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Bergson, la conscience animale

Publié le 17/01/2020

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La conscience est un processus de représentation de nous-mêmes et du monde extérieur. Dans cet extrait de texte, le philosophe met en évidence la différence entre la conscience de l'homme et de l'animal. Quel sens peut-on donner au terme de « conscience animale » ? N'existe-t-il qu'une différence de degré ou bien au contraire de nature entre conscience animale et conscience humaine ? Cette différence de nature telle que la conscience humaine soit seulement propre à l’Homme ? Bergson admet en quoi et à quel point la distinction est absolue entre la conscience animale par rapport à la conscience humaine, et de ce fait par une mise en évidence de sa fonction et d’une définition très claire de ce que le philosophe entend par « conscience » qu'une réponse va pouvoir être mise en place à la problématique. D’une part, la conscience animale présente des limites au vu de son utilisation sachant que l’animal reste « prisonnier » de son espèce ne le permettant point d’évoluer, et d’autre par la conscience humaine qui est présenté comme une puissance d’action qui puisse tendre à l’innovation et à la liberté. Le texte met en évidence le rapport qui s’établit entre l’Homme et l’animal de nos jours. Le trait significatif réside tout de même dans le fait d'employer le terme de conscience pour l'animal. Cette thèse signifie-t-elle que la conscience peut-elle s’appliquer au cas concret de l’animal et cela a-t-il un sens pour ce dernier ? Ou bien y a-t-il une corrélation entre conscience humaine et liberté ? Ce texte nous interroge sur la définition de la conscience et ses caractéristiques puis dans un second moment, le philosophe nous montre tout particulièrement les limites de cette conscience au cas concret de l’animale du point de vue de sa fonction et de sa définition. Enfin, Bergson dans un dernier moment attache à la conscience humaine, la liberté. La première partie du texte énonce le concept paradoxal de « conscience animale » et inhabituel. C’est aussi une définition des caractéristiques de la conscience en général. Bergson énonce, en premier lieu, une proposition générale : entre la « conscience animale » et la conscience humaine existe une opposition radicale, une rupture, que l’on ne puisse les comparer (« Radicale...humaine »). En effet, entre la conscience animale et humaine, on constate une différence des fondements mêmes de celles-ci, c’est ce que ce signifie le terme « radical ». Puis le philosophe explicite, cette affirmation : la conscience a pour conséquence la liberté, l’invention, le choix (« Car la conscience...liberté ») et ya-t ’il une corrélation entre ces derniers qui définissent précisément la conscience. Si Bergson admet l’existence d’une « conscience animale », il énonce cependant que « radicale est la différence entre la conscience de l'animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine Comme nous avons pu le dire ci-dessus, la conscience est un processus de représentation de nous-mêmes et du monde extérieur, et de ce fait ce processus de représentation des éléments ouvrent la possibilité d’une action ou des actions. Que faut-il entendre par conscience selon Bergson ? Il s’agit là de ce qu’on pourrait appeler une capacité ancrée en nous voir innée puisque la conscience paraît coextensive à la vie. Ce premier degré de la conscience se caractérise par la possibilité, le choix. Cette hypothèse est renforcée par la deuxième phrase du texte où Bergson nous indique qu’autour de ce qui est fait ou qu’à côté, il existe « une frange d’action possible ». Cette « frange », conduit l’être vivant à adapter son comportement par rapport aux situations, au monde qui l’entoure. Cependant cela signifie que la « réponse » qu’apporte le sujet à la situation ou à l’environnement n’est pas entièrement déterminée par cette frange d’action. On pourrait même préciser que cette capacité de prise de décision que rend possible la conscience, même animale, ne soumet pas entièrement l’animal aux lois de l’instinct. En effet, la conscience est « synonyme d'invention et de liberté ». D’une part, l’« invention » car l’action qui est réalisé par un être vivant n’est pas simplement la conséquence d’une action machinale, on y ajoute quelque chose à cette action permettant la création de nouvelle chose. D’autre part, la « liberté » car, lorsque plusieurs actions sont possibles, il y a l’idée d’un choix qui n’en réalisera qu’une, 

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« et là où se propose un choix entre agir ou ne pas agir, permettant de se défaire d’actions données, des situations donnés, c’est-à-dire l’intervention d’une liberté.

Une question se pose : qu’est la liberté pour Bergson ? La possibilité de choisir, d’opter pour une décision, une direction au sein de plusieurs possibles.

Bergson ne définit pas la liberté comme une capacité radicale de s’abstraire des décisions mécaniques provenant de l’instinct, mais comme un pouvoir de choix.

Ce pouvoir est rendu possible par la nature puisque c’est ce que les hommes et les animaux ont en commun.

Au total, ce premier mouvement du texte conçoit le concept de « conscience animale » : les hommes, en tant qu’êtres vivants, partageraient avec les animaux les caractéristiques de toute conscience : à la fois, l’invention et la liberté.

Cette « conscience animale » constitue le premier stade de la conscience, le plus élémentaire, celui où l’être vivant, s’adapte au milieu, mais a aussi le sentiment d’exister, et, pour ce faire, apporte des solutions à l’environnement qui l’entoure sachant que ce dernier possède des contraintes extérieures.

Ce texte était dès le début paradoxal, dans le fait d’évoquer la conscience de l’animal : nous avons ici une énonciation inhabituelle et à l’opposé de toute une philosophique cartésienne qui réserve à l’homme la singularité d’être conscient .

L a thèse d’une différence radicale entre l’homme et l’animal, était déjà évoqué par Descartes, avec sa théorie de l’animal-machine selon laquelle l’animal est semblable à une machine fabriquée.

De ce fait, ces derniers sont dépourvus d’une conscience et réaliserait des actions purement machinales sans aboutir à une réflexion.

Cette capacité serait seulement singulière à l’Homme.

Cependant, dans la définition de Bergson, la conscience est coextensive, c’est-à-dire qu’il y a une corrélation entre celle-ci et la vie, et on entend par cela que tout être vivant possèderait une conscience mais que celle-ci se présente sous différents stades comme par exemple chez l’animal où elle ne représente seulement une capacité rudimentaire et non développée.

On se demande alors si cela a-t-il un sens d’attribuer à l’animal une conscience ? Bergson va donc à l’opposer de ce que la philosophie cartésienne pensait et marque une rupture dans le fait d’attribuer à seulement l’homme une conscience.

De ce fait, l’animal, contrairement à ce que nous pourrions, ne serait pas un simple être vivant soumis à des actions déterminées à l’origine de l’espèce.

Ne devrions-nous pas nous interroger sur les limites de la capacité de liberté et d’invention de l’animal ? La conscience humaine serait-elle véritablement une conscience libre ? C’est ce que tente de comprendre la deuxième partie du texte.

La deuxième partie du texte (« Or, chez l'animal...allonger ») montre que la conscience animale, si elle est capable de choix, est limitée quant à ses possibilités d’invention.

Ce passage défini ce qui caractérise l’homme, en soulignant la différence qui le sépare de l’animal.

Bergson différencie dans un premier temps, le pouvoir d’automatisme que possède l’animal (« Or...routine »).

En réalité, même si l’animal n’est pas tout à fait soumis aux lois de l’instinct, il reste cependant, dépendant de son espèce (« Enfermé...allonger »).

Le philosophe nous a démontré, en premier lieu, que même l’animal est capable de ces choix et de ces inventions marquant toute conscience.

Toutefois, son invention, précise Bergson, n’est rien de plus « qu’une variation sur le thème de la routine ».

Or, que signifie cette expression ? Le terme de « variation » indique que la possibilité dont dispose l’animal d’inventer sa réponse à une situation, une action, un choix est fort limité : celui-ci illustre l’aspect répétitif des habitudes des espèces dont il n’en sort jamais.

Bergson évoque la possibilité d’une variation des habitudes c’est-à-dire un changement possible mais cela ne permet une évolution de ce dernier.

En effet, l’animal transmet des caractères dit héréditaires, c’est-à-dire de génération en génération et reste liés à ces derniers lui limitant son évolution.

Le principal de la réponse, de la liberté, de l’invention, du choix, est imposé à l’animal par les « habitudes de l’espèce » à laquelle il appartient, par ce qu’on appelle couramment l’instinct.

Que désigne l’instinct ? C’est un comportement transmis héréditairement et caractérisé par des caractéristiques particulières à l’espèce.

Par « espèce », nous comprenons que c’est un groupe d’êtres vivants caractérisé par un type commun, bien défini et héréditaire, à chaque animal qui est membre nécessairement d’une espèce tels qu’un lion, un singe…, Cette « initiative individuelle » évoque la possibilité d’invention dont disposerait l’animal.

Cette capacité limitée dont les conséquences ne sont point remarquables : si l'animal va tenter ne serait-ce qu'une fois de sortir de cette routine, de cet enchaînement cela ne durera que l'espace "d'un instant" car il n’échappe pas à l'automatisme et donc ne sortira jamais de sa routine car ce peu de variations. »

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