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ANALYSE PHILOSOPHIQUE DE LA NOTION DE LIBERTÉ

Publié le 23/04/2013

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ANALYSE PHILOSOPHIQUE DE LA NOTION DE LIBERTÉ Séance du 17/10/06 : LA LIBERTE EXTERIEURE Qu'est-ce que la liberté ? Cette question - question philosophique par excellence - semble néanmoins mal posée car la liberté se dit en de multiples sens dont certains paraissent incompatibles. Comment concilier la spontanéité et la maîtrise de soi ? L'autonomie et l'absence de contraintes ? Comment interpréter cette multiplicité des définitions ? La liberté est-elle indéfinissable ? Partons de la définition la plus commune :  être libre c'est pouvoir faire tout ce que l'on désire. Au premier abord, la liberté se situe au niveau de l'action et se définit comme liberté de mouvement et pouvoir faire. Notre liberté augmenterait avec notre capacité à agir et à satisfaire nos désirs. Cependant une telle liberté n'est pas réalisable puisque notre action rencontre inévitablement des obstacles. D'autre part, elle ne serait pas non plus souhaitable ni pour soi-même ni pour les autres comme le montre Platon, philosophe grec du IV siècle av J.C dans le Gorgias. Le tyran qui gouverne au gré de ses désirs et par la violence, ce « loup à figure humaine «, est le mal politique absolu car il détruit le domaine public de la polis, confine les individus dans l'espace privé du foyer et les prive d'une dimension humaine essentielle, celle de l'action politique où l'homme se révèle dans sa dimension métaphysique comme libre et raisonnable. Il paraît alors plus judicieux de définir la liberté extérieure par l'indépendance entendue comme indépendance à l'égard d'autrui, indépendance qui, en société, se conquiert par les lois. Nous parvenons à une définition de la liberté extérieure très éloignée de la première version : être libre, ce n'est pas pouvoir faire tout ce que l'on désire, c'est pouvoir faire tout ce que les lois permettent. Nous venons de voir que l'obéissance et la liberté ne sont pas nécessairement incompatibles. De quelle liberté la loi doit-elle être le garant ? Dans De la liberté des anciens et des modernes, discours prononcé en 1819, Benjamin Constant distingue « deux genres de liberté «. La liberté des anciens est une liberté qui s'exerce, c'est la liberté du citoyen qui participe à la vie de la cité. Cette liberté est souveraineté. C'est une liberté politique. Mais cette liberté, opposée à la liberté des modernes, est, selon Constant, dépassée au sens de passée et archaïque. Par contre, la liberté des modernes, adaptée aux nouvelles sociétés occidentales, n'est plus celle du citoyen mais de l'individu, n'est plus celle qui s'exerce mais celle dont on jouit. Cette liberté n'est pas souveraineté mais « droit de « et l'Etat n'a de légitimité qu'en tant que garant de la sphère privée c'est à dire de la sécurité et de la liberté de l'individu. En un sens, moins il y aurait de politique, plus il y aurait de liberté. Qu'en penser ? « N'est-il pas vrai que nous croyons tous d'une manière ou d'une autre que la politique n'est compatible avec la liberté que parce que et pour autant qu'elle garantit une possibilité de se libérer de la politique. « remarque Hannah Arendt dans La crise de la culture. Telle serait l'amère leçon du totalitarisme. Cela justifie-t-il néanmoins que l'on réduise la politique au maintien de la liberté individuelle et à la sauvegarde des intérêts privés ? Selon H. Arendt qui rejette l'idée d'un dépassement des anciens, les grecs avaient compris ce qui faisait la valeur de l'action politique. Dans l'action politique, l'homme fait l'expérience de son humanité c'est à dire de sa capacité à dépasser son animalité, à dépasser la sphère de ses besoins et intérêts privé...

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