nature »).- Tout homme, inscrit dans une culture, participe de cette dimension quel que soit l'aspect de son questionnement, iltémoigne d'une insatisfaction, d'un besoin de justifier le donné.

L'homme est ainsi « être des lointains » (Nietzsche),s'écartant inlassablement de l'acquis. [Conclusion] La difficulté vient de ce que les caractères fondamentaux de l'humanité ne peuvent être énumérés de façon définitive :l'humanité est ouverture vers, tension vers ce qui peut l'inviter à prolonger son parcours.

Chaque homme ne peutqu'incarner, à sa mesure, cette tension, en l'insérant, même au prix du malaise, dans sa quotidienneté. Introduction Il semble évident d'admettre que tous les hommes appartiennent à ce que l'on nomme l'humanité: ne suffit-il pas d'avoir un visage, des mains, un corps, de manifester des émotions, pour être aussitôt reconnu comme humain partout autre homme? Ne suffit-il pas que ces traits universellement humains soient constatés pour qu'immédiatementl'appartenance à l'unité du genre humain soit reconnue? Pourtant l'idée que tous les peuples du monde et tous lesindividus singuliers qui les composent forment une seule humanité n'a rien d'immédiat.

Elle est en effet fort tardive, etd'ailleurs jamais parfaitement assurée, comme l'histoire en est le témoin: en 1550 , la controverse de Valladolid a pour but de déterminer si les créatures emplumées découvertes aux Amériques sont des hommes; en 1944 , aux yeux de Doktor Pannwitz , le détenu Primo Levi n'est pas un homme apeuré ou misérable, pas même un homme intérieur, ce n'est pas un homme du tout, même si, en tant que chimiste, "ce quelque chose" peut encore renfermer "quelqueélément utilisable". On le voit, la reconnaissance de l'homme par l'homme est loin d'être aussi immédiate qu'il y paraissait: à quoi reconnaître l'humanité universelle dans des figures culturelles si diversifiées, dans des figures personnelles sisingulières? Existe-t-il une nature humaine universelle, donnée d'avance, qui puisse fournir de tels critères de l'humanité de reconnaissance, et lequel alors serait véritablement décisif, car fondateur de l'humanité même de l'homme? Ou bienfaut-il renoncer à l'idée que chaque homme serait un exemple particulier d'une essence universelle, pour faire del'humanité jusque dans les inaccomplissements et dérives inhumaines qui sont les risques inhérents à cette liberté? Etsi l'humanité n'est pas à constater, mais à faire, à quoi la reconnaître, au double sens d'identifier et de poser l'égalitéen dignité? I.

Pur reconnaître l'humanité universelle en chaque homme singulier, il faut reconnaître l'essence des hommes, puisl'identifier en chaque homme à certains indices objectivement repérables: quel critère essentiel de reconnaissanceapparaît à cet égard comme décisif? a.

Par essence l'homme est un être de culture:Lorsqu'on constate la présence de rites funéraires, de règles et d'interdits, de techniques, il s'agit autant d'indicesd'humanité pour une lecture anthropologique.

b.

Or c'est le langage qui est au fondement du système symbolique qu'est toute culture:Je reconnais donc que j'ai en face de moi un homme à son aptitude à parler, à manifester qu'il pense le sens de cequ'il dit.

c.

Mais en derrière analyse, la variété des langues et des cultures me signalent que la véritable essence de l'hommeest dans sa liberté à l'égard de ce qui est naturellement donné:Ainsi, l'acte moral est l'indique d'une liberté par rapport aux inclinations naturelles qui m'indique de façon décisivel'humanité de son auteur.

Mais si l'homme est bien un être de liberté, lui donner une essence a priori, n'est-ce pas précisément nier sa liberté et sa dimension morale? De plus, à définir l'homme par la perfection d'une essence universelle, ne risque-t-on pas d'exclure del'humanité certains hommes en lesquels cette essence semble bien inaccomplie?. »

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