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Barres et le voyage

Publié le 04/09/2015

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c) Durant le retour, on se sent un peu las de l’agitation un peu artificielle des semaines de vacances, qui ne constituent qu’une parenthèse dans la vraie vie qui va recommencer demain, mais cela ne suffit pas à faire taire tout regret : si la maison paraît plus accueillante que l’hôtel, il lui manque le charme de la nouveauté.

 

C. Après. — Une fois rentré chez lui et rendu à ses occupations habituelles, le voyageur revient en imagination aux paysages qu’il a contemplés, aux événements auxquels il a pris part, aux personnes avec lesquelles il. a lié connaissance. Comme il revoit d’un coup d’œil instantané ce qui s’échelonna sur plusieurs semaines, il a une vive impression de vacances extraordinairement remplies. Il a oublié les heures d’ennui de certaines soirées creuses ou de conversations avec un bavard intarissable. Il s’est produit dans sa mémoire un phénomène de décantation qui ne laisse surnager que le meilleur.

 

Ce meilleur, du reste, se précise et s’embellit. Il est rare en effet que nous prenions immédiatement une conscience exacte de ce que nous percevons : un certain temps d’incubation est nécessaire, de même qu’une plaque impressionnée a besoin de séjourner quelques minutes dans le révélateur pour que l’image apparaisse avec tous ses détails. C’est ainsi qu’une jeune fille jugée charmante paraîtra adorable quand, un mois plus tard, on revivra en imagination les premières rencontres.

 

C’est donc bien trois voyages que comporte un unique voyage, et tous les trois contribuent efficacement au plaisir du voyageur; mais quel est celui des trois qui présente le plus d ’attrait ?

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« DE LA LITTÉRATURE A LA PHILOSOPHIE quelque long périple autour d'un continent ni même un voyage en pays étranger; surtout pour des jeunes qui ne sont pas encore blasés, il suffit d'un déplacement de médiocre importance qui fournisse l'occasion de voir quelque chose de ·nouveau.

Aussi nous contenterons-nous, au oours de notre analyse, de songer à la quinzaine ou au mois qu'une famille citadin va passer, pendant les vacances·, loin de la ville.

A.

Avant.

- a) Il faut d'ahord, dans bien des cas, faire le chuix du lieu de villégiature; ceux qui po,ssèdent un pied-à-terre où ils descendent tou­ jours font eux aussi des plans relatifs à l'emplQi des prochaines vacances.

On y songe déjà à peine rentré tout en •se rappelant les semaines passées, se propo.sant de faire mieux encore; mais vers le milieu de l'année, c'est la pensée de l'a,;enir qui l'emporte, car il s'agit de décider.

Cette décision d'ailleurs n'arrête pas le travail de l'imagination, car elle ne fixe qu'un cadre général dans lequel Qn pourra mettre bien des choses différentes suivant les goûts du moment et suivant les circonstances.

b) Tout voyage demande une préparation.

Si un oncle généreux rn 'offrait une croisière en Méditerranée pour me permettre de faire un pèlerinage dans les grands centres où naquit la civilisation gréco-latine, je pas•serais de longues heures à me préparer intellectuellement à profiter des spectacles qu'il me serait donné de contempler.

~lais il n'e•st pas néce,ssaire d'avoir la perspective d'une telle odyssée pour mettre l'esprit en branle : dan•S la moindre ville, il y a quelque chose à voir; je m'en informe, interrogeant ceux qui la connaissent, consultant le dict.ionnaire, un guide, le plan; j'étudie le trajet, notant d'a·près la carte la configuration du sol, les cours d'eau traversés, le genre de culture; si je dois voyager en chemin de fer, je CQmpulse l 'hQraire, cherchant la combinais•on la plus avantageuse, et lQngtemps avant le jour du départ je sais, non seulement à quelle heure mon train démarrera et à quelle heure je débarquerai à la gare terminus, mais encore à quelle heure je tra\·erserai les principale.s villes situées sur mon itinéraire; aussi, en commençant ma version, je me dis :. »

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