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Affirmer que l'oeuvre d'art est inutile est-ce la dévaloriser ?

Publié le 15/03/2009

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Jusqu’au 18e, synonyme de "technique", l’art a englobé le domaine de l'activité humaine capable de production.  Ainsi pour Aristote l'art est le domaine de « la poiésis «, ou activité fabricatrice, qui, par l'emploi de règles, crée des œuvres extérieures. Originellement, donc, l'art ne se distingue nullement de l'artisanat. Il est avant tout action extérieure, transformation de la nature, et il s'oppose par là aux deux autres domaines d'activité humaine que sont « la praxis «, qui est également du domaine de l'agir, si ce n'est qu'elle connote la transformation de soi par soi ou ce qu'on appelle aujourd'hui l'action morale, ainsi qu'à « la théoria « ou vie contemplative, qui englobe la philosophie et la science.  Connoté ainsi péjorativement en tant que l'art est du côté du travail et non du côté du loisir philosophique de la Grèce antique, nous pouvons affirmer que l'art en vint pourtant peu à peu à s'émanciper de son côté artisanal et strictement productif, pour désigner une activité libre et si l'on veut noble, dans laquelle l'artiste met sa propre empreinte intérieure sur l'extérieur, et où il transmet dans son œuvre sa propre vision du monde, de l'homme, et même, souvent, des rapports de l'homme et du monde. Pourtant par cette évolution, pour certains l’œuvre d’art a perdu sa fonction.  C’est pourquoi aujourd’hui nous nous proposons de répondre à ce sujet Affirmer que l’œuvre d’art est inutile est-ce la dévalorisée ? A la vue de ce sujet bien d’autres questions surgissent en effet l’œuvre d’art a-t-elle une fonction ? L’art sert-il à quelque chose ? L’art est-il inutile ? En quoi est-il utile ? Tant de questions que nous nous efforcerons de répondre. Niveau : dissertation de philosophie niveau terminale.

« précédemment.Pour répondre à notre sujet nous verrons dans un premier temps la tradition qui veut que l'œuvre d'art soit utile,puis dans un deuxième temps nous nous tournerons vers les auteurs qui refusent que l'art puissent être une pratiqueou une technique, qui puissent servir les hommes et donc un soulagement des besoins humains.

Enfin dans undernier temps nous montrerons que percevoir ainsi l'œuvre d'art peu en effet la dévaloriser.

Avant de jouir de l'importance qu'elle connaît aujourd'hui, l'œuvre d'art, qu'elle soit littéraire, picturale ou encore musicale, a du lutter contre ses nombreux détracteurs.

Accusés d'hérésie, d'amoralité, de perversion, desadisme, les auteurs ont toujours du lui trouver une bonne raison d'exister et de tenir une place importante dans lasociété . C'est pourquoi nous allons montrer qu'au cours de notre histoire de nombreux artistes et auteurs ont considéré l'artcomme une pratique utileDe nombreux artistes et auteurs ont considéré l'art comme une pratique utile qui peut être avant tout mise auservice de l'artiste lui-même.

Un poème lyrique peut être envisagé comme un moyen de faire sortir de soi dessouffrances et des sentiments intimes, d'où l'image fréquemment employée de la lyre intérieure.

En s'aidant soi-même, l'artiste offre aux autres sa propre conception du monde, il fait vivre avec ses mots ou ses couleurs lesobjets qui l'entourent.

L'art d'un seul homme peut donc être utile à tous, laisser une trace de son existence permetde livrer à la société un témoignage.

Ecrire pour soi, c'est donc permettre dans une certaine mesure aux autreshommes de diversifier les points de vue sous lesquels ils appréhendent le monde.

Nous pouvons affirmer que la visiondu monde que nous livre un écrivain n'est pas simplement utile en ce qu'elle constitue un témoignage mais car cetémoignage peut parfois permettre à la société d'atteindre un niveau spirituel plus élevé.

Les poètes sontparticulièrement appréciés au XIXème siècle parce qu'ils mettent à la lumière de tous certains aspects secrets queseuls les artistes peuvent percevoir.

Les artistes rendent en effet visible à tous ce que leur génie leur permetd'appréhender dans un temple comme la Nature, qui « [laisse] parfois sortir de confuses paroles » que seul le poètepeut déchiffrer.

Dans cette perception d'une vocation utile de l'art, de nombreux auteurs se rejoignent pour affirmercomme Balzac que « la mission de l'art n'est pas de copier la Nature mais de l'exprimer ».

Cette conception de l'artest restée présente encore au XXème siècle et s'est propagée dans d'autres domaines que la littérature puisqueKlee affirme également que la peinture « ne reproduit pas l'invisible, elle le rend visible ».

De la même manière lespoètes qui sont au XXème siècle les chantres de la modernité permettent à tous leurs lecteurs de saisir lescrépitements de la vie moderne par le « boum-boum-boum » d'un train comme le Transsibérien, dans lequel voyageCendrars, ou à travers « la grâce d'une rue industrielle » revisitée par Apollinaire.

Nous pouvons donc affirmer que‘l'on assiste ici, qu'on peut parler d'une extension du domaine de l'utilité de l'art qui est avant tout avantageux pourun seul individu puis qui peut être mise au service d'une société tout entière.Pour résumer notre analyse nous pouvons affirmer que l'art permet de dévoiler les secrets du monde.

Toutefois, cen'est pas sa seule utilité.

Car l'art porte en lui, et l'écriture devient parfois une véritable source d'enseignement pourla société.En effet on observe qu'au cours de l'histoire les auteurs européens apparaissent comme le point de départ d'unepensée toute entière tournée vers l'utilité.

Grâce à ces derniers, avec des courants majeurs tel que les humanistes,c'est personnes que nous pouvons qualifier d'élite, on permit au monde d'accéder à la connaissance, qu'elle soitreligieuse, nous rappelons que la Bible est traduite en 1522 par Luther pour la première fois, ou scientifique, puisquel'on assiste à la multiplication d'ouvrage médicinaux.

Nous pouvons donc affirmer que dans cette idée que l'art écritest une source de connaissance.

En effet en reprenant notre exemple de l'église, lors de la traduction de la bible, lebut premier était avant tout de permettre au peuple de connaître les textes religieux dans toute leur pureté afinqu'ils puissent d'après leur libre arbitre juger de l'Eglise.

Comprendre son temps à travers sa réalité historiquesemblait être la clef de voûte de la valeur d'enseignement de l'œuvre d'art, ce qui explique la forte tendance dansl'écriture ou dans la peinture à retranscrire l'Histoire.

Donnons de nouveau un exemple l'œuvre de Pablo Picasso« Guernica » est elle aussi porteuse de connaissance, en ce qu'elle permet par la reproduction historique la pleinecompréhension de son temps.

Sartre pousse à son paroxysme l'idée que l'art n'a de raison d'être que grâce à l'utilitédont il est porteur en affirmant : « il n'y a d'art que pour et par autrui ».

Au fil des siècles, l'expansion de la culturegrâce au livre ne cesse de s'accroître, à tel point que les auteurs ne semblent plus écrire que dans le butd'enseigner aux lecteurs.

L'éducation est le cheval de bataille d'un auteur.

Rappelons que Georges Sand, prône« l'éducation du peuple comme moyen de faire régresser sa brutalité ».

De même Victor Hugo dans « les misérable »donne dans son œuvre divers moyen dont dispose la société pour éviter les crimes, les vols…par l'éducation Nouspouvons affirmer que le poète devient alors une sorte de guide pour toute la société, que les auteurs doiventpleinement assumer vis-à-vis du peuple, en faisant de leurs écrits des actes qui peuvent être avantageusement misau service des hommes par l'apport d'une somme de connaissance utiles..

Il semble dès lors naturel qu'un art versla culture et vers l'enseignement puisse être assimilable à la trilogie platonicienne qui définit l'art : vrai, bon et bien.Ce qui donne toute sa dimension utile à l'art.

De plus une dernière idée qui rend l'art utile outre se fessant levéhicule de la culture, il se fait porteur de moralité.

Nous nous appuierons sur l'écrivain Irlandais Wilde pour justifiernotre propos qui nous servirons d'ailleurs pour notre notre deuxième partie.En effet L'école du bon sens, sur laquelle Wilde ironise à plusieurs reprises dans Le portrait de Dorian Gray à traversles propos de Lord Henry, revendique cette dimension morale dont doit être porteur l'art en faisant de la littératurele véhicule idéal de la morale.

La morale prend donc d'assaut la littérature et par la critique sociale, les auteursvantent les vertus de la bonté.

Nous pouvons en conclure notre première partie que par ses œuvres l'artisteapparaît clairement comme un homme responsable de son temps et des idées qu'il véhicule.

Le livre est assimilé alorsà la connaissance, l'enseignement et la véritable vertu.

Nous avons donc vu que l'art étant utile à l'individu qui lecrée, l'art devient utile aussi à la société tout entière.

Source de connaissance, d'apprentissage, véhicule d'une. »

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