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Aristote- La Main et l'Intelligence

Publié le 18/11/2012

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ARISTOTE : La Main et l'Intelligence INTRO : On se représente souvent l'homme « nu, sans chaussures, sans couverture, ni armes « comparé aux autres animaux, n'ayant aucun outil pour survivre. Platon semble penser de même à travers les paroles qu'il fait dire à Protagoras. Or, Aristote affirme quelque chose de très paradoxal dans son texte lorsqu'il annonce que « la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs «. S'interrogeant sur la main, il engage deux polémiques : une contre Anaxagore qui dit que « c'est parce-que l'homme a des mains qu'il est le plus intelligent des animaux « et l'autre contre Protagoras qui veut que l'homme soit le moins bien doté de tous les animaux. Il est vrai que l'on ne peut utiliser nos mains sans l'intelligence, cependant c'est grâce à nos mains que l'on exprime notre intelligence. On verra donc dans un premier temps pourquoi Aristote critique-t-il l'opinion d'Anaxagore et quelle est donc sa vision de la main par rapport à l'intelligence, ensuite nous expliquerons ce qu'est finalement la main en elle-même pour Aristote, enfin nous montrerons comment l'auteur considère-t-il l'homme par rapport aux animaux. A la suite de ces questions, nous nous demanderons si les outils de l'homme sont supérieurs aux moyens de défense des animaux. I. Tout d'abord, on sait qu'Aristote réfute la thèse d'Anaxagore, qui attribue aux mains de l'homme la raison et l'origine de son intelligence. En effet, il semble bien que tout ce que l'homme fabrique et donc porte la marque de son intelligence soit le résultat de ses mains : arts, conception, techniques, écriture, sans laquelle notre savoir ne serait pas ce qu'il est actuellement. On peut donc être amené à penser, comme Anaxagore, que ce sont les mains qui au fur-et-à-mesure du temps ont sorti l'homme de son animalité et l'ont rendu habile et intelligent tel qu'on le connaît. Si les autres animaux n'ont pas eu cette chance, c'est donc bien faute de ne pas avoir de mains. Or pour Aristote, s'il est d'accord sur le fait que sans ses mains, l'homme n'aurait pas pu faire tout ce qu'il a fait, elles ne sont pas la cause de son intelligence. Après avoir nié cette conception, il défend l'idée que la main est bien plutôt la conséquence de l'intelligence et non sa cause. En effet, il établit cette thèse au travers sous forme...


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« possibles de la main n'en est alors que plus grand et par conséquent la nécessité d'user de réflexion également.

Sans intelligence, les mains ne sont rien, mais guidées par un être doté d'intelligence, elles sont capables de beaucoup de choses.

Réciproquement, l'intelligence n'a que peu l'occasion de s'exprimer sans des mains, cependant, avec, elle peut s'exprimer à profusion.

La nature, qui pour Aristote, ne fait rien en vain, ne peut gâcher ainsi tout à la fois l'intelligence en la privant de la possibilité de s'exercer et la main en la retirant à ce qui seul peut s'en servir : c'est donc pour cela qu'elle a confié la main à l'être le plus intelligent, parce-qu'il est intelligent. II. Mais comment Aristote considère-t-il cette main dont il ne cesse de parler ? Aristote accord à la main un statut très particulier dans l'ensemble de ce que l'homme a reçu de la nature : tout au long du texte, il en parle comme d'un outil et il la surnomme même « l'outil le plus utile ».

On peut s'en étonner, car la main paraît plutôt être un organe naturel.

On appelle organe un partie différenciée du corps d'un être vivant remplissant une fonction bien déterminée en interdépendance avec les autres organes de manières à assurer totalement le fonctionnement de l'ensemble de l'organisme de cet être vivant.

On distingue les organes vitaux tels que le cœur ou le foie, de ceux qui ne le sont pas, mais dont l’absence constitue tout de même un handicap pour l'être vivant qui perd donc un certain nombre de possibilités d'action.

Or la main semble bien correspondre à la définition d'un organe : elle est une partie naturelle du corps de l'homme et elle est bien solidaire de l'ensemble de ce corps dont elle reçoit des informations et à qui elle transmet également des informations en tant qu'organe de la sensibilité, du toucher.

Par exemple, lorsqu'elle touche une surface brûlante, elle transmet des informations jusqu'au cerveau disant que la surface est brûlant et c'est alors qu'elle obéit à un réflexe commandé par des nerfs de se retirer. Comment comprendre alors qu'Aristote en parle comme un outil ? Car organe et outil ne peuvent pas se confondre. Un outil est un objet fabriqué par l'homme et dont l'homme se sert pour agir efficacement sur la matière, pour la transformer ou d'une manière générale pour faire un travail.

L'outil est donc acquis par l'homme, prolongeant artificiellement et occasionnellement son corps et il n'a pas sa force motrice en lui-même mais hors de lui-même dans la force de l'homme qui le manie.

L'organe, tout à l'inverse, est inné, naturel et partie intégrante du corps de l'homme et de par sa solidarité avec l'ensemble de l'organisme, il y puise l'autonomie de son fonctionnement.

Cependant, si l'on accord au propos d'Aristote un attention plus grande, on peut voir qu'il n'associe la main avec un outil qu'avec prudence dont témoignent les formules « semble bien être […] plusieurs outils » ou encore « elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres ».

On constate que c'est donc en un sens figuré que la main est rapportée à l'outil.

Sa fonction est comparable à elle d'un outil sans que la main en soit un en elle-même.

En effet, sa fonction d'organe du toucher et de la préhension la met directement en prise avec le monde extérieur au corps, la matière sur laquelle elle intervient, qu'elle peut transformer comme le fait un outil, contrairement à d'autres organes dont le fonctionnement est purement interne sans conséquence sur le monde extérieur.

Nous pouvons donc bien nous en servir comme nous nous servons d'un outil, pour creuser la terre par exemple.

De plus, si elle est naturellement inscrite dans notre corps et que nous ne pouvons pas en disposer à notre guise, sa capacité de préhension n'est donc pas entièrement définie par l'instinct.

Certes si nous prenons un objet brûlant, nous aurons spontanément le réflexe de le lâcher, donc l'usage de notre main est guidé par notre intelligence et notre volonté, ce qui n'est pas le cas pour des organes tels que l'estomac ou le rein.

C'est à nous qu'il revient de savoir de quelle manière nous allons prendre tel ou tel objet, c'est nous qui décidons de poser les doigts sur telle ou telle touche du piano par exemple.

La main est ainsi toute entière ou presque à la disposition de notre volonté et nous en usons librement tant ses capacités sont nombreuses : c'est en cela encore qu'elle est pour nous comme un outil et même plusieurs.

La main est donc bien pour Aristote un organe naturel, mais un organe spécial, comparable à un outil, sûrement le premier outil de l'homme qui lui a certainement donné l'idée d'inventer tous les autres.. »

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