Analyse de l'oeuvre de Platon
Publié le 02/10/2013
Extrait du document

Le Philèbe résout une question morale. Dans une optique
analogue, le Théétète pose un problème concernant la théorie
de la connaissance. Sans doute les dialogues dits socratiques
avaient-ils déjà soulevé des interrogations de cet ordre;
sans doute n'étaient-ils guère plus «concluants « que ne l'est
le Théétète. Ici, cependant, s'introduit un aspect nouveau,
l'aspect proprement dialectique. Ceux-ci se contentaient
de prendre l'opinion au piège de ses contradictions; armé
de l'instrument logique maintenant élaboré, ce dialogue-ci
réfute les thèses des théoriciens qui avaient réfléchi sur
cette question. Y est reprise, en particulier, la critique
que développait déjà le Protagoras contre la conception
selon laquelle « l'homme est la mesure de toutes choses «;
mais, cette fois, elle est rapportée à son fondement qui est,
selon Platon, la notion héraclitéenne de la mobilité univer·
selle : s'il faut admettre, en effet, que c'est à l'homme tel
qu'il est dans sa réalité empirique qu'il est laissé de juger
de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, de ce qui est vrai
et de ce qui est faux; c'est que l'être tout entier est emporté
dans le flux incessant du devenir et que chaque énoncé,
vrai à cet instant pour celui-ci, ne l'est point pour un autre...

«
la conjoncture historique y est déterminante.
Les détacher
de ce contexte, étroitement concret, en faire une des pre
mières manifestations de l'esprit éternel, c'est se condamner
à ne rien comprendre à leur originalité et à cette forme qui
leur a permis de traverser l'histoire.
Platon est un Athénien
du ive siècle, déçu par sa Cité.
Or c'est précisément cette
déception et le projet théorique qu'elle suscite qui sont à
l'origine de
la durabilité du platonisme.
Comment est-ce
possible?
Comment concevoir qu'une œuvre aussi fortement
marquée par les circonstances puisse nous être à ce point
présente? Pourquoi le Grec classique Platon pose-t-il,
encore
et déjà, des problèmes qui sont les nôtres? En rappe
lant les thèmes fondamentaux de la pensée platonicienne,
en montrant comment ils s'articulent, c'est, précisément,
à ces interrogations que nous allons tenter de répondre.
Pourquoi sommes-nous, que nous le voulions ou non, que
cela nous irrite ou nous réjouisse, encore aujourd'hui dis
ciples de
Platon? En quoi le sommes-nous? Comment se
peut-il faire que cet écrivain qui parlait il y a vingt-quatre
siècles, parle déjà de nous, et si bien?
I.
PLATON CONTEMPORAIN
Le problème politique
Lorsque meurt Platon, la Cité est exsangue.
En 338, dans
la plaine de Chéronée, l'armée de Philippe de Macédoine
écrasera les
troupes grecques qu'un dernier sursaut d'éner
gie a coalisées.
C'en est fini désormais de cette forme poli
tique qui a joué un tel rôle, depuis, dans l'imaginaire des
hommes en quête de l'Etat parfait.
Philippe, suzerain des
Grecs, assurera,
par la force, cette unité et cette paix inté
rieures auxquelles aspiraient les fils d'Hellen depuis la fin
des guerres Médiques, au moins.
La Cité désormais s'assou
pit au soleil, dans le bruissement des bavardages munici
paux; elle ne s'éveillera qu'au fracas des Empires.
Et,.
»
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