Ce qui est vrai est-il toujours vrai de quelque chose ?

Le désir est ce mouvement qui me porte vers un objet que j'imagine source de satisfaction. Désir de fortune, de santé, etc., le cycle du désir semble éternellement recommencé et représente mon expérience quotidienne. Il ne se confond pas avec la volonté. Vouloir, ce n'est pas seulement désirer mais bien organiser les moyens me permettant de parvenir à la fin poursuivie. Si elle est autre chose qu'une simple velléité, c'est qu'elle maîtrise rationnellement le désir qui est son moteur profond. Ce n'est pas non plus le besoin, car ce dernier est un manque essentiellement matériel, alors que le désir est d'ordre existentiel. Il s'agirait en quelque sorte d'une nostalgie. Désir, peut-être désir d'un être inaccessible. Or cette définition du désir qui semble anodine nous pose pourtant un ensemble de problèmes qui peuvent se résumer à la question que nous pose ce sujet : « le désir est-il désir de quelque chose ? » En effet, il semble que nous produisions une définition désir comme un genre unique comme si l'on pouvait parler du désir sans faire référence à un désir particulier.