Ai-je besoin des autres pour savoir qui je suis ?
Publié le 26/03/2004
Extrait du document
«
enseignantes et enfin, mes amis.
Parfois, le témoignage d'autrui est parfois trompeur mais parfois aussi révélateurdes illusions que je peux me faire sur moi-même.
Mais comment peut-il prétendre qu'il me connaît mieux que moi-même ? Je ne suis pas nécessairement le mieux placé pour me connaître.
La connaissance de soi serait indirecte :autrui, s'il est \"proche\", me voit et me connaît mieux que je ne puis me voir et me connaître.
Autrui est le «médiateur entre moi et moi même « (Sartre)
C'est la formule textuelle par laquelle Sartre, dans L'Être et le Néant (3epartie, ch.
I, I), pose que la présence d'autrui est essentielle à la prise deconscience de soi.
Il en fait la démonstration par l'analyse de la honte.
J'aihonte de moi tel que j'apparais à autrui, par exemple si je suis surpris à faireun geste maladroit ou vulgaire.
La honte dans sa structure première est hontedevant quelqu'un.
Elle est immédiate, non réflexive.
La honte est un frissonimmédiat qui me parcourt de la tête aux pieds sans préparation discursive.L'apparition d'autrui déclenche aussitôt en moi un jugement sur moi-mêmecomme objet, car c'est comme objet que j'apparais à autrui.
La honte est, parnature, reconnaissance.
Je reconnais que je suis comme autrui me voit.
Lahonte est honte de soi devant autrui; ces deux structures sont inséparables.Ainsi j'ai besoin d'autrui pour saisir à plein toutes les structures de mon être.Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi et que je ne suispas.
La présence d'autrui explicite le «Je suis je» et le médiateur, c'est-à-direl'intermédiaire actif, l'autre conscience qui s'oppose à ma conscience, c'estl'autre.
Le fait premier est la pluralité des consciences, qui se réalise sous laforme d'une double et réciproque relation d'exclusion : je ne suis pas autrui etautrui n'est pas moi.
C'est par le fait même d'être moi que j'exclus l'autrecomme l'autre est ce qui m'exclut en étant soi.Avec la honte nous sommes en présence d'un de ces exemples-types, qui,comme nous l'avons dit, font preuve.
La même analyse pourrait être faite,comme Sartre lui-même le suggère, sur la fierté ou l'orgueil, et ce serait unbon exercice pour le lecteur de la tenter.
Sur cette médiation entre moi et moi par l'autre, Sartre se reconnaîttributaire de Hegel, qui a montré, dans la Phénoménologie de l'Esprit, que la lutte pour la reconnaissance doit avoirpour aboutissement cette certitude : je suis un être pour soi qui n'est pour soi que par un autre.
L'intérêt de laformule de Sartre, c'est qu'elle pose le problème d'autrui en deçà, en quelque sorte, de la question de laconnaissance de soi et qu'elle en apparaît comme le fondement.
Conclusion
Je peux donc tout d'abord dire qu'il n'y a pas meilleure place que moi dans la connaissance de moi-même quandcette connaissance s'applique à moi-même.
Je dois trouver un juste milieu être ni trop prés ni trop loin de moi-mêmepour avoir une bonne connaissance de moi.Il y a d'autres places possibles pour accéder à la connaissance de moi-même : autrui.
Ces derniers doivent aussitrouver la meilleure distance pour me connaître le mieux possible.
Donc, je suis le mieux placé pour savoir qui jesuis..
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