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ANALYSE DU « TRAITE DE LA CONNAISSANCE DE DIEU ET DE SOI-MEME » de BOSSUET. ?

Publié le 24/05/2009

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dieu

Cet ouvrage, composé pour l'éducation du dauphin, ne fut publié qu'après la mort de Bossuet. Celui-ci l'avait confié à Fénelon pour l'éducation du duc de Bourgogne. Il partit en 1722, sous le titre Introduction à la philosophie, que Bossuet lui avait donné dans sa lettre au pape.

Dans cette même lettre, Bossuet expose et justifie sa méthode : « La philosophie consiste principalement à rappeler l'esprit à soi-même, pour le rappeler ensuite, comme par degrés, jusqu'à Dieu. Pour devenir parlait philosophe, l'homme n'a pas besoin d'étudier autre chose que lui-même, et, sans feuilleter tant de livres, sans faire tant de pénibles recueils de ce qu'ont dit les philosophes, ni aller chercher bien loin les expériences, en remarquant seulement ce qu'il trouve en lui, il reconnaît par là l'auteur de son être. «

« La sagesse, dit-il au début de son livre, consiste à connaître Dieu et à se connaître soi-même. La connaissance de nous-mêmes nous doit élever à la connaissance de Dieu. «

Pour bien connaître l'homme, il faut savoir qu'il est composé de deux parties, qui sont l'âme et le corps. Bossuet étudiera ces deux parties séparément, puis leur union, de là il s'élèvera à la connaissance de Dieu, et terminera son ouvrage en traitant de la différence qui existe entre l'homme et l'animal.

Il y a donc cinq parties dans le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même.

dieu

« laquelle elles soient contenues et qui les connaisse de toute éternité, une intelligence éternelle et infinie parconséquent.La troisième preuve est tirée de l'imperfection de notre intelligence.

Notre intelligence se reconnaît imparfaite etsujette à l'erreur.

Or, l'imparfait suppose le parfait dont il est la négation.

Notre sagesse imparfaite suppose doncune sagesse parfaite qui ne se trompe jamais, n'ignore rien et ne doute de rien, qui soit Dieu même.

Après s'êtreainsi élevé de la connaissance de l'âme à la connaissance de Dieu, Bossuet démontre que la connaissance de Dieujette une nouvelle lumière sur la nature de l'homme.

En se comparant à Dieu, l'âme voit qu'elle est créée à sonimage, connaissant la vérité et aimant le bien; cette image s'embellit et se perfectionne par la connaissance de lavérité et par la pratique de la vertu.D'où vient cependant que l'âme est si souvent l'esclave du corps? « Ma religion m'apprend, dit Bossuet, et ma raisonme confirme que cet état malheureux ne peut être qu'une peine envoyée à l'homme, pour la punition de quelquepéché et de quelque désobéissance.

» LIVRE V.

Différence entre l'homme et la bête. — Plusieurs philosophes ont attribué aux animaux une intelligence semblable à la nôtre.

Les raisons qu'ils donnent se ramènent à deux :1° Les animaux font toute chose convenablement.

Cela ne prouve pas qu'ils aient la raison, mais qu'il y a une raisonqui leur a donné l'instinct.

D'ailleurs, ils n'ont point les connaissances et les facultés de l'homme; ils ne connaissentpas le beau, ils n'inventent et ne perfectionnent rien ;2° Les animaux paraissent avoir notre organisation.

Il ne s'ensuit pas qu'ils aient une âme raisonnable, car notreintelligence n'est pas attachée à tel ou tel organe.

D'ailleurs, l'organisation de l'animal diffère de celle de l'homme :l'animal n'a pas la faculté d'articuler des sons; son cerveau n'a pas la délicatesse de celui de l'homme.Selon saint Thomas, dont Bossuet semble adopter l'opinion, les animaux ont une âme d'un ordre inférieur à la nôtre;cette âme est capable des opérations sensitives, elle est immatérielle, mais non spirituelle.

Descartes n'a vu dansl'animal qu'une machine, Bossuet expose son opinion, sans vouloir l'approuver.Comme conclusion de ce magnifique traité, Bossuet nous rappelle que c'est vers la vie future que doivent tendre nosdésirs et nos espérances.« Vivons dans cette attente, dit-il; passons dans le monde sans nous y attacher.

Ne regardons pas ce qui se voit,mais ce qui ne se voit pas; parce que, comme dit l'apôtre, ce qui se voit est passager, et ce qui ne se voit pas duretoujours.

» APPRÉCIATION L'ouvrage de Bossuet est un livre d'éducation, c'est pour cela qu'il ne résout pas ou qu'il laisse dans l'ombre bonnombre de questions philosophiques.

Mais, par son ordre, sa clarté, son élévation, ce n'en est pas moins l'un desplus beaux monuments philosophiques du dix-septième siècle.Par l'étude parallèle qu'il fait du corps et de l'âme et par sa comparaison de l'homme avec l'animal, Bossuet a ouvertles voies à la philosophie de nos jours, en mettant en honneur les études physiologiques et en créant la psychologiecomparée.Cependant la philosophie de Bossuet prête bien à la critique.

Nous nous contenterons de signaler :1° Sa division des opérations de l'âme.

En distinguant les opérations sensibles et les opérations intellectuelles, il a letort de confondre la volonté avec l'entendement; de même il ne distingue pas assez de l'entendement (facultésupérieure qui fournit les essences des choses), les opérations secondaires de l'intelligence, comme il ne distinguepas assez de la sensibilité certaines opérations qui se rapportent à l'intelligence, telles que l'imagination, laperception.2° Sa théorie de l'erreur, théorie plutôt incomplète que fausse qu'il avait empruntée à Descartes.

« Jamais l'hommene se tromperait, dit-il, s'il ne voulait des choses qui font qu'il se trompe...

L'entendement, purgé de ces vices etvraiment attentif à son objet, ne se trompera jamais.

»3° Son hésitation sur l'automatisme des animaux; il n'ose pas rejeter cette théorie cartésienne, il se contente d'endire « qu'elle entre peu dans l'esprit des hommes ».Le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même avait surtout pour but d'établir les grandes vérités del'existence de Dieu, de la spiritualité et de l'immortalité de l'âme; c'est par cette démonstration surtout qu'il s'imposeà l'admiration de la postérité.. »

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