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Agir mal est-ce nier sa liberté ?

Publié le 12/08/2005

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Il écrit : « (...) Cette indifférence que je sens lorsque ne suis emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d'aucune raison, est le plus bas degré de la liberté, et fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance qu'une perfection dans la volonté. ». Le mal autant que l'erreur résulte d'un défaut de notre être, tandis que si j'agis conformément au bien et au vrai j'agis de façon entièrement libre.   L'action mauvaise comme résultat de notre liberté Si le mal était inné à l'homme comme l'incite à penser la doctrine du péché originel il serait aisé de conclure dés lors qu'il n'y a plus lieu de délibérer puisque nous serions condamné à agir mal. C'est donc que le mal ne fait partie du donné mais qu'il est une réalité advenue. Comme le dit Rousseau dans La profession du Vicaire savoyard, Livre 4 de L'Emile : « Homme ne cherche plus l'auteur du mal, cet auteur c'est toi-même. Il n'existe point d'autre mal que celui que tu fais, ou ce que tu souffres et l'un et l'autre te viens de toi » L'homme aurait tiré son mal de son innocence originelle, où solitaire et indépendant il ne connaît ni la morale ni la raison, par sa seule perfectibilité. Il écrit à propos de la perfectibilité au cours du Discours sur l'origine et le fondement des inégalités : « (...) faculté qui, à l'aide des circonstances développe successivement  toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu, au lieu que l'animal est, au bout de quelques mois, ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce, au bout de mille ans ce qu'elle était la première année de ces mille ans.(...) cette faculté distinctive, et presque illimitée, est la source de tous les malheurs de l'homme ; que c'est elle qui le tire, à force de temps, de cette condition originaire, dans laquelle il coulerait des jours tranquilles et innocents, que c'est elle, qui faisant éclore avec les siècles ses lumières et ses vertus, le rend à la longue le tyran de lui-même, et de la Nature(...). ».

 D’une façon générale est libre en matière d’action  le sujet qui, dans une situation donnée, peut agir ou agit conformément à son jugement sur ce qu’il est bon de faire. Le mal en matière d’action désigne tout ce qui est objet de désapprobation et ce contre quoi l’homme doit lutter (le pêché, la faute, la cruauté, la violence). Or qui ne pourrait reprendre à son compte ces paroles d’Ovide : « Je vois le bien et je l’approuves, mais je fais le mal « ? Faut-il voir dans ce paradoxe que l’action mauvaise résulte d’une libre détermination, ou au contraire d’une volonté faible voire ignorante qui n’a pas su saisir où se situait son vrai bien ? Le mal est –il la conséquence de la liberté humaine ou bien le signe que notre condition est soumise à des inclinations qui nous fait perdre la maîtrise de nous-mêmes ?

« La loi morale comme expérience insigne de notre libertéKant en conceptualisant la thèse du mal radical tente de rendre justice àdeux exigences : la liberté humaine et celle du refus du mauvais principeprimordial.

Selon Kant l'homme a une disposition innée à la loi morale mais ilest aussi naturellement incliné aux mobiles que secrète sa nature sensible.

Lemal pour Kant n'est donc pas absolu mais radical, il est radical en tant qu'ilcorrompt le fondement de toutes les maximes.

Il consiste : « Par un acte horsdu temps le libre arbitre renverse la sensibilité et la raison et subordonne lemobile moral aux mobiles sensibles.

», La religion dans les limites de la simple raison. Tandis que pour Kant on ne serait être libre que lorsque l'on respecte la loi morale, et non lorsque l'on suit nos penchants sensibles ou tout ce quiest fruit de nos tendances pathologiques.

La véritable liberté morale estl'autonomie c'est-à-dire propriété que l'homme a d'être sa propre loi, ce quisuppose une indépendance à l'égard des pulsions, des désirs.

Celui qui ignoreson devoir et agit mal est en somme celui qui est soumis à ses penchantssensibles.

Car à la différence des choses et des êtres qui sont pris dans unechaîne causale, l'homme peut agir, et même agir de manière inconditionnéelorsqu'il écoute la voix de la conscience et se laisse déterminer par elle.

Kantexplique ainsi au cours du 5 ème paragraphe de La critique de la raison pratique que la volonté est libre lorsque la pure forme législatrice de la maxime peut seul servir de loi : « Ainsi liberté et loi pratique inconditionnée se renvoient réciproquement l'une à l'autre ».

Nous ne pouvons ni prendre immédiatement conscience de la liberté ni laconclure de l'expérience, puisque celle-ci ne nous fait jamais connaître que la loi des phénomènes donc lemécanisme de la nature.

C'est la moralité qui nous fait découvrir le concept de liberté, qui nous l'impose.

Celui dontla volonté est morale juge « qu'il peut quelque chose parce qu'il a conscience qu'il le doit, et il reconnaît en lui laliberté qu'autrement sans la loi morale lui serait inconnue.

», Critique de la raison pratique .

La loi morale est l'expérience insigne de la liberté.

Cette expérience n'a rien d'empirique puisqu'elle s'annonce comme un fait de laraison.

C'est en effet la raison qui se donne à elle-même sa propre loi.

On n'est donc jamais aussi libre que lorsquel'on obéit au commandement de la loi morale.

Conclusion-Nous avons vu en premier lieu que la mauvaise action est le signe davantage d'une imperfection et d'un défaut deconnaissance.

En agissant mal je fais davantage signe d'un manque de liberté que d'une pleine autonomie.-Mais réduire l'action mauvaise à un défaut de connaissance c'est ignorer que l'on peut faire le mal de façondélibérée.

Le mal résulte dés lors et même est le risque de la liberté si l'on conçoit le libre arbitre comme une facultéindéterminée.

Autant dire que parce que l'homme est libre il est autant capable du bien que du mal.-Seulement faire le mal s'est ignorer sa liberté car c'est agir en fonction non de la raison, seule capable de donner àl'homme la possibilité de se donner sa propre loi, mais de mobiles pathologiques qui frustrent notre libre arbitre.

Laliberté s'exprime par la loi morale qui se révèle à nous comme un « fait de la raison ».

Accomplir une action mauvaiserevient à obéir au déterminisme de ses inclinations et c'est là que réside le véritable asservissement.. »

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