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Analyse du discours de Diotime dans le Banquet de Platon

Publié le 02/10/2013

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discours

Un terme important prend place dans l'énumération des qualités propres à l'amour: ce dernier, nous dit Platon, est« amateur de science« (c'està- dire ici de savoir) et « passe sa vie à philosopher «. Cette dernière qualité, même si elle semble noyée dans une énumération assez longue de qualités diverses (« habile sorcier «, « sophiste «, « chasseur «) a une place toute particulière. Elle ne figure pas sur le même plan que les qualités d'ingéniosité, même si elle participe du même dynamisme, du même désir. Pourquoi Éros est-il philosophe ? Rappelons que Éros est animé par la conscience du manque, et que, s'il est chasseur de beauté, il est aussi chasseur de vérité. L'objet d'amour, recherché avec toujours plus d'ingéniosité, est aussi un moyen d'acquérir la science du Bien et du Vrai. La tension du désir est toujours une tension vers « ce qui est beau et bon «, et en fin de compte vers la vérité qui apparaît comme le bien absolu. Comme un habile chasseur, l'amour sait trouver les passages qui mènent à la beauté : le désir du Beau apparaît dès lors comme une médiation pour accéder au Bien. En effet, on ne semble pas pouvoir être à l'affût de ce qui est beau sans être en même temps à l'affût de ce qui est bon. Dans son essence, le désir est donc toujours une recherche du Vrai. C'est pour cette raison que l'amour est philosophe.

discours

« sophie de !'Antiquité rétablit un ordre, intellectuellement satisfaisant pour ceux qui l'élaborent.

Au début, il y a la religion, le mythe, la poésie : d'Homère à Pindare (et, par déviation, jusqu'aux auteurs classiques de la tragédie); vient une transition : les « présocratiques »; dans cette grande «poche », on loge les «physiciens », Thalès, par exem· pie, les atomistes, les médecins, les historiens, Héraclite, Parménide, Anaxagore, Empédocle, les sophistes; surgit Socrate : tout change, mais d'une manière qui n'est pas encore radicale.

Avec Platon, avec la fondation de l'Aca· démie, en 387, s'institue enfin l'ordre de la rationalité; précaire, maladroit, cet ordre qui sera sujet à de multiples modifications, a déjà déterminé ses principes.

A la pen· sée obéissant à lexigence légendaire, se substitue une nouvelle logique réglant, grâce à une stricte discipline du discours, la question au droit à la parole vraie, c'est· à-dire efficace.

Une telle lecture est bonne.

Il est incontestable que la conception grecque de l'homme et du monde s'est progres­ sivement « sécularisée » ou « lalcisée » et que l'univers des dieux s'est effacé peu à peu devant les actions des hommes.

Alors qu'aux siècles qu'il est convenu d'appeler homériques, le récit s'organise autour des personnages divins, les per­ sonnages humains étant réduits eux-mêmes à des essences dans le statut de la quasi-dépendance, à l'époque classique - au ve siècle -, l'homme, comme citoyen-guerrier, qui parle et qui se bat, apparaît comme partie prenante de son destin.

A cette époque, des genres culturels changent de sens et de style : la tragédie, de fondamentalement reli­ gieuse, devient cérémonie civique; la comédie passe du jeu bouffon à la critique politique; d'autres se renforcent, comme l'histoire-géographie : aux descriptions légendaires et aux généalogies mythiques font place des paysages et des mœurs précisément analysés et décrits, des séquences évé­ nementielles rapportées scrupuleusement; d'autres naissent, comme une médecine qui, désormais, fait appel plus à la recherche des causes de la maladie qu'aux ressources ambi­ guës de la divination; comme lac physique», qui en vient,. »

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