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A quoi sert l'Art?

Publié le 20/05/2015

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Sujet : A QUOI SERT L'AIR ? Introduction : L'Art « L'art est un anti-destin » André Malraux. Le mot art vient du latin « ars » lui-même dérivé du mot grec « technê », qui signifie à la fois la technique (l'art de ...), la création artistique ou même dans son sens le plus poussé, la recherche du beau (l'art pour l'art ...). On notera d'ailleurs les liens étroits qui unissent le beau et l'art, lien visible quand on observe une oeuvre d'art, car on utilise son jugement du beau pour déterminer de la qualité de l'oeuvre. L'art, création de l'artisan, c'est-à-dire celui qui maîtrise l'art, ou de l'artiste, qui lui a le talent nécessaire, est une superposition ou même une substitution à la nature ; création humaine elle tend à transformer l'état de nature en état de culture. Le terme servir renvoi au nom serviteur ; quel est sa fonction ? Il est au service de, et par définition, est d'accomplir des tâches pour son maître : on peut de la sorte le comparer à un valet, ou un domestique. S'interroger sur « à quoi sert l'art ? », c'est donc se demander si l'art apporte quelque chose d'utile à son maître, si il vient c ombler ses désirs ; si il est d'une utilité quelconque dans la maison humaine, ou si il n'est pas vital à quelques postes qu'il soit. (Il s'agi t du « quoi » de l'énoncé). Il nous conviendra donc d'étudier « en quoi l'art est il utile ? » car de cette réponse découlera la solution à notre interrogation première. Nous étudierons donc dans un premier temps la critique de l'art, où on en vient à la considérer comme inutile, puis dans un s econd temps ce qui fait que l'art perdure dans le temps ; quel son ses apports à l'homme et à la société. L'Art ne Sert à Rienà rien ? Nous commencerons notre analyse par « l'inutilité » de l'art. Il s'agit de briser un tabou, car il est aujourd'hui clairement mal vu, au risque d'être traité de butor, de dire que « l'art ne sert à rien ». Pourtant c'est le point de vue de plusieurs philos ophes, et non des moindres : Platon et Marx jugent, à leur manières de la futilité de l'art pour l'homme et la société. Ainsi, Platon, dans « La République » dit : « L'art est bien éloigné du vrai, et c'est apparemment pour cette raison qu'il peut façonner toutes choses : pour chacune en effet, il n'atteint qu'une peti...

« L’ar L’Art permet de connaitre la réalité, ou de créer la nô tre perm et de connaîtr alit é, ou de créer la nôtre Néanmoins, tous les penseurs ne jugent pas l’art aussi sévèrement : certains le considèrent comme bénéfique à l’homme, d’autre comme une richesse pour la société. Ainsi, à l’inverse de Platon, Aristote considère l’art comme un élément positif : il est tout d’abord inhérent à l’homme, et tend à être un moyen d’apprentissage.

L’art est en quelque sorte le pourvoyeur d’un plaisir double : il est l’assouvissement de notre nature (qui tend à créer l’art pour transformer la nature en culture) et par sa représentat ion, tend à venir combler les manques dans le réel. « Imiter est en effet, dès leur enfance, une tendance naturelle aux hommes.

Ils se différencient des animaux en ce qu’ils sont des êtres fort enclin à imiter et qu’il commencent à apprendre à travers l’i mitation, comme la tendance commune à tous de prendre plaisir aux représentations ; la preuve en est dans les faits : nous prenons du plaisir à contempler les images les plus exactes des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité (…) leur contemp lation est apporte un enseignement et permet de se rendre compte de ce qu’est chaque choses. » L’art est donc naturel, et vient nous apporter par ce qu’il représente, une meilleure connaissance du monde. Hegel, dans « cours d’esthétique I », y verra le mo yen de « purifier » le quotidien, obstrué par la raison et le pratique ; l’art est en quelque sorte le moyen de revenir à la réalité première de l’idée, nue, sans tous les affres de la nécessité, comme une réalité plus haute. Il est la manifestation de l’e ssence, du concept, ce qui est, car l’artiste exprime par le biais de l’art, des émotions, des pensées : bien qu’étant une réalité matérielle (il y a une peinture réelle, ou n’importe quel support), l’œuvre transcende la simple réalité matérielle ; il s’ag it d’une pièce spirituelle car d’elle émane, non pas la simple répétition d’un quotidien monotone mais bien la une purificati on des idées de ce dernier. De manière plus proche du sujet (les personnes), Freud envisage l’art comme un défouloir humain, qui se rt d’exutoire, aussi bien à l’artiste qu’au spectateur. En effet, l’artiste (que Freud considère comme un névrosé !) a le moyen d’exprimer dans l’irréel ce qui le préoccupe dans le réel ; c’est un rejet, ou une affirmation « hors du monde » de la volonté d e l’artiste ainsi son sentiment peut se libérer, mas afin de ne pas « gêner » le réel, il se libère ailleurs, dans l’art. Freud dira ainsi : « Il sait d’abord donner à ses rêves éveillés une forme telle qu’ils perdent tout caractère personnel susceptible de rebuter le s étrangers, et deviennent une source de jouissance pour les autres. » Pour les autres en effet car le spectateur n’est pas en r este : la production artistique est pour lui comme une délivrance, car elle lui offre l’opportunité de s’évader du réel, afin de goûter aux rêves d’autrui et d’interpréter ses œuvres à sa manière ; il y a une transposition de notre réalité dans celle de l’ art qui permet cette évasion « dans » l’art. C’est ce qui fera dire à Nietzsche que « l’art est aussi nécessaire que le bouffon » : cette contre puissance du réel nous autorise l’affirmation de notre légèreté et de notre insouciance. Car si l’art « autoris e » ce basculement dans l’irréel, il en est également le moyen ; Bergson souligne avec brio, dans « le Rire » que l’art soulève le voile de l’utilité, celui qui nous retient dans le réel, pour nous permettre de vivre l’art : « Quel est l’objet de l’art ? S i la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous -mêmes, je crois bien que l’art serait inutile (…) Entre la nature et nous, que dis - je ? Entre nous et notr e propre conscience, un voile s’interpose, voile épais pour le commun des hommes, voile léger, presque transparent, pour l’artiste et le poète.

Quelle fée a tissé ce voile ? Fut -ce par malice ou par amitié ? L’art n’est sûrement qu’une vision plus directe de la réalité.

Mais cette pureté de perception implique une rupture avec la convention utile, un désintéressement inné et spécialement localisé du sens ou de la conscience, enfin une certaine immatérialité de vie, qui est ce qu’on a toujours appel é de l’idéalisme.

De sorte qu’on pourrait dire, sans jouer aucunement sur le sens des mots, que le réalisme est dans l’œuvre quand l’idéalisme est dans l’âme, et que c’est à force d’idéalité seulement qu’on reprend contact avec la réalité » L’art est donc pour l’ho mme le moyen de mieux percevoir son monde, de mieux l’appréhender ; mais aussi, selon Schopenhauer, de mieux le créer. Dans « Le monde est ma représentation », Schopenhauer en vient à considérer que nous vivons dans un monde réel crée par l’irréel, dans la mesure où nous vivons dans nos représentations, plus confortable que la réalité ; l’art au -delà d’aménager la nature pour la transformer en culture, vient ici altèrer notre rapport au monde car notre monde n’est plus le réel, avec sa v olonté propre, mais « notre représentation ».

Enfin l’art est un régulateur des peurs et désirs d’une société ; il vient canaliser cette dernière en fonction des normes et valeurs qu’elle s’est imposée. Ainsi, l’art tend à sublimer le « bon » le « bien » par de multiples all égories, en faisant passer une représentation positive, mais tend à sanctionner sévèrement ce qui sort du cadran, des normes sociétales.

On observera ainsi, dans les productions art istiques, des nombreuses catharsis, venant condamner le non suivi des norme s, l’attitude anti -morale établie par la société. Bourdieu affirme ainsi dans « Mais qui a créé les créateurs ? » que le travail de l’artiste s’inscrit toujours dans des circonstances, dans un contexte particulier qui de fait, explique la teneur de son tra vail, et le message sociétal qu’il contient.. »

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