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Auguste Comte: VIE ET OEUVRES

Publié le 22/02/2012

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auguste
Polytechnicien à 16 ans, Comte est nommé en 1832 répétiteur d'analyse et de mécanique à l'École polytechnique, puis, en 1837 examinateur d'admission. Il se verra retirer cette dernière fonction en 1844, et son poste de répétiteur en 1851. Malgré ses demandes réitérées il n'obtiendra pas le poste de professeur à Polytechnique qu'il souhaitait et pas davantage la chaire d'histoire générale des sciences positives au Collège de France qu'il aurait voulu faire créer à son profit. L'oeuvre de Comte est en rapports étroits avec les événements de sa vie. Deux rencontres capitales président aux deux grandes étapes de cette oeuvre. En 1817 il rencontre H. de Saint-Simon dont il devient le secrétaire. Il collabore aux publications de Saint-Simon : L'Organisateur, le Système industriel et conçoit dès ce moment la création d'une science sociale et d'une politique scientifique. Dès 1826, en possession des grandes lignes de son système, Comte ouvre chez lui, rue du Faubourg Montmartre un Cours de philosophie positive — rapidement interrompu par une dépression nerveuse — (qui lui vaut d'être interné quelques temps dans le service d'Esquirol). Il reprend cet enseignement en 1829. La publication du Cours débute en 1830 et s'échelonne en six volumes jusqu'en 1842. Dès 1831 Comte avait ouvert dans une salle de la Mairie du IIIe arrondissement un cours public et gratuit d'astronomie élémentaire destiné aux « ouvriers de Paris », cours qu'il poursuivra pendant dix-sept années consécutives. Il en publie la Préface en 1844 sous le titre : Discours sur l'esprit positif. C'est en octobre 1844 que se situe la deuxième rencontre capitale qui va marquer un tournant dans la philosophie d'Auguste Comte. Il s'agit de la soeur d'un de ses élèves, Clotilde de Vaux, épouse délaissée d'un percepteur (qui avait fui en Belgique après quelques irrégularités financières). Au printemps 1845 notre philosophe de 47 ans déclare à cette femme de trente ans son fervent amour. « Je vous considère comme ma seule et véritable épouse non seulement future mais actuelle et éternelle ». Clotilde lui offre son amitié. C'est « l'année sans pareille » qui se termine par la mort de Clotilde, le 6 avril 1846. Comte sent alors sa raison vaciller mais il se remet courageusement au travail. Entre 1851 et 1854 paraissent les énormes volumes du Système de politique positive ou Traité de sociologie instituant la religion de l'humanité. Le dernier volume sur l'Avenir humain prévoit une refonte totale de l'oeuvre sous le titre Synthèse subjective. Depuis 1847 Comte s'est proclamé grand prêtre de la Religion de l'Humanité. Il institue le « Calendrier positiviste » (dont les Saints sont les grands penseurs de l'histoire) forge des devises Ordre et progrès »;« Vivre pour autrui »; « L'Amour pour principe», l'ordre pour base, le progrès pour but », fonde de nombreuses églises positivistes (dont certaines se survivent encore, par exemple au Brésil). Il meurt en 1857 après avoir annoncé que « avant l'année 1860 » il prêcherait « le positivisme à Notre-Dame comme la seule religion réelle et complète. » Comte est parti d'une critique scientifique de la théologie pour terminer en prophète. On comprend donc que certains aient contesté l'unité de sa doctrine, notamment son disciple Littré qui abandonne en 1851 la société positiviste. Littré — auteur du célèbre Dictionnaire, vulgarisateur du positivisme dans des articles du National — accepte ce qu'il appelle la première philosophie d'Auguste Comte et voit dans la seconde une sorte de délire politico-religieux inspiré par l'amour platonique du philosophe pour Clotilde.
auguste

« c) L'état positif est celui où l'esprit renonce à chercher les fins dernières et à répondre aux ultimes « pourquoi ».

Ala notion de cause (transposition abusive de notre expérience intérieure du vouloir sur la nature) il substitue lanotion de loi.

On se contentera de décrire comment les faits se passent, de découvrir les lois (exprimables enlangage mathématique) selon lesquelles les phénomènes s'enchaînent les uns aux autres.

Une telle conception dusavoir débouche directement sur la technique : la connaissance des lois positives de la nature nous permet en effetlorsqu'un phénomène est donné de prévoir le phénomène qui suivra et éventuellement en agissant sur le premier detransformer le second (« Science d'où prévoyance, prévoyance d'où action»). Ajoutons que pour Auguste Comte la loi des trois états n'est pas seulement vraie pour l'histoire de notre espèce, elleest aussi vraie pour le développement de chaque individu.

L'enfant donne des explications théologiques, l'adolescentest métaphysicien, l'adulte parvient à une conception « positiviste » des choses. LA CLASSIFICATION DES SCIENCES. Au cours de l'histoire toutes les sciences ne sont pas devenues « positives » à la même date, mais dans un certainordre de succession qui correspond à la célèbre classification que voici : mathématiques, astronomie, physique,chimie, biologie, sociologie. Des mathématiques à la sociologie l'ordre est celui du plus simple au plus complexe, du plus abstrait au plus concretet d'une proximité croissante par rapport à l'homme. Cet ordre correspond à l'ordre historique de l'apparition des sciences positives.

Les mathématiques (qui étaientencore en partie avec les Pythagoriciens une métaphysique et une mystique du nombre)3 se constituent cependantdès l'antiquité en discipline positive (elles sont plutôt d'ailleurs pour Comte un instrument de toutes les sciencesqu'une science particulière).

L'astronomie découvre très tôt ses premières lois positives, la physique attend le XVIIesiècle avec Galilée et Newton pour devenir positive.

Le tour de la chimie vient au XVIIIe siècle (Lavoisier).

Labiologie est une discipline positive à partir du XIXe siècle.

Comte lui-même pense couronner l'édifice scientifique encréant la sociologie.

Les sciences les plus complexes et les plus concrètes dépendent des sciences les plusabstraites.

D'abord les objets de ces sciences dépendent les uns des autres.

Les êtres vivants sont soumis nonseulement aux lois particulières de la vie mais aussi aux lois plus générales physiques et chimiques de tous les corps(vivants ou inertes).

Un être vivant est soumis comme la matière inerte aux lois de la pesanteur.

De même lesméthodes d'une science supposent connues celles des sciences qui la précèdent dans la classification.

Il faut êtremathématicien pour faire de la physique.

Un biologiste doit connaître des mathématiques, de la physique et de lachimie.

Cependant si les sciences les plus complexes dépendent des sciences les plus simples on ne saurait les endéduire et les y réduire.

Les phénomènes physicochimiques conditionnent les phénomènes biologiques mais labiologie est autre chose qu'une chimie organique.

Comte affirme énergiquement que chaque étape de laclassification introduit un domaine nouveau, irréductible aux précédents.

Il s'oppose au matérialisme qui est «l'explication du supérieur par l'inférieur ».

Enfin on note que la psychologie ne figure pas dans cette classification.D'après Comte l'objet de la psychologie peut se répartir sans dommage entre la biologie et la sociologie. L'HUMANITÉ. La dernière des sciences, que Comte avait appelée tout d'abord physique sociale, et pour laquelle il inventa ensuitele nom de sociologie revêt une importance capitale.

Un des meilleurs commentateurs de Comte, Levy-Bruhl a raisonde le souligner : « La création de la science sociale est le moment décisif dans la philosophie de Comte.

Tout enpart et tout s'y ramène ».

C'est là que vont se rejoindre le positivisme religieux, l'histoire de la connaissance et lapolitique positive.

C'est en réfléchissant à la sociologie positive que nous comprendrons que les deux doctrines deComte n'en font qu'une.

Enfin et surtout la création de la sociologie qui permet ce que Kant avait nommé une «totalisation de l'expérience » nous fait comprendre ce qu'est pour Comte, fondamentalement, la philosophie elle-même. Comte en créant la sociologie, la sixième science fondamentale la plus concrète et la plus complexe dont l'objet est« l'humanité » elle-même achève les conquêtes de l'esprit positif : comme le dit excellemment Gouhier — dansl'admirable introduction qu'il a écrite aux Morceaux choisis de Comte publiés chez Aubier — « Lorsque la dernièrescience arrive au dernier état ce n'est pas seulement l'avènement d'une science nouvelle.

La naissance de lasociologie a une portée que ne pouvait avoir celle de la biologie ou de la physique : elle signifie qu'il n'y a plus aucunrefuge dans l'univers pour les dieux et leurs images métaphysiques ».

Comme chaque science dépend de laprécédente, sans s'y réduire, le sociologue doit connaître l'essentiel de toutes les disciplines qui précèdent la sienne.Sa spécialisation propre se confond donc — à la différence de ce qui se passe pour les autres savants — avec latotalité du savoir.

Autant dire que le sociologue est identique au philosophe lui-même « spécialiste des généralités »qui enveloppe d'un regard encyclopédique toute l'évolution de l'intelligence depuis l'état théologique jusqu'à l'étatpositif, dans toutes les disciplines de la connaissance.

Comte répudie la métaphysique mais ne rejette pas laphilosophie conçue comme interprétation totalisante de l'histoire et par là identifiée à la sociologie, la science ultimequi suppose toutes les autres, la science de l'humanité, la science, pourrait-on dire en termes hégéliens, de l'«universel concret ». L'objet propre de la sociologie est l'humanité et il faut comprendre que l'humanité ne se réduit pas à une espècebiologique : il y a dans l'humanité une dimension supplémentaire — qui est l'histoire — ce qui fait l'originalité de la. »

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