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A quoi sert de penser ?

Publié le 06/08/2005

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 Penser peut se définir comme faire usage de sa raison, de son entendement suivant des règles de logique afin de produire ou de construire un raisonnement correct fait d’idées et de concepts. Nous utiliser donc notre pensée afin de connaître que le but soi théorétique ou pratique. Mais la question ici porte plus directement sur le verbe « servir «. Servir c’est être utile à quelque chose ou à quelqu’un. Or si la pensée a une réelle valeur c’est bien qu’elle doit avoir un usage. Il s’agit donc de s’avoir à quoi et quelle est la valeur de ce « penser «. Mais le problème de lier pensée et utilité c’est de faire dépendre la pensée d’un but qui pourrait lui être extérieur ou bien conduire à critique de la pensée au non d’un certain sens de l’utilité. C’est donc à travers une approche définitionnelle que nous entendons rendre compte de la valeur du « penser «.

            En ce sens, si penser c’est développer une connaissance qui est en elle-même un plaisir et peut nous conduire au bonheur (1ère partie), on peut remettre en cause le rapport de la pensée et de l’utilité au risque de passer du service du penser à la servitude du penser (2nd partie). Or c’est justement contre la servitude et en vue de la liberté que se joue le penser (3ème partie).

 

« réelle, et nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection.Dira-t-on que c'est un malheur particulier à notre âge ? Non, messieurs ; les maux causés par notre vaine curiositésont aussi vieux que le monde.

» C'est donc bien le contraire qui se produit avec la culture de l'homme, elle lepervertit.

Or la culture est bien cette création de la pensée.

Et c'est bien ce que l'on peut voir chez Rousseau dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes .

En effet, pour lui l'homme doit rester naturel car il envisage la Nature comme le lieu où « il n'y a point de perversité originelle dans le cœur deshommes » comme il le dit dans les Rêveries du promeneur solitaire .

En ce sens l'homme pour être heureux ferait mieux de respecter sa naturalité, la pensée ne servant à rien et cela d'autant plus qu'elle est systématiquementmise en échec aussi par un scepticisme rigoureux.b) Mais effectivement, la question de la valeur de la pensée est ici ordonnée à son utilité.

Le jugement oul'interrogation que nous propose le sujet est bien d'une certaine manière de savoir si penser est utile et si oui à quoi.(Il ne s'agit pas ici de faire une critique de Rousseau au du scepticisme) Pourtant, si la vérité est utile ce n'est quepar ses effets, par les manières dont on s'en sert.

Ce que l'on veut dire c'est que la pensée en elle-même ne vautque pour elle-même : elle est une valeur intrinsèque en soi.

Dès lors elle n'a pas à être jugée suivant son rendementou son utilité.

Or penser nous même à la vérité et manifeste une progression de l'esprit et la question de son utilitén'est vraiment que secondaire.

Et c'est bien en ce sens que l'on peut comprendre le ton polémique de Bertrand Russell dans Problèmes de philosophie , dans le dernier chapitre de l'ouvrage, lorsqu'il dénonce notamment cet « esprit d'utilité » régnant et régentant tout.

Et cela d'autant plus que la philosophie si elle est une quête ou unerecherche de la vérité peut donc se comprendre la prémisse nécessaire à l'accès à la vérité ce qui pose le paradoxealors du jugement bien connu selon lequel la philosophie ne servirait à rien.

C'est bien parce que l'« esprit d'utilité »impatient qu'il ne peut comprendre alors la véritable valeur de la penser et de la philosophie.c) En effet Bertrand Russell dans Problèmes de philosophie nous dit bien : « Il sera profitable en conclusion, de considérer la valeur de la philosophie et les motifs qu'on peut avoir de l'étudier.

Il est d'autant plus nécessaire detraiter cette question que bien des hommes, sous l'influence de la science ou de la vie pratique, incline à penser quela philosophie n'est rien d'autre qu'un jeu frivole, l'art de couper les cheveux en quatre, bref un ensemble decontroverses sur des sujets où la connaissance est impossible.

» On devrait alors convenir que est penser inutile.Mais il poursuit : « cette vision résulte pour une part d'un fausse conception des buts de l'existence, et pour unepart d'une appréciation erronée des bienfaits que la philosophie est susceptible d'apporter.

Par l'intermédiaire desinventions techniques, la physique est utile à une foule de gens qui en ignorent tout ; si bien que ce n'est passeulement, ou surtout, pour l'effet qu'elle a sur le spécialiste, qu'il en faut recommander l'étude, mais bien en raisonde son action sur le genre humain.

Or ce genre d'utilité n'appartient pas à la philosophie.

Si son étude a quelquevaleur pour d'autres que le spécialiste, ce doit être indirectement, à travers les effets qu'elle peut avoir sur la vie decelui qui s'y consacre.

C'est dans cette influence qu'il faut d'abord chercher la valeur de la philosophie.

De plus,sous peine d'échouer dans cette tentative, il faut nous libérer des préjugés de ce qu'on nomme à tort ‘espritpratique'.

l'‘esprit pratique', au sens habituelle de cette expression, ne connaît que les besoins matériels del'humanité ; il sait que l'homme doit entretenir son corps, il a oublié que son esprit réclame aussi de la nourriture ».Or si d'une certaine manière plus positive, la pensée notamment à travers la philosophie a une valeur c'est biencomme nous le dit Russell dans le chapitre XV de Problème de philosophie parce que : « L'esprit qui s'est accoutumé à la liberté et à l'impartialité de la contemplation philosophique, conservera quelque chose de cetteliberté et de cette impartialité dans le monde de l'action et de l'émotion ; il verra dans ses désirs et dans ses butsles parties d'un tout, et les regardera avec détachement comme les fragments infinitésimaux d'un monde qui ne peutêtre affecté par les préoccupations d'un seul être humain.

L'impartialité qui, dans la contemplation, naît d'un désirdésintéressé de la vérité, procède de cette même qualité de l'esprit qui, à l'action, joint la justice, et qui, dans la vieaffective, apporte un amour universel destiné à tous et non pas seulement à ceux qui sont jugés utiles ou dignesd'admiration.

Ainsi, la contemplation philosophique exalte les objets de notre pensée, et elle ennoblit les objets denos actes et de notre affection ; elle fait de nous des citoyens de l'univers et non pas seulement des citoyens d'uneville forteresse en guerre avec le reste du monde.

C'est dans cette citoyenneté de l'univers que réside la véritableet constante liberté humaine et la libération d'une servitude faite d'espérances mesquines et de pauvres craintes.[…] Résumons notre discussion sur la valeur de la philosophie : la philosophie mérite d'être étudiée, non pour ytrouver des réponses précises aux questions qu'elle pose, puisque des réponses précises ne peuvent, en général,être connues comme conformes à la vérité, mais plutôt pour la valeur des questions elles-mêmes ; en effet cesquestions élargissent notre conception du possible, enrichissent notre imagination intellectuelle et diminuentl'assurance dogmatique qui ferme l'esprit à toute spéculation ; mais avant tout, grâce à la grandeur du monde quecontemple la philosophie, notre esprit est lui aussi revêtu de grandeur et devient capable de réaliser cette unionavec l'univers qui constitue le bien suprême.

[…] » Transition : Ainsi penser c'est se développer soi-même, se produire soi-même, il est dés lors possible de comprendre que penserest lié intrinsèquement à la liberté.

Mais en quel sens ? III – Penser : autonomie et liberté a) En effet, penser c'est être libre et le premier effet de cette liberté de la pensée est perceptible notamment àtravers la morale en tant que la morale promeut l'autonomie du sujet c'est-à-dire que le sujet se définit comme sapropre loi et n'est plus le jeu des passions.

Penser est un acte réflexif de la conscience qui nous permet donc denous reconnaître comme personne c'est-à-dire comme responsable comme on peut le voir dans Fondements de la Métaphysique des Mœurs de Kant .

La moralité a pour but l'autonomie de la volonté, c'est-à-dire la volonté gouvernée par la seule raison en dépit de l'attrait extérieur de l'intérêt, du plaisir ou de l'utile.

Le devoir idéal de la. »

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