Arts et Culture: MONTESQUIEU
Publié le 30/01/2019
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Montesquieu pose une définition capitale : « Les lois sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses. » Il étudie la «génération» des lois, c’est-à-dire les causes sous l’effet desquelles elles se forment, puis se développent et se transforment avant de se corrompre et de disparaître, entraînant parfois avec elles les régimes. Des chapitres sont consacrés aux «trois espèces de gouvernement: le républicain, le monarchique, le despotique», à la séparation des pouvoirs, aux rapports entre les mœurs et le climat, au problème de l’esclavage (qu’il est le premier des philosophes du xviiie siècle à dénoncer) et à celui de la tolérance. Sa préférence va au régime monarchique tempéré par la séparation des pouvoirs, selon le modèle anglais, et par l’action des corps intermédiaires, en particulier des parlements.
Dans un style à mi-chemin entre la langue des classiques et celle des philosophes, Montesquieu ouvre la voie aux sociologues en appuyant la science sociale sur des lois, et notamment sur des lois biologiques.
De l’esprit des lois suscite de vives critiques, en particulier de la part des jansénistes. Épuisé par le travail, presque aveugle, Montesquieu répond avec un esprit plein de jeunesse et de verve dans sa Défense de l’esprit des lois (1750).
En 1754, il écrit un roman oriental, Arsace et Isménie, qui ne paraîtra qu’en 1783, et donne un Supplément aux Lettres persanes. Sans avoir eu le temps d’achever pour l'Encyclopédie l’article « Goût » que lui avait demandé d’Alembert, il meurt le 10 février 1755 à Paris.
Montesquieu est un penseur libéral dont les idées exerceront une influence profonde sur les législateurs des assemblées révolutionnaires. À l’aube de la Révolution, tous les esprits restent dans l’ensemble fidèles à la monarchie, mais les uns reprochent à Montesquieu d’être trop modéré tandis que les autres le jugent insuffisamment hostile au pouvoir royal. Malgré ces réserves, ses idées triomphent à l’Assemblée constituante.

«
Montesquieu
république idéale fondée sur la vertu.
Certaines
idées sur la justice préfigurent De l'esprit des lois.
Montesquieu affirme une foi optimiste dans les
pouvoirs de la raison et de la science, dans l'avè
nement d'une société juste qui retrouverait la
vérité de la nature grâce aux lumières de la philo
sophie.
De plus, il innove par la gaieté du ton.
Après la publication des Lettres persanes,
Montesquieu partage sop temps entre Paris et son
château de La Brède.
A Paris, il fréquente des
sociétés littéraires et les salons, surtout ceux de
Mm• du Deffand, où il fait la connaissance de
D'Alembert, de Mm• du Tencin et de Mm• de
Lambert.
Élu à l'Académie française, il se démet
de ses fonctions au parlement de Bordeaux et
décide d'entreprendre un grand voyage afin de
confronter ses connaissances livresques avec la
réalité.
Un infatigable voyageur
De 1728 à 173 1, il parcourt l'Europe en tenant au
jour le jour des notes de voyage.
D'une grande
curiosité, Montesquieu s'intéresse à tout, mais il se
passionne surtout pour la vie politique des États.
Il
visite l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, l'Italie, la
Suisse et la Hollande.
En Italie il séjourne à Venise,
où il a une longue conversation avec le financier
John Law; à Rome, il est reçu par le pape
Benoît XIV et il peut apprécier la splendeur des
monuments.
À La Haye, il rencontre lord Chester
field, ambassadeur d'Angleterre, qui l'accom
pagne à Londres et le fait admettre dans la haute
société anglaise.
Il fréquente des savants et des
hommes de lettres, découvre la philosophie de
John Locke et devient membre de la Royal Society.
Il étudie la Constitution anglaise et découvre avec
admiration un système politique fondé sur la sépa
ration des pouvoirs, qui assure à tous les citoyens
une égale liberté.
Après un séjour de deux ans en
Angleterre, il rentre au château de La Brède en
août 1731.
Ses voyages ont confirmé son reJati
visme, et Montesquieu tire la leçon des faits.
A la
manière de Montaigne, il souligne la diversité des
goûts, des humeurs et des idées suivant les
latitudes et les pays.
Il continue à travailler et à lire, cherchant dans
les Constitutions antiques une confirmation de
ses récentes observations.
Il écrit alors les Consi
dérations sur les causes de la grandeur et de la
décadence des Romains, publiées en 1734 à
Amsterdam, toujours sans nom d'auteur .
L' ou
vrage a peu de retentissement en France, mais il
est accueilli avec faveur en Angleterre et en Alle
magne.
Dans la pensée de Montesquieu, il s'agit
du fragment d'un ouvrage plus vaste qu'il médite
depuis des années et qui sera De l'esprit des lois.
Sa démarche historique est novatrice, car il part
des faits sans idées préconçues et recherche
ŒUVRES PRINCIPALES
1721 Lettres persanes
1722 Dialogue de Sylla et d'Eucrate
1724 La monarchie universelle en Europe
1725 Traité général des devoirs de l'homme
Le temple de Cnide
1734 Considérations sur les causes de la
grandeur et de la décadence des Romains
1748 De l'esprit des lois
1750 Défense de l'esprit des lois
1754 Arsace et lsménie (publié en 1783) leurs
causes profondes, préfigurant ainsi le déter
minisme historique.
Il démontre que les grands
faits de l'histoire s'expliquent non par la Provi
dence, comme le pensait Bossuet dans son Dis
cours sur l'histoire unive rselle , mais par un
enchaînement de causes physiques et morales.
La philosophie politique
Dès son retour en France , Montesquieu se
consacre à l'œuvre immense qui a été la préoc
cupation de toute sa vie.
En 1746, grâce à l'appui
de Maupertuis, il est élu membre de l'Académie
des sciences de Berlin.
Après des années de tra
vail, De /'espn·t des lois paraît à Genève en 17 48, et
connaît un succès considérable: vingt-deux
éditions se succèdent en un an et demi.
Il s'agit d'un ouvrage monumental de socicr
logie politique.
L'ambition de Montesquieu est de
trouver l'ordre auquel répond «l'infinie diversité
des lois et des mœurs>>, d'expliquer les législa-
tions et de démontrer que les lois doivent se
conformer aux tendances ou au tempérament du
peuple qu'elles régissent.
Selon lui, ce n'est ni le
hasard ni le caprice qui mène le monde, c'est la
raison; il s'agit donc aussi d'instruire les hommes
et de les aider à améliorer les lois positives qui
régissent la cité.
Montesquieu pose une définition
capitale:.
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