Devoir de Philosophie

A-t-on le devoir d’aimer autrui ?

Publié le 19/09/2018

Extrait du document

— Analyse du sujet-

 

• Accorder toute son importance au « devoir », qui désigne une obligation contrariant l’inclination immédiate.

 

• S’il y a ainsi devoir, contre quelles tendances spontanées s’impose-t-il ?

 

• Attention au double sens possible d’autrui : individuel et collectif (sinon universel)

 

• À quoi peut aboutir cet amour d’autrui, si on l’admet comme un devoir ?

 

Plan

 

Introduction

 

I. - L’amour d’autrui n’est pas spontané

 

II. - Analyse du « devoir »

 

III. - Autrui et l’horizon de l’humanité Conclusion

CORRIGÉ

 

[Introduction]

 

Dans la vie quotidienne, la présence d’autrui peut susciter des réactions bien diverses ; autrui peut me gêner, m’énerver, m’apparaître comme un allié ou un concurrent... Racisme ou xénophobie sont suffisamment présents pour que l’on puisse affirmer que la présence de l’autre, ou des autres, ne suscite pas toujours, ou pas spontanément, des réactions positives, ou même d’indifférence. Sans doute de telles attitudes sont-elles condamnables, et bien souvent condamnées, mais, au-delà de cette réprobation morale diffuse, il s’agit de préciser si elles constituent des fautes authentiques, c’est-à-dire des transgressions d’un véritable devoir moral. Dans cette optique, il est évidemment capital de savoir si aimer autrui est bien, pour tout sujet humain, un devoir.

« [1 -L'amour d'autrui n'est pas spontané] L'actualité indique amplement que méfiance ou hostilité sont des réac­ tions fréquentes à la présence d'autrui.

Mon voisin me gêne lorsqu'il écoute sa musique trop fort ; dans l'autobus ou le métro, les autres peu­ vent ne signifier que des corps encombrants aux heures de grande fré­ quentation; un acheteur m'irrite lorsqu'il prétend passer avant son tour à la caisse ...

Sans doute peut-on attribuer ces réactions aux défauts de la vie en commun, ou de la vie sociale.

Mais il serait trop simple de justifier l'hos­ tilité, la jalousie ou la haine en affirmant qu'elles sont les produits de l'existence collective : rien ne garantit en effet qu'elles ne prennent pas source dans le sujet lui-même, trop heureux de pouvoir alors en rejeter la responsabilité sur le corps social.

Si l'on tente d'analyser radicalement ce que peut être la relation entre ma conscience et celle d'autrui, le modèle hégélien proposé dans le début de la dialectique du maître et de l'esclave enseigne qu'elle est nécessaire­ ment conflictuelle : dans l'autre, je perçois simultanément un reflet et un piège.

Si je me retrouve en lui, c'est aussi pour qu'il confirme que je dif­ fère de lui : la forme essentielle de ma liberté est à ce prix, et l'issue de cette exigence de reconnaissance -qui se manifeste dans l'autre en même temps qu'en moi- ne peut être que conflictuelle.

Quant aux relations qui existent entre groupes sociaux ou culturels dif­ férents, il n'est pas nécessaire d'être un historien très savant pour savoir qu'elles ont suscité une multitude de guerres, de tentatives d'annexion ou d'extermination, qui confirment très cruellement que l'amour d'autrui, que ce soit au niveau collectif ou au niveau individuel, est loin d'être spontané ou« naturel».

[Il -Analyse du devoir] Malgré les multiples démentis que lui inflige l'histoire réelle, la morale chrétienne enseigne qu'il «faut aimer autrui comme soi-même».

Or, l'une des raisons pour lesquelles Kant admire le christianisme, c'est précisément que sa morale préfigure à sa façon son interprétation de la moralité humaine par l'autonomie de la volonté et par la stricte obéis­ sance à la loi que la raison détermine seule.

Qu'est-ce en effet qu'un devoir? Comment se manifeste-t-il à nous? Quelle est son origine? Ce qui le distingue de la simple inclination, c'est d'abord qu'il formule une obligation absolue, un «impératif catégorique», c'est -à-dire non conditionné par la considération d'une fin.

Aussi le devoir est-il formulé par la loi : il est en conséquence immédiatement uni­ versel, puisque la loi l'est par définition.

Cette loi, selon Kant, n'a pas d'autre origine nécessaire que l'exercice de ma propre raison (qui se. »

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