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BERGSON ET LA CONSCIENCE ANIMALE

Publié le 30/08/2014

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Radicale est la différence entre la conscience de l'animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine. Car la conscience correspond exactement à la puissance de choix dont l'être vivant dispose ; elle est coextensive* à la frange d'action possible qui entoure l'action réelle : conscience est synonyme d'invention et de liberté. Or, chez l'animal, l'in­vention n'est jamais qu'une variation sur le thème de la routine. Enfermé dans les habitudes de l'espèce, il arrivera sans doute à les élargir par son initiative individuelle ; mais il n'échappe à l'automatisme que pour un ins­tant, juste le temps de créer un automatisme nouveau : les portes de sa prison se referment aussitôt ouvertes ; en tirant sur sa chaîne il ne réussit qu'à l'allonger. Avec l'homme, la conscience brise la chaîne. Chez l'homme, et chez l'homme seulement, elle se libère.

 

BERGSON.

Tout en attribuant à l'animal une conscience, Bergson confirme que cette dernière est hétérogène à celle de l'homme. D'une part continuent à jouer des déterminismes, notamment biologiques, alors que de l'autre, le déploiement de la conscience humaine est lié à l'existence de la liberté, qui n'est elle-même possible que parce que l'homme invente réellement, c'est-à-dire que son comportement est indépendant de toute détermination par son appartenance à une espèce strictement définis­sable.

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« CORRIGÉ [Introduction] Contrairement à la thèse qui ne reconnaît de conscience qu'à l'homme, Bergson admet ici l'existence d'une conscience animale.

Ce n'est pas cependant pour affirmer une continuité entre les deux modes d'existence: il déplace en fait le point de rupture entre animalité et huma­ nité, en suggérant que ce qui caractérise l'homme, c'est la conscience libre, qui ne peut se manifester chez 1' animal en raison de sa dépendance à l'égard de son espèce.

[1 -La conscience est puissance de choix] Ce que Bergson nomme « conscience » est assez strictement repéré : il s'agit de la «puissance de choix dont l'être vivant dispose».

Dans une situation donnée, les éléments considérés ouvrent la possibilité d'une action.

Mais celle-ci, lorsqu'elle est opérée, apparaît comme privilégiée par rapport à d'autres actions possibles.

Ainsi, à côté ou autour de ce qui est fait, il existe une «frange d'ac­ tion possible ».

Cette « frange » est perçue ou conçue plus ou moins confusément ; mais elle signifie toujours que la réponse apportée à la situation n'est pas entièrement déterminée par cette dernière.

La conscience, comme ensemble des représentations d'action pos­ sible, est alors «synonyme d'invention et de liberté».

Invention car l'ac­ tion promue par un être n'est pas la simple conséquence mécanique des données : elle ajoute quelque chose à ces dernières.

Liberté car, dès lors que plusieurs actions sont possibles, il y a intervention nécessaire d'un choix qui n'en réalisera qu'une, et là où se propose un choix authentique, on admet l'absence d'un déterminisme strict, c'est -à-dire l'intervention d'une liberté.

[Il -Animalité et espèce] Même l'animal, affirme Bergson, est capable de tels choix.

Toutefois, son invention n'est rien de plus «qu'une variation sur le thème de la rou­ tine ».

Le terme de variation indique que la possibilité d'inventer sa réponse est déjà limitée : c'est autour d'une réponse en quelque sorte pré­ formée que l'animal ajoute« individuellement» de légères variantes.

Le principal de la réponse est en effet imposé à 1' animal par les « habitudes de l'espèce » à laquelle il appartient, par ce qu'on appelle ordinairement l'instinct.

À chaque animal, Bergson attribue une certaine «initiative individuelle », mais dont les effets ne sont guère considé­ rables : elle «élargit» la réponse instinctive, mais ne s'en détache pas. »

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