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Aristote: souhait et choix

Publié le 13/09/2018

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aristote

Le choix n'est certainement pas la même chose que le souhait, bien qu’il en soit visiblement fort voisin. Il n'y a pas de choix, en effet, des choses impossibles, et si on prétendait faire porter son choix sur elles on passerait pour insensé ; au contraire, il peut y avoir souhait des choses impossibles, par exemple de l’immortalité. D'autre part, le souhait peut porter sur des choses qu'on ne saurait d’aucune manière mener à bonne fin par soi-même, par exemple faire que tel acteur ou tel athlète remporte la victoire ; au contraire, le choix ne s'exerce jamais sur de pareilles choses, mais seulement sur celles qu'on pense pouvoir produire par ses propres moyens. En outre, le souhait porte plutôt sur la fin, et le choix sur les moyens pour parvenir à la fin : par exemple, nous souhaitons être en bonne santé, mais nous choisissons les moyens qui nous feront être en bonne santé ; nous pouvons dire encore que nous souhaitons d’être heureux, mais il est inexact de dire que nous choisissons de l'être : car, d’une façon générale, le choix porte, selon toute apparence, sur les choses qui dépendent de nous.

■ Analyse du sujet

 

— Le thème ici abordé est en apparence facile à repérer : Aristote établit une différence entre le souhait et le choix. Mais cette facilité risque de mener à une simple paraphrase : il faudra donc prolonger l’analyse proposée en soulignant certaines de ses conséquences. On peut alors privilégier l’allusion finale au bonheur, en montrant combien il ne dépend pas uniquement de nous.

 

— Aristote se contente d’affirmer en passant que le choix est « voisin » du souhait : il sera bon de préciser ce voisinage.

 

— Les termes ne sont pas entièrement définis : on devra notamment préciser la nature du choix.

 

— Il est également possible d’entamer une réflexion, en s’appuyant sur le dernier tiers du texte, qui concerne les rapports possibles entre la fin et les moyens.

 

■ Pièges à éviter

 

— Contresens à éviter (il est apparu fréquemment dans les copies) à propos du double exemple de l’acteur et de l’athlète : on doit comprendre que le souhait n’est pas formulé par l’acteur ou l’athlète, mais bien par un spectateur de leur performance. De plus, on prendra soin de commenter également les deux cas évoqués : l’acteur est ici l’équivalent d’un rhapsode, et comme tel il participe à des concours — d’où la possibilité de souhaiter sa victoire (ce qui est moins compréhensible relativement à ce qu’on nomme aujourd’hui « acteur », sauf dans le cadre d’un concours de sortie du Conservatoire, par exemple).

 

— Autre contresens possible : l’immortalité ne doit pas être prise dans un sens chrétien, bien postérieur. On y entendra simplement ce qui caractérise ceux que les Grecs qualifiaient en effet d’« immortels », c’est-à-dire les dieux.

aristote

« le dernier tiers du texte, qui concerne les rapports possibles entre la fin et les moyens.

• Piè ges à éviter - Contresens à éviter (il est apparu fréquemment dans les copies) à propos du double exemple de l'acteur et de l'athlète : on doit comprendre que le souhait n'est pas form ulé par l'acteur ou l'athlète, mais bien par un spectateur de leur performance.

De plus, on prendra soin de commenter également les deux cas évoqués : l' acteur est ici l'équivalent d'un rhap­ sode, et comme tel il participe à des concours -d'o ù la possibilité de souhaiter sa victoire (ce qui est moins compréhensible relativement à ce qu'on nomme au jourd'hui« acteur », sauf dans le cadre d'un concours de sortie du Conservatoire, par exemple).

- Autre contresens possible : l'i mmo rtalité ne doit pas être prise dans un sens chrétien, bien postérieur.

On y entendra simplement ce qui carac­ térise ceux que les Grecs qualifiaient en effet d'« immortels », c'est-à-dire les dieux.

- Ne pas profiter de la présence de certains termes (bonheur, les choses qui dépendent de nous) pour remplacer le commentaire de ce texte par un résumé sur le stoïcisme.

À ce dernier, on pourra faire quelques références partielles, mais c'est tout.

• Plan Introduction 1.

Le choix est lié à un possible réalisable II.

Le souhait n'est pas limité par le possible III.

Souhait et bonheur Conclusion CORRIGÉ [Introduction] L'être humain est ainsi fait qu'il ne saurait se contenter de sa situation présente.

Pascal, en formulant que « nous ne tenons jamais au temps pré­ sent >>, n'énonce pas une nouveauté :Aristote le sous-entend en proposant ici une comparaison entre ce qu'il nomme le «c hoix >> et le «souhait >>, dont il montre qu'ils peuvent ne pas viser les mêmes choses et impliquent des attitudes, mentales mais aussi pratiques, que l'on doit nettement diffé­ rencier.

Si tous les deux cherchent ce qui pourrait nous combler , on doit en venir à se demander s'ils sont à eux seuls capables d'assurer notre bonheur .. »

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