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ARISTOTE : Le « Corpus »

Publié le 13/10/2013

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Aristote ne s'est pas intéressé, sinon de loin, aux techniques de production qui fournissent les biens extérieurs, lesquels, pour le philosophe, ne constituent pas le bonheur et n'en sont que la condition. Mais il a fait une exception au profit de l'art libéral qui assume (en grec) le nom générique de ces techniques produc­tives et, sous le titre de Poétique2, un texte, probable­ment très mutilé, s'efforce de dégager les règles de composition qui président à l'élaboration des oeuvres réussies, spécialement dans le genre épique et dans le genre tragique. Ces règles, pour Aristote, ne sont ni esthétiques ni morales, au sens où nous l'entendons. Ce sont celles qui conduisent à une oeuvre susceptible de produire efficacement la crainte et la pitié chez ceux à qui elle s'adresse. D'où l'idée, ultracélèbre mais passablement obscure, d'une épuration (cathar­sis) des passions par l'effet qu'engendre, chez le spec­tateur, l'« imitation « poétique. Il est fait allusion à cet effet dans le programme d'éducation libérale esquissé par le philosophe, où tous les arts musicaux tiennent une place primordiale et visent à la formation de l'âme irrationnelle.

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« 34 GRADUS PHILOSOPHIQUE dition a trop généreusement prêtés au philosophe.

On estime à environ un tiers les œuvres du Corpus Aristo­ telicum qui ne sont pas attribuables à son auteur pré­ sumé.

On ne prête qu'aux riches ! Comme en témoignent certains Catalogues dressés dans !'Antiquité, les textes probablement authenti­ ques, écrits ou dictés par Aristote lui-même, mêlés aux pages apocryphes, ont été classés avec plus ou moins de bonheur dès l'époque hellénistique et reclassés plus tard, à l'époque romaine, selon des cri­ tères en partie fallacieux, et sous les titres parfois aléa­ toires, sinon énigmatiques, qu'ils ont aujourd'hui conservés.

La traduction de ces titres est approxima­ tive et d'un usage conventionnel.

Les ouvrages les plus longs sont généralement le produit de regroupements.

Ce sont des collections de textes qui ont d'abord existé séparément.

Distribuées en plusieurs rouleaux d'écriture (livres), ces collections ont rarement l'unité et le plan rigoureux d'une œuvre suivie : ils regrou­ pent, selon un ordre contestable, des études apparen­ tées, mais conçues et rédigées sur des bases auto­ nomes.

Aucun écrit, ou presque, n'est datable absolument.

Et, jusqu'ici, les essais de chronologie relative, tentés selon plusieurs méthodes, n'ont pas donné de résul­ tats garantis sûrement.

De ce fait, l'évolution, au fil du temps, de la pensée aristotélicienne, quoique probable, reste l'objet de conjectures et de contro­ verses.

On voit mieux les grandes orientations de cette pensée.

En effet, la plupart des textes ou collections de textes du Corpus se répartissent, quant au contenu, en trois grandes séries principales, que distinguent des points de vue différents dans l'approche du réel.

On peut ainsi distinguer, grosso modo, et sous réserve d'« inclassables », les écrits intéressant le « natura­ liste » (l), les écrits qui intéressent le « moraliste » (Il), et ceux qui regardent le « logicien »(III).

Toutefois, aucun lien explicite n'unit clairement ces séries entre elles, dans un système rigoureusement organisé.

Il faut. »

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