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A quoi reconnaît-on l'humanité en chaque homme ?

Publié le 17/01/2022

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Qu'autrui existe semble être pour la pensée contemporaine une évidence. Pourtant, l'idée d'un isolement de la conscience a longtemps persisté. C 'est, sans doute, parce que l'esprit des philosophes était obsédé par le problème de la recherche de la vérité. D'où l'opposition entre, d'un côté, le sujet connaissant et, de l'autre, le monde à connaître. Dans cette confrontation, la présence d'un tiers, à l'exception de Dieu, était exclue. Le thème de l'altérité apparaît chez Kant dans ses considérations sur la moralité, mais surtout chez Hegel dans « La phénoménologie de l'esprit ». C'est dans cet ouvrage - où Hegel décrit le mouvement dialectique de la conscience, depuis la naïveté première de la « certitude sensible » jusqu'à l'universalité du « savoir absolu », ultime moment où la conscience prend conscience de sa liberté - que se trouve la fameuse dialectique du maître & de l'esclave. On peut y lire : « La conscience de soi est certaine de soi-même, seulement par la suppression de cet Autre qui se présente à elle comme vie indépendante ; elle est désir. »

Voici un sujet qui vous interroge sur l'humanité de l'homme, un intitulé qui tente de vous faire réfléchir sur la condition exceptionnelle de cet existant qui signifie bien plus que lui-même ; car l'homme donne à voir davantage que lui-même : il manifeste l'humanité, la transcendance et l'on peut reconnaître cette humanité et cette transcendance à divers signes, tant objectifs et extérieurs à l'homme que liés à sa constitution intrinsèque, à son « être-là« en tant que tel.

« 3) L'humanité est objet d'une espérance active.

Il s'agit moins ici d'identifier l'appartenance à une espècepar des indices tangibles, que de poser une autre conscience comme sujet libre et digne de respect : surquoi ce respect se fonde-t-il? a) L'humanité de chacun se reconnaît à l'effort d'humanisation qu'il déploie, à sa tension vers ce qu'il n'est pasencore :Ainsi, la moralité, la perfection d'un acte vraiment moral, uniquement inspiré par l'universalité de la loi morale, estdavantage un horizon qu'une réalité dont on serait contraint de constater l'existence pour affirmer l'humanité enchaque homme. b) En cet effort, on reconnaît l'humanité de l'homme à son désir d'être reconnu comme humain par l'autre homme :Comme l'a montré Hegel, la conscience de soi ne peut se satisfaire qu'en étant reconnue par une autre consciencede soi, fût-ce dans le conflit, dans la lutte à mort par lesquels chacun désire se faire reconnaître par l'autre commesupérieur à la simple vie biologique, qu'il risque ainsi : il faudrait voir jusque dans le conflit un désir dereconnaissance. La conscience de soi est certaine de soi-même, seulement par lasuppression de cet autre qui se présente à elle comme vieindépendante... Qu'autrui existe semble être pour la pensée contemporaine une évidence.Pourtant, l'idée d'un isolement de la conscience a longtemps persisté.

C ‘est,sans doute, parce que l'esprit des philosophes était obsédé par le problèmede la recherche de la vérité.

D'où l'opposition entre, d'un côté, le sujetconnaissant et, de l'autre, le monde à connaître.

Dans cette confrontation, laprésence d'un tiers, à l'exception de Dieu, était exclue.Le thème de l'altérité apparaît chez Kant dans ses considérations sur lamoralité, mais surtout chez Hegel dans « La phénoménologie de l'esprit ».C'est dans cet ouvrage – où Hegel décrit le mouvement dialectique de laconscience, depuis la naïveté première de la « certitude sensible » jusqu'àl'universalité du « savoir absolu », ultime moment où la conscience prendconscience de sa liberté – que se trouve la fameuse dialectique du maître &de l'esclave.

On peut y lire : « La conscience de soi est certaine de soi-même, seulement par la suppression de cet Autre qui se présente à ellecomme vie indépendante ; elle est désir.

» La conscience, dans son rapport immédiat avec elle-même, n'est que l'identitévide du Je = Je, une tautologie sans contenu.

Toute conscience rencontre autrui, l'Autre, une autre conscience de soi.

Il n'y a, en fait, de véritable conscience de soi que moyennant le retourà soi à partir de cet « être-autre ».

Autrement dit, la conscience de soi serait impossible dans un monde où autruin'existerait pas.Si la conscience est mouvement et retour à soi-même à partir de l'être autre, elle ne peut d'abord l'être que par lanégation de l'autre.

Autrement dit, la relation à autrui se présente d'emblée comme une affaire de conflit.

Le « moi »de l'enfant, par exemple, ne se forme-t-il pas en s'opposant au non-moi ? N'est-ce pas dans l'opposition à sesparents que l'enfant forge sa personnalité ? Toute conscience est désir de reconnaissance de soi et la satisfactionde ce désir ne peut advenir que moyennant la suppression de l'autre, en tant qu'être indépendant.Le premier mouvement du désir serait de détruire et de consommer l'objet.

mais, dans cette expérience, je découvreque mon désir est conditionné par cet objet et que je suis donc dépendant de cet objet que j'avais, pourtant nié : «Le désir et la certitude de soi atteinte dans la satisfaction du désir sont conditionnés par l'objet ; en effet lasatisfaction a lieu par la suppression de cet autre.

Pour que cette suppression soit, cet autre aussi doit être.

»Loin d'atteindre la satisfaction complète et définitive, je découvre que, la satisfaction obtenue, le désir renaît,marquant toujours davantage ma dépendance à l'égard de l'objet, de cet Autre que j'avais annihilé : « Laconscience de soi ne peut donc pas supprimer l'objet par son rapport négatif à lui ; par là elle le reproduit plutôtcomme elle reproduit le désir.

»Dans ce cercle infini et infernal du désir, c'est-à-dire de « ce retour alterné et monotone du désir et de sasatisfaction par laquelle le sujet retombe sans cesse en lui-même et sans supprimer la contradiction », la consciencedécouvre qu'elle ne peut se ressaisir que dans une autre conscience de soi.

La dialectique même du désir le conduità son propre dépassement : de la pure consommation de l'objet à l'intersubjectivité.

Le désir n'est plus seulementrapport égoïste de soi à soi, mais position de l'autre comme être indépendant et libre.

Je ne peux me reconnaîtreque si je reconnais l'autre et réciproquement : « L'opération est donc à double sens, non pas seulement en tantqu'elle est aussi bien une opération sur soi que sur l'autre, mais aussi en tant qu'elle est, dans son indivisibilité, aussibien l'opération de l'une des consciences de soi que de l'autre.

»Ce mouvement de la conscience de soi trouve une illustration dans la fameuse dialectique du Maître & de l'Esclave –dialectique qui peut se lire comme une reconstitution, sans caractère historique, du déroulement de l'histoire réelledes hommes.Le point de départ de cette dialectique, c'est que toute conscience est désir de reconnaissance, désir qui passed'abord par la négation de l'autre.

toute conscience poursuit la mort de l'autre, afin de se faire reconnaître et de sereconnaître elle-même au risque de sa propre vie, comme libre et indépendante de toute attache sensible : « C'estseulement par le risque de sa vie qu'on conserve la liberté, qu'on prouve que l'essence de la conscience de soi [...]. »

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