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Analyse de texte Gaston Bachelard "Formation de l'esprit scientifique"

Publié le 13/10/2014

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GASTON BACHELARD, LA FORMATION DE L'ESPRIT SCIENTIFIQUE Le texte à expliquer est intitulé « La formation de l'esprit scientifique » et a été rédigé par Gaston Bachelard. D'un point de vue sémantique, « formation » peut désigner tant l'action de former que l'action de donner à quelqu'un les connaissances nécessaires à l'exercice d'une activité. Ainsi, il s'agit d'un regroupement de connaissances pas forcément acquises. La formation résulte donc d'une ignorance découverte qui aboutit à un intérêt porté pour un domaine quelconque. L' « esprit » peut être présenté comme étant une partie incorporelle de l'être humain, différent de par nature avec la matière, corporelle. Il peut aussi être caractérisé par la disposition particulière d'un être de s'intéresser à quelque chose. Quand à lui, « scientifique » est déterminé par tout ce qui est relatif à la science. Ainsi tout l'enjeu du texte repose sur la conceptualisation de la science. La « science » détermine t-elle ensemble cohérent de connaissances dont la validité a été démontré par des méthodes expérimentales ou correspond t-elle à une connaissance approfondie d'un domaine quelconque ? A ce problème posé, le philosophe soutient la thèse selon laquelle la science doit être démontrée expérimentalement. Toutefois, une fois soulevé, ce problème nous amène à nous demander comment former notre esprit de manière scientifique en relation avec l'opinion. Afin d'éclaircir cette difficulté, nous étudierons le texte en le distinguant en 2 moments qui nous permettront d'analyser les relations entre l'opinion et l'élaboration d'un raisonnement scientifique (lignes 1 à 8), puis d'étudier la construction du raisonnement scientifique (lignes 8 à 14). Dans ce premier moment, qui parcourt le texte du début jusqu'à « une connaissance vulgaire provisoire. », le philosophe critique l'opinion et insinue qu'elle ne peut en aucun cas être confondue avec la science. En effet, il soutient que l'opinion est contraire à toute forme de raisonnement scientifique : « la science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à toute forme de raisonnement scientifique ». A travers le terme « achèvement », qui signifie l'acte de terminer une action, on retrouve la th...
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« Par ailleurs, l’opinion est superficielle alors que la science est complète.

En effet, « l’opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances » nous renseigne sur le fait que l’opinion traduit des besoins d’informations en connaissances jugées véridiques puisque sa cause est un besoin de comprendre.

Ainsi, la première information prononcée sera considérée comme irréfutable alors qu’elle ne se base sur aucune démonstration.

C’est ce procédé qui est caractérisé par « elle pense mal ; elle ne pense pas ».

En effet, le terme « penser » signifie comprendre, déduire.

« En désignant les objets par leur utilité, elle s’interdit de les connaître » est une illustration du mécanisme d’opinion.

En effet, lorsque l’on a un objet en face de soi, l’opinion se limite à sa simple utilité puisqu’elle répond au besoin qui a causé son acquisition, imitant ainsi l’approbation de la première pensée infondée face au besoin de compréhension.

En revanche, dans la même situation vis à vis d’un objet, le raisonnement scientifique va chercher à comprendre ses mécanismes, sa réalisation, toutes les étapes qui ont précédé sa fabrication.

Lorsque le philosophe affirme que « On ne peut rien fonder sur l’opinion : il faut d’abord la détruire.

Elle est le premier obstacle à surmonter.

», il considère que l’on ne peut fonder un raisonnement sur une information infondée car elle retard l’esprit scientifique en formation.

De plus, « obstacle » désigne ce qui empêche ou retarde une progression.

Par ailleurs, « surmonter » va de paire avec « obstacle » puisqu’il signifie vaincre ce qui constitue un obstacle.

Cela nous renseigne sur le point de vue du philosophe quant à la relation entre opinion et esprit scientifique.

Cependant, Aristote et Descartes ne partagent pas le même point de vue.

En effet, dans Éthique à Nicomaque , Aristote soutient la thèse par laquelle l’opinion est vue comme le seul mode de connaissance possible lorsque le probable n’est pas objet de certitude.

Par conséquent, il considère l’opinion comme une alternative à l’ignorance, à l’incertain.

De plus, dans De la démocratie en Amérique , Tocqueville nous fait part du fait que l’opinion commune est indispensable dans une société, de telles sortes à ce que les citoyens soient rassemblés par quelques idées et puissent coexister.

Cependant, il ajoute que l’opinion réduit l’esprit de l’homme à l’esclavage mais qu’elle est indispensable puisqu’un homme ne peut avoir d’avis sur tout, de par les limites temporelles de son existence.

Ainsi il vaut mieux accepter beaucoup de croyances et se concentrer sur un petit nombre réservé à un examen approfondi.

Enfin, l’auteur achève le sort de l’opinion en indiquant qu’il ne « suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire ».

Le terme « rectifier » qui signifie rendre quelque chose exact en le corrigeant nous renseigne sur le fait que, d’après le philosophe, même lorsque l’opinion est vraie, elle a tord, elle est fausse.

Par ailleurs, il ajoute que même le caractère provisoire de l’opinion en attente de confirmation est infondé, ce qui va à l’encontre de la pensée de Descartes.

En effet, dans le Discours de la méthode , Descartes nous fait part de sa manière de penser quand il pense.

En effet, il confesse que lorsqu’il entame un raisonnement et s’apprête à changer de point de vue sur une question, il préfère garder l’opinion des plus sages qui l’entourent afin de ne pas demeurer irrésolu dans ses actions tandis qu’il est irrésolu dans sa pensée.

Cette méthode permet, d’après lui de perfectionner de plus en plus ses jugements sans les rendre pires.

Cependant, il reste dans la démarche scientifique dans la mesure où une fois qu’il a déterminé une nouvelle vérité, il cesse de considérer valide celle qui l’a précédée.. »

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