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Bergson et la science

Publié le 10/01/2004

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bergson
Trop souvent nous nous représentons encore l'expérience comme destinée à nous apporter des faits bruts : l'intelligence, s'emparant de ces faits, les rapprochant les uns des autres, s'élèverait ainsi à des lois de plus en plus hautes. Généraliser serait donc une fonction, observer en serait une autre. Rien de plus faux que cette conception du travail de synthèse, rien de plus dangereux pour la science et pour la philosophie. Elle a conduit à croire qu'il y avait un intérêt scientifique à assembler des faits pour rien, pour le plaisir, à les noter paresseusement et même passivement, en attendant la venue d'un esprit capable de les dominer et de les soumettre à des lois. Comme si une observation scientifique n'était pas toujours la réponse à une question, précise ou confuse ! Comme si des observations notées passivement à la suite les unes des autres étaient autre chose que des réponses décousues à des questions posées au hasard ! Comme si le travail de généralisation consistait à venir, après coup, trouver un sens plausible à ce discours incohérent.

Il s'agit de définir la relation entre l'expérience et l'intelligence à partir de la critique d'une conception erronée de leurs rapports.  Il faut donc faire attention aux définitions données par l'auteur et souligner en quoi elles s'opposent.    Du point de vue le plus commun, l'expérience est une activité purement passive, ne faisant appel qu'à une faculté d'enregistrer des faits, c'est-à-dire des données empiriques.  L'intelligence serait seule capable de définir le sens et viendrait régler l'expérience par des lois générales.    BERGSON cherche à supprimer cette opposition.

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« En faisant de la généralisation, c'est-à-dire de l'activité qui consiste à passer du particulier au général, une activitépurement spirituelle, et de l'observation, un enregistrement passif des sens, on conduit l'un et l'autre à des attitudesexcessives. D'autre part, cette séparation devient un obstacle dans la recherche de la vérité. Il faut donc tenir les deux conséquences en même temps : il n'y a pas deux fonctions extérieures l'une à l'autre et lavérité ne peut pas se définir comme la soumission de l'expérience aux lois de l'intelligence. Si l'on s'obstine à les séparer, alors la démarche scientifique est entièrement faussée : elle reste un simpleenregistrement de données sensibles, une recherche sans objet et sans intérêt précis. Et l'activité de la raison devient celle d'une grande législatrice de l'expérience qui ignore les particularités desexpériences pour imposer ses règles générales. C - REDEFINITION DES NOTIONS D'UN POINT DE VUE CRITIQUE (De "Comme si" à la fin) Cette opposition erronée de l'expérience et de l'intelligence conduit à une conception complètement irréaliste de lascience. Celle-là ignore la réalité de la situation dans trois sens possibles. D'abord, elle ne tient pas compte de la véritable nature de l'observation scientifique : elle n'est jamais naïve maisorientée par un problème théorique. D'autre part, elle empêche le développement rationnel de la science en donnant implicitement une significationconfuse à l'expérience. Enfin, elle définit la raison comme la seule source de sens, et on se demande alors si elle ne pourrait pas se passercomplètement de l'expérience. IV - L'INTERET PHILOSOPHIQUE BERGSON tente de penser la relation étroite entre l'expérience et l'intelligence de manière à ce qu'il n'y ait pasd'artifice entre les deux, ni de différence de nature. Cette relation a des conséquences directes sur les définitions de la philosophie et de la science. On pourrait donc se demander dans quelle mesure l'expérience sert la raison : s'agit-il de faire en sorte que la raisonépouse la spécificité de l'expérience, qu'elle s'en trouve ainsi modifiée ; ou s'agit-il de définir les conditionsrationnelles qui déterminent toute expérience possible ? V - LES REFERENCES POSSIBLES KANT, Critique de la raison pure , p.19, éd.

PUF, (analyse des sources de la connaissance). BACHELARD, La Formation de l'esprit scientifique, (critique de l'opposition entre théorie et expérience). CANGUILHEM, La Connaissance de la vie I - La méthode, (la spécificité de la démarche scientifique). VI - LES FAUSSES PISTES La difficulté tient au fait qu'il s'agit d'une critique d'une conception commune qu'il ne faut pas confondre avec cellede BERGSON.

Sa conception n'apparaît que de façon implicite. VII - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR Toute la difficulté tient au fait que le point de vue de l'auteur se dessine en creux.

Un texte qui demande de solidesconnaissances, des rapports entre théorie et expérience.. »

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