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Avons-nous besoin de rêver ?

Publié le 08/09/2005

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En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoins spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. Est-il nécessaire pour l'homme de pouvoir échapper à la réalité ? Qu'est-ce que cette faculté apporte : un rééquilibre, ou au contraire une nuisance pour la santé (dans quelle mesure rêver est une perte de temps, et donc une activité condamnable, condamnée par la société ?) ? Le rêve n'est-il pas source d'erreur, d'illusion ? N'est-il pas moralement, socialement et économiquement répréhensible ? Pour Freud, le rêve nous permet de libérer des désirs insatisfaits (qui vont de manger à tuer), et de garder un certain équilibre psychique. Le rêve est donc indispensable (l'absence de rêves est d'ailleurs un symptôme de la schizophrénie, et donc de la maladie mentale). On peut, d'autre part, ouvrir la réflexion par les notions d'imaginaire ou d'imagination, en prenant le verbe " rêver " dans un sens plus large.

« latent.

Cela tient à leur nature qui est d'exprimer ce qui a été réprimé pendant la veille.

L'exemple classiqueest celui de l'enfant privé de dessert, qui rêve pendant la nuit qu'il mange son dessert.

Dans ce cas, le sensest clair, mais en général, le sens du rêve est plus complexe à démêler.

Le caractère crypté vient du fait quela répression n'est pas totalement inactive: le désir réprimé, qui peut lui-même déjà être de natureambivalente, se montre de manière ambivalente, c'est-à-dire qu'il se montre tout en se cachant, notammentpar déplacement (un objet anodin en symbolise un autre) et condensation (un objet symbolise plusieurschoses en même temps). Comme les lapsus, actes manqués et autres éléments de la «psychopathologie de la vie quotidienne», lesrêves révèlent au sujet qu'il «n'est pas maître chez lui», comme dit Freud, et que sa vie consciente estdéterminée par ses représentations inconscientes, qui viennent de la vie infantile.

On peut donc fréquemmentopposer Freud à Descartes, en considérant ce dernier comme représentant d'une «philosophie du sujet», où lesujet est maître de ses actes et de ses pensées. Rêve et libertéPour Sartre, « l'imagination est une condition essentielle ettranscendantale de la conscience.

Il est aussi absurde de concevoirune conscience qui n'imaginerait pas que de concevoir une consciencequi ne pourrait effectuer le cogito ».

Conscience réalisante etconscience imageante sont indissociables.

L'imagination est la fonctionirréalisante de la conscience.

En effet, lorsque je perçois un objet réel,je le perçois comme élément d'un ensemble qui est la réalité totale.Même si je concentre mon attention sur lui, je le saisis comme présentet en continuité avec les autres objets réels, eux-mêmes présents,c'est-à-dire avec le monde.

En revanche, quand j'imagine ce mêmeobjet, je l'isole des autres et le saisis comme absent.

Certes, je saisque cet objet existe réellement, mais en tant que je l'imagine, je le viselà où il ne m'est pas donné.

Dès lors je le saisis « comme un néant pourmoi ».

Ainsi donc imaginer est un acte négatif : c'est poser une thèsed'irréalité, à savoir simultanément isoler et anéantir un objet.

Mais poserl'objet comme un néant par rapport au monde, c'est la même chose queposer le monde comme un néant par rapport à l'image.

Car « poser uneimage c'est constituer un objet en marge du réel, c'est donc tenir leréel à distance, s'en affranchir, en un mot le nier ».

L'imaginationpermet donc de se détacher du monde, de le dépasser : sans elle, laconscience serait « engluée dans l'existant ».

C'est pourquoil'imagination est liberté. Sans rêves, la vie serait terneLe rêve conscient ou rêverie exprime aussi la partie créatrice de l'esprit.

Je peux rêver de réaliser un film,d'écrire un livre, de faire un merveilleux voyage ou d'acheter la maison de mes rêves.

Rêver, en ce sens, c'estfaire des projets sans se soucier de la réalité immédiate, en tenant compte de son seul désir.

Le rêve, commele dit Freud, obéit au principe de plaisir.

[Les rêves nous éloignent de la réalité et nous détournentde l'action.

Nous n'avons pas besoin de rêver, mais d'avoirle sens des réalités.

La propension au rêve est un handicap dont l'homme raisonnable pourrait bien se passer.] [La pensée doit rompre avec le rêve et l'imagination pour pouvoir connaître authentiquement réel.] "Une étude philosophique de la rêverie nous sollicite par son caractère à la fois simple et bien défini.

Larêverie est une activité psychique manifeste.

Elle apporte des documents sur des différences dans latonalité de l'être.

Au niveau de la tonalité de l'être peut donc être proposée une ontologie différentielle.

Le cogito du rêveur est moins vif que le cogito du penseur.

Le cogito du rêveurest moins sûr que le cogito du philosophe.

L'être du rêveur est un être diffus.

Mais, en revanche, cetêtre diffus est l'être d'une diffusion.

Il échappe à la ponctualisation du hic et du nunc.

L'être du rêveurenvahit ce qui le touche, diffuse dans le monde.

Grâce aux ombres, la région intermédiaire qui séparel'homme et le monde est une région pleine, et d'une plénitude à la densité légère.

Cette région. »

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